Publié le 15 Jun 2020 - 17:46
FINANCES PUBLIQUES

810,4 milliards F CFA en ressources et dons mobilisés à fin avril 2020

Les ressources et dons mobilisés à fin avril 2020, dans le cadre des finances publiques, sont évalués à 810,4 milliards contre 719,8 milliards F CFA, un an auparavant, soit une hausse de 12,6 %. C’est ce qui ressort du rapport du point mensuel de conjoncture publié ce week-end par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).

 

Au terme des quatre premiers mois de 2020, la gestion budgétaire est caractérisée par une hausse soutenue des ressources et une ‘’bonne exécution’’ des dépenses publiques, selon le point mensuel de conjoncture publié ce week-end par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).

‘’En effet, les ressources et dons mobilisés à fin avril 2020 sont évalués à 810,4 milliards contre 719,8 milliards, un an auparavant, soit une hausse de 12,6 % qui reflète l’augmentation des recettes budgétaires, des dons et l’apport de recettes exceptionnelles (fonds de concours). S’agissant des dépenses, elles sont évaluées à 1 513,6 milliards à fin avril 2020, progressant ainsi de 27,2 % par rapport à la même période de 2019’’, renseigne le document.

En conséquence, le solde budgétaire est estimé, en déficit, à hauteur de 703,1 milliards de francs CFA pendant la période sous revue, contre un déficit de 470,4 milliards à la même période de l’année précédente.

En fait, la même source précise que les 810,4 milliards sont constitués de recettes budgétaires à hauteur de 727,4 milliards, de dons pour 62,3 milliards et de recettes exceptionnelles de 20,3 milliards. En glissement annuel, les ressources ont progressé de 90,6 milliards. Une hausse qui, selon le document, est imputable aux dons en capital évalués à 60 milliards et aux recettes budgétaires, et celles exceptionnelles situées à 747,7 milliards.

Par ailleurs, les recettes budgétaires, estimées à 727,4 milliards, se sont accrues de 6,9 % à fin avril, par rapport à la même période de 2019. ‘’Cette hausse est attribuable, à la fois, à sa composante fiscale (678,3 milliards) et non fiscale (49,2 milliards) qui se sont confortées de respectivement 2,9 % et 128,9 %. S’agissant des recettes non fiscales, leur progression traduit le recouvrement plutôt que prévu de la redevance radioélectrique à hauteur de 10,3 milliards’’, informe le rapport.

Quant à l’amélioration des recettes fiscales, elle est stimulée, selon le document de la DPEE, par la hausse de l’impôt sur les sociétés, de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure (hors pétrole), et du Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (FSIPP). Qui se sont confortés respectivement de 37,9 milliards, 24 milliards et 2,8 milliards pour s’établir à 106,5 milliards, 99,1 milliards 43,1 milliards et 9 milliards pendant la période sous-revue. ‘’Les taxes rapatriées (PSE et COSEC) estimées à 10 milliards ont aussi contribué à la hausse des recettes fiscales. En revanche, les droits et taxes mobilisés par la douane, notamment la TVA import (118,2 milliards) et les droits de porte (75,3 milliards) ont atténué cette tendance haussière avec des baisses respectives de 8 milliards (-6,3 %) et 11,9 milliards (-13,6 %). De même, l’impôt sur le revenu (122 milliards), la taxe sur la consommation hors pétrole (16,4 milliards) et les droits de timbre (5,9 milliards) se sont inscrits sur cette dynamique de baisse avec des contractions respectives de 6,5 %, 14,8 % et 28 %’’, lit-on dans le document.

Progression des dépenses publiques notée

S’agissant des dépenses budgétaires, la DPEE indique qu’elles sont évaluées à 1 513,6 milliards à fin avril 2020, contre un montant de 1 190,2 milliards un an auparavant, soit une augmentation de 323,4 milliards. ‘’Cette situation reflète les hausses combinées des dépenses d’investissement et courantes qui ont progressé de respectivement 15,9 et 34,5 %. Les dépenses courantes sont estimées à 971,2 milliards. Cette progression est attribuable à la masse salariale (272 milliards) et aux charges de fonctionnement (572 milliards) qui ont cru respectivement de 11,7 et 64,3 %. Cependant, cette hausse est atténuée par la contraction des intérêts sur la dette qui se sont repliés de 3,1 milliards pour s’établir à 127,2 milliards’’, fait-elle savoir. Concernant les dépenses d’investissement, elles sont estimées à 542,4 milliards, soit une hausse de 15,9 % portée. Ceci aussi bien par les investissements sur ressources intérieures évaluées à 299 milliards et celles extérieures à 243,4 milliards qui ont affiché des hausses respectives 12,5 % et 20,3 %.

Il ressort également du point conjoncturel de cette direction qu’à fin mars dernier, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressortir une diminution de la masse monétaire. En contrepartie, une diminution des actifs extérieurs nets et un renforcement de l’encours des créances intérieures sont notés sur la période sous revue. ‘’La masse monétaire a baissé de 15 milliards, en variation mensuelle, pour atteindre 5 575,3 milliards à fin mars 2020. Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont reculé de 34,9 milliards pour s’établir à 2 576,6 milliards. Pour sa part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a augmenté de 28,6 milliards pour ressortir à 1 311,5 milliards à fin mars 2020’’, rapporte notre source. Quant aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils sont ressortis en retrait de 8,7 milliards, se fixant à 1 687,2 milliards. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 371,3 milliards ou 7,1 %, à fin mars dernier.

Pendant cette période, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts se sont situés à 1 811,3 milliards, en baisse de 20,3 milliards ou 1,1 % par rapport à la fin du mois précédent. Cette situation est imputable, d’après la DPEE, à la Banque centrale dont la position extérieure nette s’est détériorée de 51,3 milliards pour s’établir à 1 265,4 milliards. Quant aux banques primaires, elles ont enregistré une augmentation de 31 milliards de leurs avoirs extérieurs nets à hauteur de 545,9 milliards. Comparativement à fin mars 2019, les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts ont augmenté de 60,2 milliards ou 3,4 % à fin mars 2020.

L’encours des créances intérieures des institutions de dépôts s’est renforcé de 93,5 milliards, entre fin février et fin mars 2020, pour se chiffrer à 5 248,9 milliards. Ceci du fait des crédits nets à l’administration centrale de plus de 108,1 milliards qui se sont situés à 811,1 milliards. Pour leur part, les créances sur l’économie, la DPEE restitue qu’elles sont ressorties en baisse de 14,6 milliards en variation mensuelle, pour s’établir à 4 437,8 milliards à fin mars 2020. En glissement annuel, l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts s’est renforcé de 566,4 milliards ou 12,1 %, à fin mars 2020.

MARIAMA DIEME

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