Le nouvel avant-centre du Stade Rennais, Diafra Sakho (28 ans), était présenté à la presse, ce lundi midi au Roazhon Park. Affable, le désormais ex-attaquant de West Ham a juste dit sa joie d’avoir rejoint le SRFC. Il est qualifié pour la demi-finale contre Paris, ce mardi soir.

Comme annoncé dès dimanche par Ouest-France, Diafra Sakho était bien présent ce lundi à Rennes pour parapher un contrat de deux ans et demi avec le Stade Rennais et se présenter face aux médias. Vêtu de noir, accompagné par le président Olivier Létang, il n’a pas fait de longues phrases. "C’est un peu compliqué pour moi de parler, je n’aime pas ça. Je suis juste content d’être là. Je remercie le Stade Rennais de m’avoir fait confiance. J’espère pouvoir aider l’équipe à progresser, et moi progresser aussi."

Son président, assis à sa gauche : "On est très content, je suis ravi d’avoir Diafra ici, chez nous, au Roazhon Park, en Bretagne. Ce garçon avait beaucoup de sollicitations. En France, en Europe, en Premier League aussi, dans des clubs aux palmarès sympathiques. On est ravi parce que c’est toujours difficile de sortir un joueur de Premier League. Dès mon arrivée, j’avais dit qu’on avait un certain nombre d’objectifs. Le premier était de renforcer l’équipe par un attaquant. C’était essentiel. Dès le début, on a discuté avec Diafra et ses représentants. J’avais dit mon souhait de réduire notre effectif car nous avions trop de joueurs sous contrat : un certain nombre de joueurs sont partis et d’autres peuvent partir avant le 31 janvier. C’est important de dire ce que l’on fait et de faire ce que l’on dit. J’avais aussi dit qu’on avait besoin, a minima, de deux mercatos pour affiner l’effectif et avoir celui que l’on souhaite avoir au Stade Rennais. On est dans le bon tempo."

Létang : "Il y a besoin de changer les mentalités au Stade Rennais"

Dans le bon tempo pour gravir les marches, selon Olivier Létang : "Diafra, vous l’avez étudié, vous le connaissez bien. C’est une vraie satisfaction pour nous de l’avoir et comme joueur, et comme homme. On a beaucoup discuté ensemble sur le projet, sur la personnalité, sur la nécessité de changer les mentalités ici au Stade Rennais. À chaque fois que l’on est en capacité d’aller chercher quelque chose au classement, on a l’impression qu’il y a une certaine fragilité. Il y a besoin de changer les mentalités, d’inverser les tendances. C’est aussi pour cela que j’ai souhaité absolument que Diafra nous rejoigne. Car au-delà du footballeur, c’est une vraie personnalité qui a envie de gagner, qui a envie de succès. On est convaincu qu’avec lui, notre équipe sera plus forte. J’ai une conviction : ce n’est pas un joueur qui va tout révolutionner, mais on a aussi de besoin de plus de personnalité, plus de force, pour que notre effectif soit plus performant."

Il faut changer les mentalités, a-t-il répété. "Mon analyse est quasiment la même que quand je suis arrivé. Ce club a beaucoup d’atouts. Le stade, le centre d’entraînement, la Région, le propriétaire. Mais il y règne un confort à tous les niveaux. Un confort de vivre. On est bien, on est tranquille. Finalement, rien n’est important. Gagné, perdu, rien n’est important. Je n’accepterai jamais cela. On a déjà changé beaucoup de choses auprès des joueurs, du quotidien, on a apporté une méthodologie différente, un niveau d’exigence et de professionnalisme. Mais changer les mentalités demande du temps. Je veux que tout le club ait cette envie, cette volonté de gagner au quotidien. Après le match contre Angers, je disais aux joueurs qu’il fallait que le club s’enlève des barrières psychologiques. On n’avait pas gagné à Lille depuis 52 ans. On l’a fait. Il est possible de réaliser des choses. Il faut un projet clair, une organisation claire, et des hommes et des femmes tous les étages qui sont en capacité de changer le cours des choses. Comme Diafra."

Diafra Sakho, pour qui la deuxième tentative pour rejoindre le Stade Rennais s’est avérée être la bonne, écoute attentivement. Et ajoute, au sujet de sa volonté de rejoindre Rennes : "Je vais être honnête. Quand je suis reparti de Rennes l’été dernier, je ne pensais pas revenir après tout ce qui s’était passé. Mais quand le nouveau président est arrivé, il m’a recontacté. On a discuté longtemps de cette équipe, de moi. Au moment où on a eu cet accord et cette affinité, j’ai dit OK, je vais rejoindre le Stade Rennais."

Sur son choix de revenir en France : "Déjà, c’est compliqué de s’imposer en Angleterre. Et puis j’ai connu des blessures à répétition. Quand je suis revenu, que je devais jouer, que j’ai enchaîné et marqué des buts, ça ne l’a pas fait avec le coach. Donc c’était le moment d’aller voir ailleurs, de faire autre chose. Maintenant, c’est à moi de montrer que le club ne s’est pas trompé. Aujourd’hui, je ne peux qu’être content. "

D'ores et déjà qualifié pour la réception de Paris ce mardi

Sera-t-il qualifié pour la réception de Paris ce mardi en demi-finale de la Coupe de la Ligue ? Olivier Létang : "C’est une bonne question. À l’instant où on se parle, il n’est pas qualifié. Les services travaillent pour qu’il puisse obtenir le Certificat international de transfert (CIT) avant ce lundi soir. Auquel cas, il pourra être qualifié."

Finalement, les instances ont délivré le CIT en début d'après-midi. L'international sénégalais est donc à disposition de Sabri Lamouchi pour la demi-finale de la Coupe de la Ligue, ce mardi soir contre le PSG (21h05 au Roazhon Park). De là à débuter le match, c'est une autre histoire : "Je n’ai pas joué depuis le début du mercato parce que je voulais partir de West Ham, a dit Diafra Sakho. Je me suis entraîné individuellement. Aujourd’hui, je suis physiquement prêt à rejouer. Pas de commencer un match, mais déjà jouer."

Sabri Lamouchi, lui, tient enfin l’avant-centre dont il avait besoin : "Je suis bien sûr content de le compter parmi nous. C’était un objectif, il est atteint. C’est le profil que nous ne possédions pas. C’est un buteur, un joueur qui pèse dans la surface, qui est athlétique et qui a toujours marqué."

Lamouchi : "J'ai de suite eu ce feeling avec lui"

Il dit avoir apprécié l’homme également lors des échanges qu’il a pu avoir avec lui : "J’ai de suite eu ce feeling avec l’homme, plus qu’avec le joueur. Il a une vraie volonté d’apporter quelque chose à ce groupe. C’est un compétiteur, il a une grande volonté de gagner. On est persuadé que dans le futur du Stade Rennais, Diafra va compter."

Il prône néanmoins la patience avec le Sénégalais : "On va y aller de manière ‘intelligente’ avec lui. L’objectif pour lui est de retrouver son niveau. Il le retrouvera avec du temps de jeu. Mais il faudra être vigilant car il a souvent été blessé en Angleterre. L’idée, c’est de l’aider à être au mieux."

(ouest-france.fr)