Publié le 16 May 2025 - 12:51
LE BARÇA SACRÉ CHAMPION D’ESPAGNE GRÂCE À UN JEU SPECTACULAIRE

Merci pour le show

 

C’est un redressement spectaculaire à tous les niveaux. Le FC Barcelone a reconquis la couronne de champion d’Espagne grâce à un style de jeu flamboyant, symbolisé par des chiffres remarquables dans le domaine offensif. Il a les avantages de ses inconvénients pour le Barça, parfois plombé par ses largesses défensives. Mais le show proposé par les hommes d’Hansi Flick n’en est que plus fascinant.

 

Ce n’est pas vraiment la question d’être supporter ou non. Le football peut encore rassembler autrement. Par la beauté de ce jeu. Par la qualité unique du spectacle qu’il peut parfois proposer. C’est en ce sens qu’il y a un côté réjouissant dans le sacre de champion d’Espagne du FC Barcelone. Il ressemble à une juste récompense pour l’équipe qui a certainement proposé le style le plus attractif en Europe cette saison. Elle n’est pas forcément celle qui joue le mieux. Cela dépend des sensibilités de chacun. Mais le subjectif a une limite avec ce Barça. S’il met tout le monde d’accord, c’est par sa faculté sans égale à proposer un show permanent à chaque sortie.

Les chiffres, mais pas que

Les chiffres pourraient suffire à appuyer ce constat. La formation d’Hansi Flick enfile les buts comme des perles. Elle en totalise 169 toutes compétitions confondues après le derby face à l’Espanyol jeudi soir, soit une moyenne de 2,91 buts inscrits par match. Elle en a aussi encaissé 69, soit une moyenne de 1,18 par match. Aller voir le Barça cette saison, c’est la garantie de voir au moins quatre buts. Cela justifie déjà l’investissement du billet.

Mais il ne faut vraiment pas s’arrêter à ça. Les statistiques ne sont qu’une conséquence à relativiser. Elles peuvent illustrer le potentiel offensif d’une équipe en occultant son idée de jeu. C’est justement ce qui fait de ce Barça une équipe comme aucune autre en Europe. Peut-être la plus romantique tant son rejet du moindre calcul était criant au fil des mois, quel que soit l’enjeu.

Le risque maximal est assumé

Son attaque focalise les regards, mais c’est bien sa défense qui illustre le mieux cette impression. Une ligne si haute qu’elle en donne le vertige tant les espaces béants laissés dans son dos rendent le Barça extrêmement vulnérable. Mais c’est bien elle qui lui offre la perspective d’étouffer son adversaire comme personne. De le noyer sous des vagues que ressemblent parfois à des raz-de-marrés.

Le goût du risque est poussé à son paroxysme avec Barcelone. L’assumer est sa vertu la plus remarquable. Ce Barça s’est accepté tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts, sans jamais se renier. Il a toujours évolué dans la conviction inébranlable que sa philosophie le mènerait au succès. Qu’il finirait par marquer plus de buts que son adversaire.

Des talents sublimés

Il avait les joueurs pour ça. Ce "tout pour l’attaque" a sublimé ses individualités. Lamine Yamal a crevé l’écran, mais la dimension prise par Raphinha symbolise peut-être encore davantage le développement du potentiel offensif permise par le plan de jeu de Flick. L’Allemand a totalement libéré la créativité de ses talents. Il leur a offert le contexte idéal pour que leur classe devienne éblouissante.

Pedri en est une autre preuve évidente. Une incarnation aussi, tant le milieu espagnol a été le chef d’orchestre de cette symphonie collective. Pour en livrer ses plus belles interprétations, le Barça eu le sens du timing. Quatre buts passés au Bayern. Six à l’Inter sur une double confrontation mémorable en demi-finale de Ligue des champions. Et seize à un Real Madrid martyrisé sur quatre Clasicos. Le tout en mondovision.

L’imperfection, une part de la séduction

Alors oui, ce Barça a aussi ses limites, au-delà de ses lacunes défensives. Il a parfois semblé trop sûr de sa force et cela s’est senti sur des relâchements coupables. Un péché mignon qui lui a peut-être coûté en partie une finale de Ligue des champions à San Siro. Si flamboyante soit-elle, l’équipe d’Hansi Flick n’est pas parfaite pour autant. Mais au fond, son imperfection contribue à la rendre aussi séduisante.

Ce n’est pas une qualité inédite chez le FC Barcelone. Il faisait déjà l’unanimité sur son jeu spectaculaire quand Johan Cruyff en était l’entraîneur au début des années 90. Ou sous l’ère Josep Guardiola entre 2010 et 2012. Celui d’Hansi Flick est empreint de cet ADN, dans un style légèrement différent, tourné à l’excès vers le tout feu, tout flamme. Il a toujours assuré le spectacle. Le meilleur des spectacles. Et il peut être remercié pour cela. 

EUROSPORT

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