Forum paix et sécurité

La représente de l’Union européenne (UE) au Sahel, Emmanuela Claudia Del Re, a salué, lundi, le franc-parler des différents intervenants à la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, préconisant, de son côté, une gestion intégrée de la violence en Afrique. ‘’J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le discours du président Macky Sall et ses homologues, et ils ont parlé un langage commun, franc et honnête, la seule manière de développer une relation vraiment forte dans le futur’’, a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à l’APS, en marge de la cérémonie d’ouverture du forum.
Ce forum, a-t-elle avancé, est ‘’une opportunité unique d’écouter de grandes personnalités de l’Afrique, de l’UE et du monde en général pour parler de la question fondamentale qu’est le futur de l’Afrique dans l’ordre global’’. ‘’Et il est important pour l’UE d’y participer, parce que nous sommes un acteur, surtout en Afrique où l’on est le plus présent pour affirmer notre volonté de rester à côté de la population africaine et de toutes ces dynamiques de résolution de conflits et crises en cours’’, a-t-elle ajouté.
Selon la diplomate européenne, même si tout le monde s’accorde aujourd’hui sur le fait que l’’’intervention sur le plan sécuritaire est une solution nécessaire pour contrer les terroristes et obtenir des résultats concrets sur le plan de l’arrêt de la violence’’, elle devrait, pour être plus efficace, être inscrite dans une ‘’stratégie intégrée en partenariat avec les pays africains.’’ Ainsi, souligne-t-elle, pour intervenir au Sahel, l’UE a ‘’développé une stratégie particulière dénommée ‘Stratégie intégrée pour le Sahel’ au sens élargi impliquant toutes les organisations régionales’’.
‘’Notre recette est la gouvernance, le point politique le plus important pour construire une culture étatique pour permettre à la société de se développer en garantissant par exemple l’accès des populations aux services de base et la résolution des problèmes fondamentaux de la vie quotidienne’’, a-t-elle laissé entendre. La diplomate européenne estime qu’‘’un monde dans lequel il y a des problèmes énormes, si on ne travaille pas sur les deux plans, le plan de la gouvernance et le plan sécuritaire, on ne peut pas obtenir de résultats’’. ‘’C’est notre ambition, c’est aussi l’ambition de ce forum, trouver des solutions qui prennent en considération tous les niveaux à travers une stratégie intégrée en partenariat avec les pays africains, prenant en compte une révision de toutes les initiatives mises en place jusqu’ici, dans un contexte actuel marqué par une augmentation de la violence dans la région du Sahel’’, a-t-elle expliqué.
...Dans le but de contribuer à la ‘’construction d’économies et de sociétés africaines résilientes capables de résister aux chocs exogènes’’, le Japon soutiendra les efforts visant à renforcer la connectivité par le développement d’infrastructures et d’autres mesures, a soutenu son ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères.
L’idée est de ‘’promouvoir l’intégration régionale de l’Afrique et de contribuer à la paix et à la sécurité’’, a dit Yamada Kenji, lundi, lors du panel de haut niveau tenu à l’ouverture de la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Dans cette perspective, a-t-il relevé, le Japon a nommé un ambassadeur pour la Corne de l’Afrique, dans le but ‘’de maintenir la paix et la sécurité dans la région reliant l’Asie à l’Afrique, au Moyen-Orient et à l’Europe’’.
Le Japon, qui sera membre non permanent du Conseil de sécurité pour deux ans à partir de janvier 2023, mettra ‘’pleinement à profit son expérience et jouera pleinement un rôle plus important dans le traitement des questions liées à la paix et la sécurité en Afrique, selon son ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères. Les chocs exogènes, thème du Forum, menacent la paix et la stabilité dans différentes régions d’Afrique, dont la Corne de l’Afrique et le Sahel, a-t-il souligné. Pour le ministre japonais, ‘’l’unité de la communauté internationale est essentielle dans sa réponse’’. En Afrique, ‘’la sécurité alimentaire est une question urgente et le Japon s’est engagé à fournir une aide alimentaire d’urgence ainsi qu’un soutien pour renforcer la production alimentaire et encourager les ressources humaines dans l’agriculture’’.
En outre, pour Yamada Kenji, ‘’il est urgent, également, de renforcer les fonctions de l’ONU afin de revenir aux principes de la Chartre des Nations Unies et de restaurer la confiance en l’institution, en particulier en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité’’. Le Japon souhaite ainsi ‘’engager des actions avec l’Afrique pour y parvenir’’, selon son représentant au forum de Dakar. Par ailleurs, soutient-il, pour ‘’un développement durable mené par l’Afrique elle-même, une approche globale de la paix et de la stabilité est indispensable’’.
Devant le chef de l’État Macky Sall qui a pris part au panel, Yamad Kenji a invité les Africains à travailler avec le Japon sur des ‘’actions concrètes’’ pour mettre en œuvre les résultats de la Ticab 8 organisée en Tunisie et à coopérer pour la paix et le développement. La 8e édition du forum placée sur le thème ‘’L'Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés”, accueille pour deux jours près de 400 participants venus de 40 pays dont des chefs d’État, des ministres et hauts responsables, des experts en paix et sécurité, des représentants d’organisations internationales et de la société civile. Durant les travaux, il s’agira, pour les participants, d’échanger sur l’autonomisation stratégique du continent dans le domaine de la sécurité, de proposer des réponses communautaires aux défis de stabilité, mais également des solutions face à l’extrémisme violent et aux défis capacitaires des armées.