“Le projet sera sur la table du gouvernement avant la fin de l’année”

Le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, défendait hier, en séance pleinière, le budget de son département pour l’an 2017. Au cours de ses échanges avec les parlementaires, il a annoncé que le projet de loi portant code la presse est presque finalisé. Il sera soumis à l’appréciation des membres du gouvernement, d’ici la fin de l’année.
Depuis quelques années, il est presque tout le temps question du projet de loi portant code de la presse, lors des passages du ministre de la Communication à l’Assemblée nationale. Telle une règle, elle a encore été respectée hier, lors du vote du budget 2017. Les députés se sont réjouis du travail collégial réalisé autour de la rédaction de ce code, avant de demander quand est-ce qu’il pourra leur être présenté dans sa version finale. ‘’J’ai pris moi-même la peine de lire tous les articles de ce code, du premier au dernier. J’ai noté quelques coquilles que j’ai soulignées en renvoyant le document à qui de droit, actuellement. Je peux vous assurer que, d’ici la fin de l’année, le texte sera sur la table du gouvernement’’, a indiqué le ministre Mbagnick Ndiaye. Le secrétaire d’Etat à la Communication Yakham Mbaye a confirmé ces dires. ‘’On le travaillait et on essaie d’atteindre la perfection’’, a-t-il ajouté.
L’impatience des parlementaires s’explique par le fait qu’ils sont convaincus qu’avec le code, certaines dérives pourraient connaître leurs fins. Parmi elles, ils ont noté la manière de faire la revue de presse que certains qualifient de ‘’show de presse’’ ou saupoudrage. D’autres se sont focalisés sur le traitement de certaines informations par la presse. ‘’Les citoyens sont atteints dans leur dignité. On jette en pâture toute une famille. Il faut mettre fin à ces pratiques qui ne sont rien d’autre que du chantage et du terrorisme. Il faut que la pagaille cesse’’, a tonné l’un des membres de l’Hémicycle. Il a regretté la publication de ‘’photos pornographiques’’ sur des sites. Mais Yakham Mbaye n’est pas convaincu qu’adopter le code de la presse résoudrait tous les écueils. Il est d’avis que le mal est profond et est dans les comportements. Quoi qu’il en soit, ‘’on doit soutenir les journalistes, même s’il y a des choses à changer, comme réguler les commentaires dans les foras de discussions de certains sites’’, ont plaidé quelques-uns d’entre eux.
Aide à la presse
L’aide à la presse était au menu des discussions hier. ‘’Il faut arrêter d’octroyer une aide aux entreprises de presse. La Cour des Comptes a déploré la manière dont elle est faite, car aucune des entreprises ne respecte les critères d’éligibilité. La presse passe la journée à dire ceci ou cela ne va pas. Donc, elle ne doit pas être dans ça. Il faut leur demander de se conformer à la loi. On donne à ceux qui le feront’’, a pesté Cheikh Seck. Un avis que ne partagent pas ses collègues qui proposent que les critères soient revus. ‘’Il faut changer les critères et faire en sorte que les entreprises de presse puissent y accéder. Il nous faut des médias dans ce pays’’, a fait remarquer Ibrahima Sané. Très radical, le ministre de la Culture et de la Communication a dit que rien ne sera alloué à la presse, cette année. ‘’Je vais respecter les recommandations de la Cour des Comptes. Je ne vais pas prendre le risque de les transgresser à mon âge pour faire plaisir à des journalistes. Après, quoi qu’on puisse me dire, j’assumerai’’, a prévenu M. Ndiaye.
Par ailleurs, Zator Mbaye a tenu à attirer l’attention sur ‘’un précédent dangereux’’ : ‘’Un journal a été tué et un autre créé sur la tombe de ce dernier. Il s’agit du Populaire. A peine mort, Vox Populi est créée. Il ne faudrait pas laisser passer cela. D’autres patrons de presse pourraient le refaire demain.’’
BIGUE BOB