Publié le 19 Jul 2017 - 17:12
ME BABOU SUR LES CONDITIONS DE DETENTION DE ‘’L’AS DE L’EVASION’’

‘’Depuis un an, Boy Djinné est en isolement au Camp pénal’’

 

Hier, la Chambre criminelle de Dakar a prorogé le délibéré sur les exceptions soulevées par les avocats de Baye Modou Fall alias Boy Djinné, jusqu’au 8 août prochain. En attendant la décision des juges, Me Abdoulaye Babou attire l’attention sur les difficiles conditions d’incarcération de leur client.

 

Baye Modou Fall alias Boy Djinné a comparu, hier, à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar. Les juges ont prorogé le délibéré sur les exceptions au 8 août prochain. Le 4 juillet dernier, la défense avait soulevé des exceptions en vue de faire annuler la procédure. Entre autres griefs, les avocats soutiennent que leur client a déjà été jugé pour les cambriolages de Savana et Lagon, en octobre 2010, devant le tribunal pour mineurs. Selon eux, c’est la juridiction de Mbour qui est compétente pour les autres faits déroulés dans son ressort. La défense soulève comme troisième argument le fait que Boy Djinné n’a pas été assisté par un conseil, lors de son audience de première comparution. Mais, le parquet avait demandé que toutes les exceptions soient rejetées. En attendant que les juges statuent sur leur requête, l’un des avocats de la défense, Me Abdoulaye Babou a fait face à la presse pour alerter l’opinion publique sur les difficiles conditions de détention de leur client.

En fait, ‘’l’as de l’évasion’’ a été transféré au Camp pénal, depuis le 16 juillet 2016. ‘’Il a fait un an de détention dans des conditions d’isolement total. Dans un quartier de haute sécurité où il est enfermé seul 24h/24. Dans une cellule qui fait 2 mètres sur 1 mètre. Les droits, les plus élémentaires reconnus au détenu ne lui sont pas donnés. Il m’a fait savoir que, depuis un an, il ne bénéficie que de 30 minutes de visite par jour. Depuis un an, une seule fois, il a reçu la visite de sa propre sœur. Hier, (lundi), il a attiré mon attention sur ces conditions de détention pour la troisième fois’’, a fait savoir le conseil. ‘’Depuis l’année dernière, il n’a pas de bol, d’argent. Il a été privé de manger et de boire pendant 33 heures. Il n’a rien du tout. Il met toujours un Lacoste rouge. Baye Modou Fall porte la même tenue qu’on voit à la barre. Il lui est interdit de changer d’habit’’. Ce n’est pas tout. Me Babou informe que le détenu se dit malade. ‘’Il m’a dit qu’il souffrait d’ulcère, d’hémorroïde et ne bénéficie pas d’assistance. Quand il demande à être secouru, on le lui refuse. Il m’a dit qu’il n’a même pas l’hygiène qu’il faut dans sa chambre de détention. On distribue de l’eau de javel et des produits d’hygiène à d’autres détenus, mais lui, il n’en bénéficie pas’’.

‘’Il n’a qu’une natte de prière et Coran dans sa cellule’’

 ‘’Dès fois, Boy Djiné est tenté de faire des grèves de la faim. Il lui arrive même, de temps en temps, des idées de suicide. Je l’ai ramené à l’ordre, en lui disant que c’est un être humain, de surcroit un musulman. Je lui dis toujours de rester fort’’. Aujourd’hui, avertit l’avocat, ‘’la situation est extrêmement grave et le traitement que subi Baye Modou est un dégradant, inhumain’’. ‘’Et notre pays a signé toutes les conventions pour lutter contre la torture et morale’’, dit-il.  Poursuivant, Me Babou avance : ‘’ Il m’a dit qu’il n’a qu’une natte de prière et un Coran dans sa cellule. Ce qui est étonnant. Quel pouvoir dispose l’administration pour mettre quelqu’un en isolement, pendant un an. Même dans le code de procédure pénale, il y a un article 103 qui dit que : « si pour les besoins de l’enquête le juge d’instruction veut interdire à un inculpé de communiquer, cette interdiction ne dépasse pas 10 jours ». Même les animaux, on doit les traiter d’une certaine manière’’, fulmine-t-il. ‘’Il est temps d’alerter pour que les gens viennent enquêter. Je n’ai même pas le droit de parler seul avec mon client. Un jour, Baye Modou risque de mourir de sa belle mort. Mais, ses conditions de détention sont historiques et jamais dans l’histoire quelqu’un ne s’est trouvé dans de telle situation. C’est inacceptable’’.    

AWA FAYE

Section: 
CAMPAGNE DE DISTRIBUTION  DE MASSE DE MOUSTIQUAIRES IMPRÉGNÉES D’INSECTICIDES : Le Sénégal s’engage à distribuer plus de 4 millions de moustiquaires
FINANCEMENT DE LA SANTÉ ET RETRAITS DES PARTENAIRES : Les pistes de solution du directeur du Programme International Budget Partnership
LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT : Examen des activités du Giaba à Dakar
TRIBUNAL DES FLAGRANTS DÉLITS DE DAKAR : Azoura Fall obtient une liberté provisoire, Kaïré reste en prison
BÂTIMENTS EN RUINES : Les instructions du président 
IMPACT DE LA SURPÊCHE ET DE LA PÊCHE INN : EJF fait le lien avec la migration irrégulière
KOLDA - LUTTE CONTRE LES VIOLENCES ET LE HARCÈLEMENT EN MILIEU DE TRAVAIL : L’Unsas plaide pour la ratification de la Convention 190 de l’OIT
CHANGEMENT CLIMATIQUE : Les raisons des ravages de plus en plus violents dans les pays africains
BLESSURES INVOLONTAIRES : Un chauffeur  écope de six mois avec sursis
SAINT-LOUIS : CONSERVATION DU PHRAGMITE AQUATIQUE EN MIGRATION : Les communautés riveraines du parc de Djoudj s’engagent
VÉLINGARA - CONDAMNÉ POUR DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES : Le chargé de communication de Pastef dispensé de peines
ATTAQUE DE L'HÔTEL PÉLICAN À NDANGANE La gendarmerie interpelle deux suspects
Retrouvailles à L’APS
Gamou Ndieguene
PRODUCTION INDUSTRIELLE EN MARS 2025 : Elle a augmenté de 19,7 %, selon l’ANSD
TARIQ RAMADAN AU SENEGAL : Présence remarquée, réactions contrastées
CARTOGRAPHIE DU SECTEUR PRIVÉ ET DES CHAÎNES DE VALEUR : Le pôle Nord ouvre  le bal et donne le tempo  
JOURNÉE DU MINISTÈRE DES PÊCHES À LA FIARA 2025 : Dr Fatou Diouf “pêche” pour sa chapelle
AFFAIRES POLITICO-JUDICIAIRES : Une justice qui résiste 
AFFAIRE ÉLEVÉE ÉCOLE ANTOINE DE PADOUE : La réaction de l'IA de Ziguinchor