Me Ciré Clédor Ly
"Ousmane Sonko souhaite retourner en prison, malgré son état de santé critique. Le leader de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko vient de boucler au total 55 jours de grève de la faim depuis son arrestation à son domicile, après 55 jours de séquestration par l’État du Sénégal sous le silence assourdissant des dignitaires religieux aphones et de la communauté internationale qui a toujours assumé le rôle de garant des droits civils et politiques ainsi que des droits et libertés démocratiques". Cette précision est de Me Ciré Clédor Ly, avocat et membre du collectif de défense d'Ousmane Sonko. Dans une note rendue publique, il a soutenu que depuis sa reprise de la grève de la faim, la détérioration de son état de santé s’est accélérée et il est à craindre le pire.
Tout laisse croire, selon lui, que l’État qui a jeté le masque, dévoile sa véritable nature "réfractaire" aux lois qu’il "viole" avec "arrogance" et "mépris" à l’égard des citoyens sans aucun "respect" à l’endroit de dignes et loyaux magistrats. "Tout porte à croire que l’Exécutif tente d’affaiblir le pouvoir spirituel auprès des disciples, car les appels et interventions de ce dernier auprès du chef de l’État n’ont à ce jour enregistré aucun résultat.
Seul Ousmane Sonko a eu à donner des résultats positifs au pouvoir spirituel, en écoutant et en satisfaisant ses demandes sans rien obtenir en retour. L’homme politique, qui a une alternative de gouvernance, a si enduré et souffert d’injustices, a encore foi au peuple sénégalais qui aspire au changement et continue à subir une violence d’État, avec des arrestations arbitraires et des abus de qualifications juridiques qui ôtent au juge, gardien des libertés, toute liberté d’appréciation et maîtrise de ses dossiers sur la détention provisoire", a tonné la robe noire.
...Selon qui, point n’est besoin de polémiquer sur le comportement "hors" la loi de l’État du Sénégal qui s’est illustré avec son refus d’exécuter les décisions de justice (jugement de Ziguinchor dont le recours devant la Cour suprême et les délais de recours ne sont pas suspensifs, ordonnant la réinscription d’Ousmane Sonko sur les listes électorales), refuse d’enrôler à nouveau le dossier Adji Rabi Sarr pour juger Ousmane Sonko en violation avec allégresse de la loi. "Face à autant d’épreuves dont la seule et entière responsabilité incombe aux autorités politiques, judiciaires, administratives, des intellectuels dégénérés et l’ensemble des forces de défense et de sécurité, il est à craindre qu’Ousmane Sonko ne laisse pas les autorités faire porter le chapeau de ce qui semble désormais prévisible aux autorités hospitalières, vu l’état dans lequel il a terminé sa journée du 22 octobre, et qu’il exige d’être ramené en prison.
Le degré profond d’ancrage de la démocratie et de l’État de droit ne laissait nullement présager que le machiavélisme et le cynisme d’un groupuscule de personnes pouvaient réussir par la manipulation des textes de loi, le bruit des bottes et la trahison de leur serment de gens de justice, à causer autant de mal et de dégâts qui ont sapé les fondements des institutions devenues moribondes", a plaidé l'avocat. Avant de conclure : "Il ne faut jamais avoir la vanité de son intelligence et l’orgueil démesuré du paon, car le réveil brutal ne manquera pas de vous surprendre."