Publié le 22 Aug 2019 - 00:50
MORTALITE DES ENTREPRISES ET EDUCATION FINANCIERE

L’Oqsf et le Psej s’allient pour secourir les jeunes entrepreneurs 

 

Au Sénégal, 2/3 des entreprises meurent, avant leur 5e année. Pour y remédier et aider les jeunes entrepreneurs dans la gestion de leurs finances et de leurs dettes, l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) et le Programme sénégalais pour l’entreprenariat des jeunes (Psej) ont signé, hier, un accord de partenariat.

 

Pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans la gestion de leurs finances et de leurs dettes, l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) et le Programme sénégalais pour l’entreprenariat des jeunes (Psej) ont paraphé, hier, un accord de partenariat.

Au fait, selon le secrétaire de l’Oqsf, le Psej joue le rôle d’interface entre l’université et l’entreprise. Ceci en accompagnant tous les entrepreneurs, tout individu qui a une idée de projet, par une sélection ‘’rigoureuse’’ et un accompagnement aussi bien technique que financier. ‘’Nous, notre mission, c’est d’être l’interface entre les institutions financières que sont les banques, les compagnies d’assurances, les systèmes financiers décentralisés (Sfd) et les populations’’, explique Habib Ndao.

Ce dernier préconise l’insertion, dans les curricula des étudiants et même au préscolaire, des programmes d’éducation financière destinés aux apprenants titulaires d’idées de projet qui seront coachés sous forme de mentor ou de tutorat par le Psej.

En effet, le secrétaire de l’Oqsf précise que l’éducation financière permet de lutter contre le gaspillage, pour une bonne gestion des fonds. Et en même temps de saisir les opportunités que présente la collaboration avec un entrepreneur potentiel avec les institutions financières, celles de travailler avec une banque ou de souscrire à une police d’assurance.

‘’Ce qui fait que tous les porteurs de projet doivent nécessairement avoir une éducation financière. Parce que l’université ne dispense pas de cours d’éducation financière et l’Oqsf, en partenariat avec le Psej, s’occupe de l’éducation financière de masse. Nous allons ainsi déployer l’aspect bureau d’études, centre de formation, et le Psej va mettre à notre disposition l’infrastructure et les apprenants, les futurs entrepreneurs’’, dit M. Ndao.

D’après lui, leur objectif, c’est d’injecter dans l’esprit des jeunes entrepreneurs la notion de gestion financière, les pratiques bancaires. Ceci pour leur permettre de renforcer leurs capacités dans le domaine de la comptabilité, de la rédaction des business plans et même de pouvoir lever des fonds. Et aussi d’utiliser, à bon-escient, les fonds qu’ils vont collecter auprès des institutions financières. 

Gestion de la dette

Pour sa part, l’administratrice du Psej, Pr. Aminata Sall Diallo, a souligné que l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs est ‘’très difficile’’, au Sénégal. Même si elle reconnaît qu’il y a certes des subventions, mais aussi, il y a ‘’beaucoup de prêts’’. Pour elle, ‘’ce n’est pas si simple’’, par exemple, pour la gestion de la dette, que les jeunes comprennent comment il faut faire. Et également quelles sont les relations qu’ils doivent avoir avec les banques, certaines institutions financières, pour gérer les taux d’intérêt.

‘’Les banques ont leurs façons de fonctionner, de même que les assurances. Donc, si on ne renforce pas leurs capacités sur comment gérer cette dette, il peut y avoir des erreurs. Si on regarde la létalité des entreprises dans notre pays, on dit que 2/3 d’entre elles meurent avant leur 5e année. Il y a des coûts de production qui sont élevés, une mauvaise gestion de l’argent, etc. Ce qu’il faut comprendre, dans l’éducation financière, c’est juste apprendre aux gens comment il faut gérer son argent de manière efficace et efficiente’’, poursuit l’administratrice du Psej.

Pr. Aminata Sall Diallo pense que dans l’accompagnement des jeunes, ils doivent aujourd’hui leur apprendre comment accéder à l’argent, mais également comment le gérer pour que tout se passe bien. ‘’C’est ça notre objectif. On s’adresse à des diplômés de l’enseignement supérieur. Cependant, il y a de la place pour tout le monde, dans l’entreprenariat. Parce que nous avons des non-qualifiés et si nous voulons aller vers l’emploi, il faut bien qu’ils puissent y arriver. Il faut qu’il y ait l’appui de tout le monde, pour qu’on ait un système. Il ne faut pas qu’on bâtisse les choses sur les individualités, sur telle ou telle institution. Il faut beaucoup de gens autour de l’entreprenariat, si nous voulons atteindre les objectifs qu’on s’est fixés’’, fait-elle savoir.

2 500 étudiants formés dans les filières prioritaires du Pse

Sur ce, Mme Diallo a rappelé que le Psej, c’est 2 500 étudiants formés dans les filières prioritaires du Pse, l’accompagnement de 300 entreprises par la couveuse et plus de 2 000 emplois générés. ‘’Je ne parle pas d’emplois temporaires. Nous sommes réellement avec des entreprises que nous souhaitons durables et viables. Parce que ce sont les Pme et Pmi qui vont permettre de transformer notre pays. Nous misons sur l’élite pour avoir de nouveaux entrepreneurs et prendre le lead dans le domaine de l’entreprenariat’’, insiste-t-elle.

En réalité, pour réaliser l’inclusion financière, le Dg du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos), El Ousseynou Kane, a souligné qu’un pays doit pouvoir compter sur ‘’l’engagement politique’’ de ses dirigeants. Mais aussi sur une ‘’saine coordination’’ entre les acteurs publics et privés concernés par la promotion des conditions propices pour un accès responsable aux services financiers, des capacités financières et des produits innovants.

Pour lui, ce partenariat est un ‘’maillon important’’ dans cette stratégie globale de l’Etat du Sénégal. Il permettra d’initier les futurs acteurs économiques qui passeront par le programme Psej sur l’importance de l’inclusion financière dans le développement économique et social du pays.

‘’Ce partenariat Psej-Oqsf va contribuer, de façon déterminante, à l’augmentation significative du taux de réussite des jeunes entrepreneurs, notamment à travers un meilleur accès à une information financière pertinente et aussi à une meilleure compréhension des instruments financiers adaptés à la création d’entreprises’’, estime-t-il. 

Il convient de noter que dans le cadre du partenariat entre le Psej et l’Oqsf, 1 000 candidats ont été sélectionnés pour la première cohorte ; la 2e, c’était sur 1 500 ; la 3e sur 2 000.

MARIAMA DIEME

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