Publié le 16 May 2022 - 15:42
OPÉRATIONS DE TRANSFERTS MONÉTAIRES EXCEPTIONNELS

Les bénéficiaires s’impatientent

 

Le lancement des opérations de transferts monétaires exceptionnels pour les ménages du Registre national unique (RNU) a été effectué, mardi dernier, par le chef de l’État. Une semaine après, des bénéficiaires s’interrogent sur la date de démarrage réel dans les régions de l’intérieur du pays. A Diourbel, 54 596 ménages sont concernés.

 

Le président Macky Sall a lancé, le mardi 10 mai, le démarrage des opérations de transferts monétaires exceptionnels pour les ménages du Registre national unique (RNU). Ce programme accorde 80 000 F CFA à chacun des ménages vulnérables répertoriés au Sénégal. A Diourbel, on se demande à quand le démarrage des opérations dans les régions de l’intérieur du pays ?

Dans la région du Baol, le nombre de ménages concernés par cette opération est de 54 596. Le département de Mbacké vient en tête avec 27 971 ménages. Il est suivi de celui de Bambey avec 14 421 ménages. Le département de Diourbel arrive en troisième position avec 12 204 ménages.

Dans la région, le moins que l’on puisse dire, est que les bénéficiaires commencent à s’impatienter. Par contre, d’autres ruent dans les brancards et demandent au ministère de l’Équité territoriale, à travers la Délégation générale à la protection sociale et à la solidarité (DGPSN) maitresse d’œuvre de cette opération, de procéder à une nouvelle enquête, parce que ‘’les données du Registre national unique sont dépassées. Elles datent de 2019’’. 

Babacar Thiaw, Coordonnateur de la DGPSN/Pôle Louga, explique : ‘’Si je prends l'exemple de la région de Diourbel, nous sommes à 21 086 ménages qui sont bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale, alors que si l'on considère ceux qui sont inscrits dans le RNU, lors de la dernière mise à jour de 2019, nous sommes à 54 596 ménages.’’

Dans la région de Diourbel, 54 596 ménages sont concernés, contre 542 956 au niveau national. Ce qui équivaut à un montant 4 367 680 F CFA sur les 43 milliards prévus pour l’ensemble du pays.

S’expliquant sur la stratégie mise en place au niveau de la région pour informer les bénéficiaires, Babacar Thiaw confie : ‘’D'abord, on a fait beaucoup de communication et d'information sur le programme, en organisant un CRD (comité régional de développement) et des CDD (comités départementaux de développement). De plus, on a un opérateur social. Il s’agit de l’ONG la Fédération du Baol. Elle se charge de la mise en œuvre de certaines activités de la délégation générale pour les opérations de vérification, parce que pour une activité d'une telle envergure, surtout qui consiste à faire des transferts monétaires exceptionnels, nous avons un dispositif de 23 superviseurs et 422 relais dans la région qui seront utilisés comme des acteurs de communication.’’

L’équation de l’identification des ménages

Avant le démarrage des activités, il était important de s'assurer de la bonne identification des ménages, parce que les ménages existent dans un répertoire, un registre, mais il fallait vérifier toutes les données d'identification, notamment s'assurer que les numéros d'identité sont bien remplis, s'assurer également que le numéro de téléphone est effectivement celui du ménage et que donc un transfert pourrait être effectué à partir de ce numéro. Il fallait, aussi, vérifier si les prénom (s) et nom étaient correctement inscrits. Ce travail de vérification des ménages est effectué par l'opérateur social.

Ce n’est qu’après ce travail de vérification que vont commencer les opérations de transferts. C'est l'État qui va décider de la date de démarrage des transferts des régions. A quand le démarrage ? Babacar Thiaw répond : ‘’Je ne pense pas que cela puisse prendre beaucoup de temps, parce que, d'abord, c’est une opération d'urgence pour répondre un peu à la crise de Covid-19 et, aujourd'hui, il y a également la crise au niveau de l'Ukraine qui fait que ça a des effets sur le train de vie des Sénégalais. L'opération de vérification est presque bouclée. Nous sommes à 94 % de ménages vérifiés au niveau de la région. Cela veut dire qu'on a presque fini.’’

Sur les éventuels cas de doublons qui pourraient être décelés, le coordonnateur du pôle régional de la DGPSN rassure : ‘’Il n’y a pas de doublons avec les bourses de sécurité familiale, parce que le Registre national unique (RNU) va au-delà du Programme national de bourses de sécurité familiale. Les bénéficiaires de bourse sont puisés dans le RNU. Donc, le registre national est beaucoup plus vaste. Si je prends l'exemple de la région de Diourbel, nous sommes à 21 086 ménages qui sont bénéficiaires de bourse de sécurité familiale, alors que si l'on considère ceux qui sont inscrits dans le RNU, lors de la dernière mise à jour de 2019, nous sommes à 54 596 ménages. Donc, ce serait quand même une erreur pour certains de dire qu'on ne fait que reprendre les bénéficiaires de bourses de sécurité familiale.’’

Il ajoute que le Programme de bourses de sécurité familiale n'a pas atteint tous les pauvres du Sénégal. Que le Registre national unique a pour ambition de couvrir toute la carte de pauvreté du Sénégal. A noter que le montant de 80 000 F CFA est reçu une seule fois. Ce n’est pas une opération mensuelle, contrairement aux bénéficiaires de bourses de sécurité familiale qui vont continuer à percevoir leurs bourses.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

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