Publié le 1 Dec 2023 - 13:38
OUMAR SARR, MINISTRE DES MINES ET DE LA GÉOLOGIE

 “Le plan stratégique de la Somisen SA comble un vide”

 

La Société des mines du Sénégal (Somisen SA) a dévoilé, hier, son plan stratégique visant à promouvoir et superviser l'activité minière. Le ministre Oumar Sarr affirme qu’il comble une lacune importante.

 

En s’inspirant des meilleures pratiques constatées sur le continent et à l’international en matière de structuration et de gestion des sociétés nationales des mines, la Société des mines du Sénégal (Somisen SA) s’est dotée d’un plan stratégique pour développer et contrôler l’activité minière en vue de mettre en valeur le potentiel minéral.

Ainsi, elle a organisé, hier, un atelier de partage de ce plan. Élaboré pour la période 2023-2027, il trace sa vision, décrit ses orientations stratégiques et les traduit en plan d’action. ‘’Selon les critères du FMI, même sans l’exploitation du gaz et du pétrole, avec un secteur extractif représentant 32,5 % de ses exportations, le Sénégal est un pays riche en ressources naturelles sans en être dépendant fiscalement, le secteur extractif représentant moins de 20 % des recettes’’, a souligné le ministre des Mines et de la Géologie, Oumar Sarr.

Aujourd'hui, l’objectif des dirigeants est de rééquilibrer la gouvernance des ressources minérales du Sénégal, par le maintien de l’attractivité du secteur minier et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’État, les investisseurs et les communautés hôtes. ‘’Dans un contexte où le Pap3 vient d’être adopté et que des efforts importants sont déployés en vue de consolider l’apport du secteur minier à l’économie nationale pour une croissance économique durable, la réduction de la pauvreté avec une plus grande lisibilité sur les revenus générés par l’industrie minière, le plan stratégique de la Somisen SA comble un vide’’, a déclaré le ministre devant des acteurs publics, privés et de la société civile réunis autour des objectifs de développement du secteur minier.

Oumar Sarr souligne cinq défis majeurs que la Somisen SA devra relever, dans les années à venir. Tout d'abord, il est nécessaire de consolider sa position dans l'écosystème minier et d'assurer une gestion efficace de ses missions. Ensuite, il est essentiel d'assurer la durabilité de l'entreprise, en développant un modèle économique solide et évolutif tout au long de la chaîne de valeur minière. Il convient également de promouvoir et de dynamiser le secteur privé national par le biais de partenariats clés et de modalités appropriées.

En outre, il est important de renforcer l'organisation interne, d'améliorer l'efficacité opérationnelle et d'accroître l'efficience. Enfin, il est primordial de renforcer les compétences de l'équipe, de mettre à jour les effectifs, de mettre en place des procédures et des outils RH adaptés pour développer le capital humain.

Le plan stratégique, qui comprend 52 actions réparties en quatre phases sur une période de cinq ans, vise trois objectifs majeurs. Le premier concerne la représentation de l'État et la gestion de ses participations dans les sociétés minières. Ensuite, il est important de promouvoir et d'évaluer les actifs miniers ainsi que les choix stratégiques de l'État, en favorisant les prises de participation. Enfin, il est crucial de mener des actions commerciales et de marketing solides afin de générer des ressources substantielles pour l'État, lui permettant ainsi de réaliser d'importants projets d'investissement, de mettre en place des programmes et de construire des infrastructures sociales à partir des revenus tirés des activités minières.

Une initiative saluée par le ministre Oumar Sarr

Il faut dire que la Somisen SA a été constituée en 2020 pour agir en tant que bras commercial de l’État du Sénégal et bénéficie ainsi de la liberté de fonctionnement propre aux sociétés commerciales. Dans le cadre de ces missions, son rôle principal porte sur l’amélioration et le développement des revenus et actifs propres à l’État, que ce soit les dividendes issus des participations de l’État dans le capital des sociétés minières, la production minière commercialisable à laquelle l’État a accès ou le développement de projets miniers propres à l’État. 

En parallèle, la Somisen SA doit structurer son activité de manière à également développer une activité propre lui permettant de générer des revenus additionnels aux revenus de l'État et sans impacter ces derniers. Cette activité propre à la Somisen SA doit également permettre de faciliter l’atteinte des objectifs de la politique minière et du PSE, notamment l’amélioration de la gouvernance du secteur minier et l’amélioration des conditions de vie des populations.

‘’Nous savons que le plan stratégique de la Somisen SA est une étape charnière de la vie de la société et son partage avec les partenaires est une initiative que nous devons encourager’’, indique le ministre.

Oumar Sarr a ainsi adressé ses félicitations au DG de Somisen SA pour le pari réussi, en deux années, de mettre en place l’ensemble des organes de gouvernance de la société et d’élaborer ce plan stratégique de développement. Il encourage à mettre en place un cadre de concertation avec le secteur privé national pour renforcer leur poids et assurer une meilleure préservation des intérêts de la nation.

C’est d’ailleurs une des raisons d’être de la Somisen et de la mise en œuvre de la loi portant contenu local dans le secteur minier.

À noter qu’aujourd’hui, la contribution du secteur minier dépasse 5 % du PIB. La production totale des produits miniers (ciment, acide phosphorique et engrais inclus) dépasse 1 500 milliards F CFA. Cette production en 2021 est essentiellement portée par l'or avec 512,4 milliards, soit 34 % de la production totale ; suivie de la production de ciment évaluée à 341 milliards, soit 22% ; l’acide phosphorique avec une production 298 milliards, soit 19% ; les phosphates avec 79 milliards (5,3 %) ; l'ilménite avec 74 milliards (5,1 %) et le zircon 62 milliards (4,1 %).

La valeur ajoutée du secteur extractif a atteint 730 milliards en 2021. Les recettes fiscales du secteur extractif s’élèvent en 2021 à 206 milliards (dont 190 milliards pour le secteur minier), soit 8,03 % (dont 7,4 % secteur minier) des recettes budgétaires hors dons de l’État.

BABACAR SY SEYE

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