Publié le 25 Apr 2016 - 16:56
OUSAINOU DARBOE ET UNE TRENTAINE DE COACCUSES COMPARAISSENT DEVANT LA HAUTE COUR DE BANJUL

Lundi à haut risque en Gambie

 

Arrêté depuis neuf jours, Ousainou Darboe, le leader du Parti de l'union démocratique (UDP), la principale force politique de l'opposition gambienne, va comparaître ce lundi devant les juges de la Haute Cour de Banjul. Avec près d'une trentaine de coaccusés, Ousainou Darboe devra répondre des chefs d'accusation de rassemblement illégal, trouble à l'ordre public, incitation à la violence, tapage et obstruction à la circulation, réunion sans autorisation, refus de mettre fin à une marche illégale retenus contre lui.

 

Ce lundi matin, la Haute Cour de justice de Banjul risque de refuser du monde, puisque les opposants gambiens de tout bord sonnent la mobilisation. Ils appellent leurs militants et leurs sympathisants à s’y rendre en masse. Les messages qui passent par les médias sociaux indiquent qu'il est impératif de montrer un soutien et une solidarité à toutes les victimes des récentes manifestations pacifiques de protestation qui ont été violemment réprimées par le régime de Yaya Jammeh.

Jeudi dernier, Ousainou Darboe et sa fille Fanta arrêtés en même temps, lors de la manifestation à Kairaba Avenue pour réclamer la libération de Solo Sandeng mort ou vif, ont refusé une seconde offre de libération conditionnelle faite par le juge de la Haute Cour de Banjul. Car le leader de l’opposition gambienne continue d’exiger que Solo Sandeng, mort ou vivant, soit remis à sa famille. Il demande aussi que Fatoumata Jawara et Nogoi Njie, ainsi que toutes les personnes arrêtées lors des manifestations organisées par son parti, les 14 et 16 avril dernier, soient tout aussi libérées.

Ce dimanche soir, une quinzaine d'organisations de défense des libertés et des droits de l'Homme tout comme des ONG en Gambie, au Sénégal, en Afrique et dans le monde, ont signé et publié une déclaration commune appelant à une enquête indépendante sur la mort en détention de Solo Sandeng. La déclaration demande en plus que "les détenus arbitrairement arrêtés pendant les manifestations pacifiques du 14 et 16 avril dernier soient libérés sans condition.

Les signataires de la déclaration appellent surtout la CEDEAO et l'Union africaine à mettre en œuvre des mesures énergiques contre la Gambie pour obliger le régime de Yahya Jammeh à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'Homme’’. Enfin, les organisations encouragent la communauté internationale à imposer des sanctions ciblées contre le président Yahya Jammeh, son gouvernement et sa famille.

 

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