Publié le 4 Dec 2019 - 18:22
OUVERTURE SESSION EXTRAORDINAIRE UEMOA

La sécurité éclipse l'intégration économique 

 

Pour le président en exercice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), il faut juguler la menace sécuritaire avant toute initiative de développement.

 

Il ne serait pas exagéré de dire que la session extraordinaire des chefs d'État de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) d'hier a été une prolongation du Forum international sur la paix et la sécurité qui s'est tenu un mois plus tôt. En fait d'économie, il a plus été question de préoccupations sécuritaires pour le chef d'Etat ivoirien, Président en exercice de l'Uemoa, pour qui les menaces annihilent les réalisations dans d'autres secteurs. 

''Nos assises se tiennent dans un contexte où, en dépit des avancées que nous enregistrons au plan économique, les menaces à la paix et à la sécurité sont de plus en plus pressantes. J'en veux pour preuve les événements qui ont endeuillé ces derniers mois certains de nos pays frères. Je présente mes sincères condoléances et notre solidarité à nous frères du Mali, du Niger, du Burkina Faso ainsi que la France qui paient un lourd tribut à la lutte contre le terrorisme'', a déclaré Alassane Dramane Ouattara, à l'ouverture de la session au salon ovale du Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad). 

Rien que sur l'année 2016, 257 attaques ont été recensées par le site ''Long War Journal'' dans trois pays de la bande sahélo-saharienne appartenant à l'Uemoa (Mali, Niger, Burkina Faso). Soit une augmentation de 150 % par rapport à l'année d'avant. La région ne cesse de souffrir des offensives jihadistes. Les dernières attaques à Indelimane, au Mali, ont causé la mort d'une cinquantaine de soldats dans une caserne et le décès accidentel de 13 soldats français de la force Barkhane dans ce pays. Elles montrent que la sécurité a relégué l'économie au rang de seconde priorité dans l'espace Uemoa.

''La situation que traversent nos pays rappelle plus que jamais la nécessité de solidarité entre les États membres de l'union et le défi majeur que constitue la sécurité pour atteindre les objectifs de développement'', poursuit le président ivoirien qui a fait observer une minute de silence au milieu de son allocution.

Des mécanismes communautaires comme l'Action de haut niveau sur le chantier paix et sécurité, à l'initiative du Sénégal, ainsi que le G5 Sahel, sont créés pour combler ce besoin. Mais les moyens font défaut. ‘‘Ces avancées sont absolument nécessaires pour faire face aux menaces, afin de relever ensemble les défis de la stabilité, de la paix et de la sécurité dans l'union. Ce sont toutefois des initiatives qui, dans la pratique, restent confrontées à des problèmes de financement. Nous devons trouver des moyens de financement alternatifs'', propose M. Ouattara.  L'effort de guerre à l'interne est en train d'être fourni, toutefois, par les premiers intéressés. A la dernière session des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao, à Ouagadougou, en septembre 2019, un engagement de mobiliser des ressources propres à hauteur d'un milliard de dollars (500 milliards de F Cfa) pour le financement de la sécurité dans l'espace communautaire, a été pris. 

S'agissant des pays de l'Uemoa, les présidents sénégalais et béninois ont été mandatés pour la mise en œuvre pratique de cet engagement. Ces derniers ont tenu, le 3 octobre 2019 à Dakar, une réunion avec les ministres de la Défense et des Finances de l'Uemoa sur la mobilisation des ressources pour le financement de la lutte contre le terrorisme. Hier, la séance à huis clos avait pour but d'analyser les propositions faites, lors de cette réunion. 

Macky Sall : ''Les performances économiques de l'Uemoa ont connu une évolution positive...''

Excepté le Mali et la Guinée-Bissau qui se sont fait représenter par leurs Premiers ministres respectifs, les chefs de l'Etat de l'espace ont répondu présent. Après la Conférence internationale sur la dette et le développement durable de la veille (Ndlr : avant-hier lundi), ils ont enchainé avec la session extraordinaire de l'Uemoa qui se tient au moins une fois l'année. L'institution, qui célèbre ses 25 ans d’existence, est une organisation qui a comme mission la réalisation de l'intégration économique des huit États membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques, dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel, et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé.

Le président sénégalais, Macky Sall, a été moins aux prises avec les préoccupations sécuritaires. ''Les performances économiques de l'Uemoa ont connu une évolution positive dans de nombreux domaines tels que la sécurité alimentaire, l'énergie, les infrastructures où des chantiers majeurs ont été personnellement portés par des chefs d'État. Il nous faut renforcer ces acquis par un financement durable de nos économies afin de préserver la qualité et la soutenabilité de notre dette et surtout veiller au maintien de la paix et de la sécurité indispensables au développement de notre espace communautaire'', a-t-il avancé, prolongeant le débat de la veille.

A l'image de son homologue ivoirien, il estime que les efforts doivent être impulsés dans une intégration rapide pour donner tout son sens à l'union. ''Il s'agit de questions stratégiques qui requièrent des solutions concertées et immédiates. Voilà pourquoi nous devons unir nos forces, si nous voulons atteindre nos objectifs d'émergence et améliorer les conditions de vie de nos populations'', a-t-il déclaré.

OUSMANE LAYE DIOP

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