Publié le 11 Nov 2019 - 22:38
PARRAIN DE LA 118e EDITION DU GAMOU DE TIVAOUANE

El Hadj Daouda Dia, ‘’la chance’’ du Djolof

 

La 118e édition du Maouloud commémorant l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (Psl) se prépare activement au Sénégal. Célébré à Tivaouane par la famille d’El Hadj Malick Sy, le Gamou de cette année est placé sous le parrainage d’El Hadj Daouda Dia de Mbeuleukhé et d’El Hadj Baba Ndiongue de Podor, deux disciples d’El Hadj Malick Sy qui ont marqué leur temps et leur époque. Aujourd’hui, ‘’EnQuête’’ vous fait découvrir le premier cité, qui a propagé l’islam dans le Djolof où il compte des milliers de disciples.

 

El Hadj Daouda Dia, communément appelé ‘’Ndiombane’’, est une grande figure religieuse du Djolof. Il est né en 1875 à Mbeuleukhé, dans le département de Linguère. Son père, Moctar Penda, est plus connu sous le nom de Serigne Thierno Daara, pour faire référence à son rôle d’éducateur. Sa mère, Penda Sall Niang, est la fille de Sakhéwar Maty Niang, descendante de la ligne pure des ‘’Bergels’’. Son père, Moctar Dia, arriva au Djolof, profitant de sa compagnie et de sa proximité avec Ahmadou Cheikhou. Venu avec ce dernier pour prêcher la guerre sainte pour l’islamisation du Djolof, il s’y implanta définitivement.

Selon nos sources, à cette époque, le milieu était à l’heure ‘’ceddo’’, si bien qu’un Mujahid (combattant de l’islam), de surcroit un étranger venu du Fouta, ne pouvait réussir aisément une telle mission si difficile. Serigne Thierno Daara parvint tout de même à convertir le grand Sakhéwar Mety Niang, une personnalité très influente dans la zone appelée ‘’Xér’’. Le marabout trouva un rempart idéal pour réussir sa mission parsemée pourtant d’obstacles.

Aussi, raconte-t-on : il donna en mariage au marabout sa fille Penda Sall Niang, une partie de son patrimoine foncier (Guilé), un cheval, deux greniers et des esclaves.

De cette union n’acquit l’un des parrains du Gamou de Tivaouane de cette année, El Hadj Daouda Dia. Ndiombane Penda, comme on l’appelait affectueusement, passa naturellement sa tendre enfance auprès de son père. Il bénéficia alors d’une éducation et d’une formation à tout point de vue enviables. Il maitrisa très vite le Saint Coran à l’âge de 7 ans, les bases de la science islamique et de la charria après avoir sillonné plusieurs contrées dont Thiamène, Ndeulou, Méguélé…

El Hadj Daouda Dia, khalife de la tidiania au Djolof

Lors d’une visite à Mbeuleukhé, le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Serigne Touba, y a rencontré El Hadj Daouda Dia. Après des échanges, il lui conseilla d’aller voir El Hadj Malick Sy. C’est ainsi que Ndiombane partit à Tivaouane, au début du XXe siècle. Il disait chercher un guide. Et ce guide ne pouvait être que Maodo Malick Sy de Tivaouane. A l’école de Ndiarné que le fondateur de la tijaniya avait mise sur pied à l’époque, en compagnie d’autres saints hommes, Daouda Dia acquit une dimension intellectuelle et spirituelle incommensurable. Après cet apprentissage, il partit à Boghé, en Mauritanie, acquérir d’autres connaissances auprès de Mamadou Fatah Sakho.

Plus tard, il revint à Tivaouane auprès de Maodo qui lui vouait un grand respect. D’ailleurs, Maodo lui donna la main de sa fille ainée Sokhna Oumou Sy avec qui il vécut jusqu’à sa mort, en 1945. Ndiol Fama fit d’El Hadj Daouda Dia khalife de la tarikha tijanya dans le Djolof. Le retour devint inéluctable ; Khadim Rassoul, Maodo et d’autres figures l’en persuadèrent. Ndiombane demeure incontestablement une chance pour le Djolof. Il signa son retour pour tenir le ‘’daara’’ et y former plusieurs générations. Il passa tout son temps à enseigner et à former des talibés.  C’est en 1916 qu’il organisa son premier Gamou. Et en 1924, Daouda Dia effectua son premier pèlerinage à La Mecque.

 

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