Publié le 14 Sep 2019 - 04:08
PART DU PRIVE NATIONAL DANS LE PSE2

Amadou Hott rassure le Meds 

 

Le gouvernement du Sénégal sera davantage aux côtés du Secteur privé national. L’assurance est du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération. Amadou Hott s’exprimait hier, lors de la cérémonie d’ouverture des assises du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds).

 

Après des années de revendications, le Secteur privé national a reçu, hier, du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération l’assurance d’être davantage impliqué dans les projets de l’Etat. Amadou Hott l’a dit, lors de son discours d’ouverture des assises du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds). Il assure que le gouvernement du Sénégal sera ‘’davantage’’ aux côtés du Secteur privé national.

‘’Nous attendons aussi le cahier de doléances du Secteur privé. Je l’ai demandé, lorsque j’ai rencontré le Club des investisseurs du Sénégal. Nous avons recruté une directrice en charge du développement du Secteur privé qui elle-même vient du privé. Nous avons également recruté quelqu’un de la Sfi (Société financière internationale) qui est expert dans les partenariats publics-privés. Ceci pour aider le ministère à faire plus de PPP (partenariat public-privé) pour que le Secteur privé national puisse saisir ces opportunités, pour nous aider à renforcer la croissance, mais aussi créer plus d’emplois’’.

D’après le ministre Amadou Hott, l’idée avec la seconde phase du Plan Sénégal émergent (Pse), c’est de tout faire pour que la capacité d’endettement du Sénégal soit mixée avec les fonds privés pour exécuter les projets en partenariat public/privé. Et aussi, tout faire pour que le privé national soit ‘’au cœur’’ de la mise en œuvre de tous ces projets du Pse.

Accélérer la mise en œuvre de la monnaie unique Cedeao

Au-delà des assurances données au Secteur privé national, le ministre de l’Economie s’est également prononcé sur l’avenir du franc CFA qui est le thème de l’année 2019 des assises du Meds. A ce propos, Amadou Hott estime que l’entrée en vigueur de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et les progrès enregistrés dans le dossier de la monnaie unique au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) sont des évènements majeurs pouvant lancer le débat sur cette question.

‘’La Zlecaf constitue un pas décisif dans le processus d’édification d’un marché commun africain. Un processus dans lequel, la monnaie doit jouer un rôle fondamental. Les performances économiques des pays de la zone obtenues dans un contexte mondial difficile, depuis la crise financière et économique de 2009, constituent des atouts majeurs pour la zone Uemoa. Elles contribuent également à solidifier nos économies et à accélérer leur convergence réelle pour davantage soutenir notre monnaie commune, en continuant à assurer la préservation de sa valeur’’, soutient-il.

D’après M. Hott, les Etats sont conscients de la nécessité d’approfondir l’intégration régionale en Afrique de l’ouest, en vue de construire un marché régional intégré. ‘’Il est extrêmement important qu’en Afrique de l’ouest, nous ayons un marché intégré, fort, avec une monnaie stable, forte, compétitive. Qui permet aux entreprises locales de pouvoir conquérir les marchés lointains, ceux en dehors de notre zone Cedeao. C’est pourquoi d’ailleurs, les chefs d’Etat ont pris la décision d’accélérer la mise en œuvre de la monnaie unique Cedeao’’, ajoute-il.

C’est ainsi qu’en juin 2019 à Abuja, rappelle le ministre, l’Eco a été adoptée, avec un régime de change ‘’flexible’’ assorti d’un cadre politique monétaire assorti, aussi, sur le ciblage de l’inflation. ‘’Il est maintenant extrêmement important d’avoir un processus organisé pour que l’Eco voie le jour dans des conditions qui permettent à nos entreprises de pouvoir prospérer au niveau de cette zone. Qui aura donc une monnaie unique, stable, avec un marché beaucoup plus intégré et compétitif. L’adoption de la monnaie unique Cedeao et l’avènement de la Zlecaf, ainsi que les performances économiques et la stabilité monétaire au sein de l’Uemoa, sont des acquis indéniables. Qui nous permettent d’envisager avec sagesse et sérénité l’avenir du francs CFA’’, pense Amadou Hott.

La restructuration du CFA souhaitée

Pour sa part, le sénateur camerounais Me François Xavier Menye Ondo signale que l’avenir du francs CFA est ce que les Africains en feront. ‘’Notre rôle, dit-il, est de pouvoir susciter des débats et de poser des problèmes. Nous sommes tous d’avis que nous devons revoir les conditions du CFA, sa restructuration. Nous devons absolument faire en sorte qu’il réponde aux aspirations de nos populations. Parce que la grande majorité d’entre elles ont l’impression qu’avec le CFA, on s’appauvrie davantage. Qu’on n’est pas maitre de notre destin’’. Pour lui, l’Afrique de l’ouest a l’avantage d’avoir fait une avancée significative par rapport avec l’avènement de l’Eco. Ce qui est une inspiration pour eux.

‘’Mais, nous nous ne trompons pas combat, dans la mesure où, le CFA est dans nos deux zones économiques. Nous avons le même combat. Quel que soit ce que l’Eco deviendra, notre souci est que nous aboutissions, un jour, à une monnaie commune, soit dans les zones Uemoa et puis Cemac, soit même d’une manière générale en Afrique’’, avertit Me Ondo. Tenant compte de l’envergure de la mondialisation, le sénateur camerounais reconnait que l’Afrique a besoin d’économies ‘’fortes’’. ‘’Et, à travers la monnaie, poursuit-il, nous pensons que nous pouvons améliorer la croissance et rivaliser avec les grandes nations. Nous voulons créer de grands groupes économiques et convaincus que, par eux, nous pouvons aussi être présents dans le concert du développement’’, poursuit-il.

Toutefois le président du Meds Mbagnick Diop souligne que les pays de la Cedeao ne peuvent pas décider, du jour au lendemain, de changer le franc CFA et mettre l’Eco. ‘’Les conséquences risquent d’être désastreuses. C’est un travail inclusif qu’ils sont en train de faire et nous en tant que Secteur privé, nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice. Il y a un procès, un long procès et puis cela doit être consensuel. Il faut prendre toutes les dispositions avec nos partenaires, surtout français, et voir comment aujourd’hui surtout améliorer le franc CFA qui va devenir l’Eco’’, avance-t-il.

Ainsi, il rappelle que le franc CFA a été instauré en 1939 et le décret est sorti en 1945.

MARIAMA DIÉMÉ & WILLE SADIO DIALLO

 

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