Publié le 31 Mar 2017 - 15:43
PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT SANITAIRE

Le diagnostic d’Awa Marie Coll Seck 

 

A une année du terme du Plan national de développement sanitaire (Pnds), la ministre de la Santé s’est félicitée hier des bonds en avant réalisés. Elle insiste toutefois sur le fait que certains manquements doivent vite être comblés.

 

La revue annuelle conjointe (Rac) du plan national de développement sanitaire et social (Pnds) 2009-2018 s’est tenue hier. La ministre de la Santé et de l’Action sociale, venue présider la cérémonie, a insisté sur l’impératif de redevabilité et de recherche permanente de l’efficience qui sous-tend la mise en œuvre des politiques. ‘‘On ne fait pas de rencontre juste pour se réunir. Notre objectif est d’avoir des résultats qui changent la vie de la population’’, a-t-elle précisé. D’autant que cette instance, a poursuivi Professeur Awa Marie Coll Seck, donne l’opportunité aux professionnels du secteur de partager avec les différents acteurs et partenaires du système la manière dont les ressources sont utilisées et les résultats enregistrés.

Le ministre de souligner que le système d’information sanitaire constitue un des maillons clés du dispositif de suivi et d’évaluation du Pnds. Son rôle étant de produire, analyser et diffuser à temps des données fiables devant servir à la prise de décisions. Toutefois, a reconnu Pr Awa Marie Coll Seck, malgré tous les efforts consentis, il reste du chemin pour rendre le système performant. Car, sur 16 recommandations, 03 ont été réalisées. Les 13 autres sont en cours. Dans ce sens, le représentant-résident de l’organisation mondiale de la Santé, Docteur Déo Nshibirimana, a souligné le retard dans la signature du décret d’organisation du ministère et du décret relatif au comité de développement sanitaire. S’y ajoute celui de la nomination des chefs de programme qui consacre la réforme des finances publiques.

Ressources humaines

Lors de cette revue, la question des ressources humaines a été largement débattue. La ministre Awa Marie Coll Seck a fait état d’un bond qualitatif en ce qui concerne le nombre de personnes recrutées ces trois dernières années. Selon ses dires, le chiffre stable de 1 000 agents recrutés par an est en train d’être atteint. ‘’C’est vrai que la demande est très forte, puisque je ne reste pas un jour sans avoir des infirmiers ou des sages-femmes qui écrivent et demandent à être recrutés. Mais on n’a pas ce problème de personnel, comme dans d’autres pays’’, a-t-elle précisé. Mieux, déclare-t-elle : ‘’Nous avons privilégié toutes les régions en dehors de Dakar et Thiès pour que tous les postes de santé puissent avoir un infirmier et une sage-femme. C’est le premier endroit où vont les gens et cela va permettre d’améliorer la qualité des soins au niveau communautaire.’’ L’idée est d’éviter que les gens aillent dans les départements ou même la capitale pour recevoir des soins.

Déficit en spécialistes et techniciens supérieurs

En outre, la ministre de la Santé a reconnu le déficit en spécialistes et techniciens supérieurs en santé. ‘’Que ce soit en néphrologie, en radiologie, biologie, il n’y en a pas assez, sur tout le territoire national. Nous avons fait un grand effort en donnant des bourses, depuis 4 ans. Nous espérons que nous allons avoir de plus en plus de Sénégalais qui sortent et qui acceptent d’aller dans les régions’’, a-t-elle fait savoir. S’agissant des techniciens supérieurs, elle a révélé que, dans certaines filières, il y a des échecs à l’examen d’entrée. Donc, il y a un travail à faire pour qu’il y ait des techniciens supérieurs. Parce que, dit-elle, ce sont des équipes qui agissent. Même s’il y a un médecin chirurgien, sans anesthésiste, la structure ne pourra pas bien fonctionner.

Réalisations

Lors de la rencontre, la ministre Awa Marie Coll Seck a aussi passé en revue les performances de son ministère. Selon elle, beaucoup de réalisations ont été faites. Le budget de son département, qui est passé de  120 à 165 milliards, a permis un grand bond dans l’équipement. ‘’On a des scanners sur presque toute l’étendue du territoire. On parle également souvent de rupture de médicaments. Quand nous sommes arrivés, il y avait 120 médicaments en rupture, régulièrement. Aujourd’hui, c’est une dizaine. C’est dire tout l’effort qu’il y avait à faire en matière de rationalisation des médicaments’’, a énuméré la ministre. Qui estime que, s’il y a autant de problèmes, c’est parce que les besoins sont énormes et il n’y aura jamais assez de ressources humaines et d’argent pour la santé des populations. ‘’Mais l’essentiel, dit-elle, est qu’on voit les tendances.’’

VIVIANE DIATTA

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