Publié le 22 Jul 2017 - 04:21
POLITIQUES CULTURELLES AU SENEGAL

L’impératif d’avoir une faculté des Arts 

 

Former dans les métiers de la culture s’impose de plus en plus suivant le développement de ce secteur. Il ne suffit plus de créer, il faut expliquer les créations, les vendre, les promouvoir, etc. L’artiste ne saurait faire tout cela à lui seul comme l’ont constaté des experts mercredi à Dakar.

 

C’est de fort belle manière que la Direction des Arts et l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) ont clos mercredi dernier le cycle 2017 des séminaires sur les politiques culturelles au Sénégal. Pour cette dernière séance, carte blanche a été donnée aux écoles de formation dans les métiers de l’art. C’est ainsi que les directeurs de l’Institut supérieur des arts et de la culture (Isac) et de Madiba Institute ont été invités à prendre part aux débats et présenter leurs établissements.

Cette rencontre était une occasion pour les initiateurs de ce séminaire d’attirer l’attention des uns et des autres sur l’opportunité d’ouvrir une faculté des Arts à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.  Cela est aujourd’hui impératif eu égard à plusieurs problématiques. ‘’Il y a une tradition de formation en art visuel au Sénégal. Cette formation se renforce, s’amplifie et se diversifie. C’est une excellente chose’’, s’est félicité l’enseignant et critique d’art Alioune Badiane.

Poursuivant sa réflexion ce dernier dit : ‘’Nous avons une forte population d’artistes et ils ont besoin d’être accompagnés par les artistes. Ils ne peuvent pas créer et faire leur propre promotion ce n’est pas leur rôle. Ils ne sont pas formés pour ca. Ils créent beaucoup et bien il faut que les autres suivent’’. En parlant des autres, il fait référence notamment aux intellectuels. ‘’Il faut des initiatives. Il y a de la place pour tout le monde. La population artistique est en avance sur les intellectuels. Il faut que les universités nous sortent des gens capables de nous dire l’importance des créations des artistes. Il faut que les universités s’ouvrent et aillent vers cela pour qu’ensemble nous puissions aller plus loin’’, suggère l’ancien directeur des Arts. Ainsi, pense-t-il, ‘’la formation des métiers mérite certes d’être renforcée mais n’est pas pauvre’’.

Avoir des experts autour des artistes aiderait à résoudre bien de questions dont celle de la consommation. ‘’Il faut davantage valoriser la culture en impulsant une appropriation plurielle de nos cultures. Les citoyens doivent être de plus en plus sensibilisés sur les cultures africaines. Seule une avancée contagieuse pourra permettre d’avoir une tendance Afrique qui garantira le développement du secteur’’, analyse le directeur de Madiba Institute Samuel Joseph Waly Faye. Egalement, cela permettrait dans ce contexte de mondialisation, de ‘’défendre la culture africaine’’ en consommant local d’abord. A cet effet, dans certaines écoles de formation comme celle que dirige M. Faye, le défi est d’inciter les acteurs culturels à aller ‘’au-delà des murs et à toucher le cœur des citoyens’’.  

BIGUE BOB

 

Section: 
CULTURE : Thiès accueille les trésors retrouvés du champ de bataille de Samba Sadio (1875)
Dalifort Hip Hop
50 ANS DE CARRIÈRE DE SOULEYMANE FAYE : Célébration d’un demi-siècle d’art et de sagesse sur scène
RENTRÉE SCOLAIRE 2025/2026 : L’U2PF mise sur l’égalité des chances
LIVRE – DJEMBERÉ, CELLE QUI CHANGE TOUT : Une résiliente face au chaos institutionnel et social
PROLIFÉRATION DES MÉDIAS ÉTRANGERS : Péril sur la souveraineté
ACCES 2025 : Le musique africaine rencontre le monde à Pretoria
TROISIEME EDITION FESTIVAL JOTAAY JI : Dakar a vibré aux voix du féminisme 
BARRIÈRES À L’AUTONOMISATION DES FEMMES : La plaidoirie de l’AJS
SUNU YEUF : Championne de la diffusion des séries sénégalaises
DECES D'ABDOULAYE DIALLO : Ngor perd son Berger
Oscars 2025
EL HADJI CHEIKHOU SALL DE LEBALMA SUR L’ INCUBATION ET LE FINANCEMENT : ‘’La Fintech est une révolution qui redonne le pouvoir aux populations’’
THIÈS – DÉNONCIATION DU RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE SON AUTONOMIE : L’ENSA en grève de 72 heures
DÉTACHEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE, NOMINATION D’AMADOU BA : Un espoir pour les acteurs
JANT BEATS FESTIVAL : Un nouvel événement audacieux dans le paysage culturel
BRASSAGE RDC-SÉNÉGAL : Cœur de lion et de léopard
CHEIKH NDIGUEL LÔ : ‘’Ma retraite, c'est ma mort’’
CÉLÉBRATION DES 50 ANS DE CARRIÈRE DE CHEIKH NDIGUEL LÔ : Cinq décennies de succès mondial  
6E EDITION DIALAWALY FESTIVAL : Trois jours de rythmes, de couleurs et d’unité à Dagana