Publié le 3 Dec 2019 - 03:08
POLLUTION

Bargny se réjouit de la panne de la centrale à charbon de Sendou

 

Cela fait dix bonnes années que les organisations de défense de l’environnement de Bargny luttent contre l’implantation de la centrale à charbon dans la localité. Aujourd’hui, après plusieurs pannes constatées, la structure est à l’arrêt, depuis presque cinq mois.

 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. La maxime s’applique aux habitants de Bargny qui appellent de tous leurs vœux l’arrêt définitif de la centrale à charbon de Sendou qui est en difficulté et à l’arrêt depuis bientôt cinq mois. Daouda Guèye dit ‘’Larry’’, Coordonnateur du Réseau des associations pour la protection de l’environnement (Rapen) estime qu’à l’heure des combats pour la justice climatique, ‘’les options du gouvernement du Sénégal n’ont pas été les bonnes, par rapport à l’utilisation du charbon’’. Lorsque l’on sait, poursuit-il, que depuis son implantation, ‘’la centrale a créé énormément de problèmes par rapport à la pollution de l’atmosphère et de l’eau, mais aussi par rapport aux populations qui sont impactées, à savoir les propriétaires terriens et les femmes transformatrices de produits halieutiques’’. Car ne respectant pas les normes environnementales.

L’environnementaliste est d’autant plus heureux des difficultés de la centrale que ‘’la plus grande panne, dit-il, c’est au niveau de la turbine dont la réparation demande beaucoup d’argent’’. Cette situation se conjugue, selon lui, avec des difficultés financières. ‘’On sait que les besoins pour réparer cette centrale sont de l’ordre de 30 milliards. Les banques sont maintenant très réticentes par rapport à l’investissement dans le charbon. Le Fmo a pris la décision de ne plus financer le charbon, la Bad aussi. Lors de l’Assemblée sur le climat aux Nations Unies, son président a déclaré que la Bad ne va plus financer les centrales’’, avance-t-il. Ce qui lui fait penser à un arrêt définitif et imminent de la centrale de Sendou. 

Larry Guèye dénonce aussi des violations des règles environnementales. ‘’Elle vibre à 24 microns, alors que la norme exige que même avec 20 microns, l’arrêt doit se faire’’, a-t-il fulminé lors d’un atelier sur la justice climatique, avec le cas précis de la centrale à charbon. Une rencontre organisée par le Rapen, en partenariat avec l’Ong Arcade International. D’ailleurs, de l’avis d’Henriette Faye, la représentante de la structure environnementaliste, le moment est bien choisi, avec la Cop25 qui se tient actuellement en Espagne. Il est temps, pour elle, de soutenir la population de Bargny dans sa lutte.

Quant à son organisme, précise-t-elle, elle compte ‘’aider à faire porter la voix des populations, à faire respecter principalement leurs droits pour que l’implantation de cette centrale puisse être arrêtée’’. D’autant plus, dit-elle, que ‘’Bargny est déjà affectée par les changements climatiques. Bargny est une zone côtière touchée par l’érosion côtière et la présence de la cimenterie de Sococim. Tout cela met en mal davantage les populations’’.  

PAPE MOUSSA GUEYE

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