Ces 5 pays qui sont toujours dans la liste rouge en Afrique

Le rapport 2024 sur le paludisme dans le monde a été publié avant-hier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2023, le nombre de cas de paludisme s'élève à 246 millions. Le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Ouganda, l’Éthiopie et le Mozambique sont les cinq pays de la région Afrique qui ont comptabilisé un peu plus de la moitié des cas à l’échelle mondiale.
Comme chaque mois de décembre, l’OMS publie son rapport sur le paludisme. Celui de l’année 2024 a été dévoilé avant-hier. La région Afrique de l’OMS, selon le document, continue de payer le plus lourd tribut au paludisme, cumulant à elle seule 94 % du nombre total des cas et 95 % des décès associés au niveau mondial en 2023. L’estimation du nombre de cas de paludisme en 2023 est de près de 246 millions, contre 204 millions en 2000. Cinq pays de la région Afrique ont comptabilisé un peu plus de la moitié des cas à l’échelle mondiale en 2023 : le Nigeria (25,9 %), la République démocratique du Congo (12,6 %), l’Ouganda (4,8 %), l’Éthiopie (3,6 %) et le Mozambique (3,5 %).
Selon toujours la même source, le nombre de décès dus au paludisme en 2023 est de l’ordre de 569 000, contre 805 000 en 2000. Suite au pic du nombre de décès associés au paludisme durant la pandémie de COVID-19 (598 000 décès), ce nombre a progressivement diminué chaque année. En 2023, près de 76 % de tous les décès dus au paludisme dans la région ont concerné des enfants de moins de 5 ans, contre 91 % en 2000.
Quatre pays de la région Afrique ont comptabilisé un peu plus de la moitié des décès dus au paludisme dans le monde en 2023 : le Nigeria (30,9 %), la République démocratique du Congo (11,3 %), le Niger (5,9 %) et la République unie de Tanzanie (4,3 %). Le Nigeria a cumulé 39,3 % des décès dus au paludisme dans le monde chez les enfants de moins de 5 ans.
L’incidence de la maladie (cas pour 1 000 habitants exposés au risque de paludisme) a chuté, passant de 356 en 2000 à 227 en 2023. Bien que les taux d’incidence de la maladie aient très peu évolué entre 2019 et 2023, le nombre total de cas a augmenté, conséquence d’une croissance démographique rapide parmi les populations exposées au risque de paludisme.
Sur la même période, le taux de mortalité (décès pour 100 000 habitants exposés au risque de paludisme) dans la région a chuté de 63 %, passant de 140 en 2000 à 52 décès en 2023. Pour les cas de paludisme et décès évités, la même source a mentionné plus de 1,7 milliard de cas et 12 millions de décès évités dans le monde depuis 2000, dont 80 % des cas et 94 % des décès évités dans la région Afrique.
‘’Les progrès accomplis dans la région sont très variables. Pour ces cinq dernières années (2019–2023), huit pays ont enregistré de très fortes hausses de leur nombre de cas de paludisme : l’Éthiopie (+6,9 millions), le Nigeria (+6,8 millions), Madagascar (+4,2 millions), la République unie de Tanzanie (+1,9 million), la République démocratique du Congo (+1,8 million), l’Ouganda (+1,3 million), le Mali (+1,4 million) et le Cameroun (+1,2 million). Toutefois, d’autres pays, comme le Rwanda et le Liberia, ont considérablement réduit leur nombre de cas. Au Rwanda, le nombre de cas estimés a chuté de 4,9 millions en 2019 à 749 000 en 2023, soit une baisse de 85 %. Le Libéria a enregistré un recul de 44 % sur la période 2017–2023, passant de 1,8 million de cas estimés à 1 million’’, a expliqué le rapport. Ce dernier a ajouté que cinq pays de la région Afrique ont signalé moins de 10 décès dus au paludisme en 2023 : le Botswana, les Comores, l’Érythrée, l’Eswatini et Sao Tomé-et-Principe. Depuis 2015, deux pays de la région ont été certifiés exempts de paludisme par l’OMS : l’Algérie (2019) et le Cap-Vert (2023).
21 pays ont réussi à réduire l’incidence de la maladie en 2023
Par ailleurs, selon le document, l’atteinte des objectifs du GTS, qui vise à réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme d'au moins 40 % d'ici 2020, d'au moins 75 % d'ici 2025 et d'au moins 90 % d'ici 2030 dans la région Afrique, doit progresser plus rapidement. Même s’ils accusent du retard par rapport aux objectifs fixés pour 2025 dans la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016–2030 (GTS) de l’OMS, 21 pays ont réussi à réduire l’incidence de la maladie en 2023 (par rapport à 2015). Durant la même période, 34 pays ont enregistré des taux de mortalité en baisse, bien qu’ils n’aient pas encore atteint les niveaux correspondant à l’objectif pour 2025 du GTS en matière de mortalité.
De 2015 à 2023, selon le rapport, la région Afrique dans son ensemble a réduit les taux d’incidence de la maladie et de mortalité de 5 % et 16 %, respectivement.
Toutefois, les chiffres de 2023 pour ces deux indicateurs correspondent encore à plus du double des cibles fixées dans la stratégie mondiale. Sur tous les pays d’endémie palustre de la région, seul le Rwanda est en bonne voie d’atteindre l’objectif du GTS de réduire l’incidence de la maladie d’au moins 75 % d’ici 2025 (par rapport aux données de référence de 2015). Sao Tomé-et-Principe est le seul pays d’endémie en mesure d’atteindre l’objectif de réduction...
CHEIKH THIAM