Publié le 1 Oct 2020 - 20:36
RELANCE DES ACTIVITES CULTURELLES DANS UN CONTEXTE DE COVID-19

Les acteurs du spectacle vivant invités à vivre avec le virus 

 

Artistes, associations des professionnels de la culture, établissements culturels, etc., réfléchissent, avec le gouvernement, à la relance du secteur culturel, dans un contexte de Covid-19.

 

Les mesures prises par le gouvernement, dans le but de freiner la propagation de la Covid-19, ont durement affecté le secteur culturel, occasionnant l’arrêt quasi-total de l’activité artistique. L’agenda culturel, profondément chamboulé, a ainsi connu un coup d’arrêt.  Aujourd’hui, les acteurs du monde du spectacle peuvent espérer retrouver leur rythme de travail.

En effet, l’heure est à la reprise des activités. Hier, c’était la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’élaboration de la stratégie de relance du secteur des arts, dans un contexte de Covidd-19 qu’organise le ministère de la Culture, en partenariat avec les associations et organisations professionnelles du secteur. Ce rendez-vous qui se tient au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose va se poursuivre jusqu’au 2 octobre. Il s’agit, dans une démarche inclusive et participative, de mobiliser les forces vives du secteur pour définir une stratégie adéquate adossée à une reprise progressive et ‘’intelligente’’ des activités, sur fond de respect des mesures barrières. La culture est donc invitée à apprendre à se produire tout en s’employant à éviter sa propagation.

C’est une occasion, pour les acteurs, de faire l’état des lieux du secteur culturel, dans le contexte de pandémie, en dessinant la cartographie des difficultés et défis dans les différents sous-secteurs de la culture (musique, théâtre, danse, arts visuels, mode, cinéma, livre et lecture, patrimoine culturel) ; en partageant des expériences de résilience vécues dans le contexte de la Covid-19.

Ainsi, ils vont élaborer une esquisse de relance des différents sous-secteurs de la culture. En effet, toutes les composantes sectorielles du monde des arts vont livrer leurs propositions de reprise. Ces propositions devront être axées sur la mise en relief de la dimension économique de la culture, la prise en compte des aspects liés au genre, à la décentralisation et à la territorialisation de l’action culturelle. De plus, la mise en œuvre de mécanismes innovants de financements, la protection sociale des acteurs culturels et de leurs droits, l’organisation du secteur culturel, la définition d’une stratégie culturelle à l’ère du numérique, ainsi que la prise en compte du caractère transversal de la culture, notamment avec le tourisme.

 ‘’Nous sommes conscients que si le plan global de relance du secteur de la culture et des arts que vous produirez était classé dans le rayon des ambitions inassouvies, la déception serait considérable’’, a dit, devant les participants, le directeur de cabinet du ministre de la Culture, Demba Faye. Avant de souligner qu’à l’issue de l’atelier, un document stratégique sera soumis à la plus haute autorité. ‘’C’est pourquoi, avec votre soutien stimulant, j’en suis persuadé, le document stratégique de relance du secteur que vous comptez soumettre au ministre sera transmis à la plus haute autorité sous forme d’un document de projet rigoureusement argumenté et assorti d’une identification minutieuse des ressources financières, logistiques et matérielles nécessaires à la réalisation de toutes ses composantes’’, a-t-il déclaré.

Selon le facilitateur général de l’atelier, Lamine Sarr, ‘’l’enjeu est de renforcer la place légitime qui revient à la culture et aux acteurs dans la reprise de la croissance économique du pays. Il s’agit également d’éviter que le secteur ne sombre dans la léthargie dont la sévérité risque d’annihiler tous les efforts jusqu’ici consentis par les pouvoirs publics, les acteurs et professionnels de la culture, les partenaires techniques et financiers de la culture et les mécènes’’.

RELANCE DU SECTEUR CULTUREL

Ngoné Ndour plaide pour la prise en charge des problèmes de la Sodav

Hier, lors de l’atelier visant à élaborer une stratégie de relance des activités culturelles, la présidente du Conseil d’administration de la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits  voisins (Sodav) a plaidé pour la prise en charge des problèmes que ladite société rencontre.

En effet, Ngoné Ndour a tenu à rappeler aux autorités que la Sodav fait partie des sociétés qui sont ‘’fortement impactées’’ par les effets de la pandémie du coronavirus.  ‘’J’ai remarqué que sur le document, la prise en charge des problématiques de la Sodav n’y figurait pas’’, dit-elle. Or, ‘’la pandémie a créé des problèmes au niveau de la Sodav, surtout au niveau de la perception des droits venant du spectacle vivant. Tout le monde sait que la plus grande partie des perceptions de la Sodav viennent du spectacle vivant. Et quand les salles sont fermées, il n’y a pas de perception’’, a-t-elle expliqué.

Ainsi, selon elle, cela engendre des problèmes sur le paiement des droits lyrics musicaux. Il s’agit, en effet, d’une forte baisse des répartitions. Pour illustrer ses propos, Ngoné Ndour a estimé que quelqu’un qui pouvait percevoir 2 millions F CFA, peut se retrouver avec une somme comprise entre 100 et 200 000 F CFA.

Par ailleurs, elle a fortement salué cette volonté du gouvernement de relancer le secteur de la culture. ‘’Je pense que c’est la première fois qu’il y a une telle décision concernant la culture et qui vise à aider un tant soit peu à relancer et mettre en place une stratégie, au moins pour que ce secteur soit un vrai secteur économique. C’est une grande opportunité pour toutes les catégories d’art qui sont autour de la culture. A travers cet atelier-là, on va sortir un document-propositions que l’Etat va étudier au moins, pour savoir le montant du budget qu’il va mettre pour que la relance du secteur soit pérenne’’, s’est-elle réjouie.

BABACAR SY SEYE 

 

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