Publié le 26 Jul 2018 - 17:59
REMAKE DU PROCES KARIM WADE

Les avocats de Khalifa Sall perdent la bataille de procédure et boudent 

 

Le procès en appel de Khalifa Sall va se poursuivre sans la défense du maire de Dakar et de ses cinq collaborateurs. Les avocats ont boudé le procès suite à la décision du président Demba Kandji de joindre au fond leur demande d’annulation de la procédure pour violation du règlement n°5 de l’Uemoa relatif à la présence de l’avocat. Ce rebondissement rappelle à bien des égards le procès de Karim Wade qui s’était achevé sans sa présence et celle de ses avocats.

 

La tournure prise, hier, par le procès en appel de Khalifa Sall rappelle, à bien des égards, celui de Karim Wade qui a eu lieu courant 2014 devant la Cour de l’enrichissement illicite (CREI). Il va se poursuivre sans les principaux prévenus et leurs avocats. Puisque les avocats de Khalifa Sall : Mbaye Touré, Fatou Traoré, Yatma Diaw et Yaya Bodian ont décidé de se retirer définitivement des débats. La bouderie a été décrétée, suite au rejet des exceptions d'inconstitutionnalité soulevelées par Me Demba Ciré Bathily. La Cour a jugé que ‘’les moyens ne présentent aucun caractère sérieux’’.

Mais la décision qui constitue un pied de nez pour les avocats est le fait que la demande de nullité de la procédure pour non-respect du règlement n°5 de l’Uemoa (celui-ci juge obligatoire la présence de l’avocat dès l’interpellation sous peine de nullité du procès-verbal d’enquête) soit jointe au fond. En d’autres termes, la Cour a décidé de continuer le procès et de rendre sa décision sur la requête de la défense, le jour où elle va vider l’affaire. Les robes noires ont refusé d’avaler cette grosse couleuvre et décidé de tout bonnement boycotter le procès.

Avant de partir, Me Khoureyssi Bâ a lu une déclaration en leur nom. Les partisans de Khalifa Sall et Cie ne se sont pas fait prier pour suivre leurs pas. Une fois encore, ils ont déversé leur bile sur le président qu’ils ont surnommé ‘’Demba Corruption’’. Furieux, le juge a lancé d’un ton bourru : ‘’Gendarmes, évacuez le public ! On ne peut pas continuer avec des insultes !’’ La tâche s’est avérée difficile, puisque les ‘’khalifistes’’ ont tenu à dire leurs quatre vérités au juge en le taxant de tous les noms d’oiseau. Une fois la salle vidée, le procès a repris son cours avec le demarrage de l’instruction d’audience qui s’est déroulée avec une partie du public, revenue entre temps et beaucoup plus sage.

 Après les auditions des deux ex-percepteurs municipaux, Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré, le juge Demba Kandji a voulu entendre Fatou Traoré. Ses questions ont buté sur un mur de silence, puisque la sécrétaire municipale lui a rétorqué qu’elle ne pouvait pas parler sans la présence de ses conseils. Faisant comme s’il n’avait pas entendu la réponse de la dame, le président a donné la parole au procureur général pour son interrogatoire. ‘’Elle a dit qu’elle ne parlerait pas sans la présence de ses avocats’’, a fait remarquer Lansana Diabé Siby. De ce fait, le président Kandji a décidé de suspendre l’audience plus tôt que prévu, pour des raisons techniques (la climatisation faisait défaut et la chaleur était insupportable).

Une déclaration de Khalifa Sall attendue aujourd’hui

Mais avant que la Cour ne se retire, le maire de Dakar a demandé à prendre la parole. Dès qu’il s’est approché de la barre, le juge lui a demandé de patienter jusqu’à ce matin. ‘’Je sais que vous avez une déclaration à faire, mais attendez demain matin’’. Tout porte à croire que le maire de Dakar va décrier la procédure et demander une dispense de comparution, conformément au boycott de ses conseils. D’ailleurs, avant de quitter la salle, Me François Sarr a informé la Cour sur le désir de leur client de ne plus assister à son procès.

La Cour va-t-elle la lui accorder ? Quoi qu’il en soit, on assiste à un remake du procès de Karim Wade. Car après la bouderie de ses conseils, l’ex-ministre d’Etat avait fait une déclaration dans laquelle il affirmait refuser d'être ‘’le maillon du puzzle arbitraire qui s'est déjà fait une religion sur sa personne’’. A l’occasion, il avait exprimé sa ferme décision de ne plus assister aux audiences. La CREI avait commis un huissier pour constater son refus, avant de le contraindre à comparaître. Finalement le juge Henri Grégoire Diop s’était résolu à poursuivre le procès sans le fils de l’ex-Président Wade, condamné finalement à 6 ans ferme, avant d’être grâcié nuitamment, le 24 juin 2016 et ‘’envoyé’’ au Qatar, dans la même nuit.

FATOU SY

 

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