Publié le 3 Apr 2021 - 00:22
RESILIENCE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE

Les résultats du Driars ‘’satisfaisants’’, malgré les défis 

 

Les résultats obtenus, après 5 ans de mise en œuvre du Projet de développement d’une résilience à l’insécurité alimentaire récurrente au Sénégal (Driars), sont jugés ‘’satisfaisants’’, malgré quelques goulots d’étranglement notés, avec la mobilisation des ressources, l’absence d’un comité de suivi, etc.

 

Le Projet de développement d’une résilience alimentaire récurrente au Sénégal (Driars) constitue la déclinaison nationale d’un programme régional identifié à l’échelle du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss). Il a pour objectif global de contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire et au développement de la résilience des populations vulnérables au Sénégal.

‘’Nous avons une satisfaction par rapport du projet avec un taux d’exécution de 71 % et celle financière de 54 %. Il y a trois grands programmes au niveau du ministère de l’Agriculture pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Il s’agit du Programme national de l’horticulture, celui des céréales et le Programme national d’autosuffisance en riz’’, indique le directeur des Bassins de rétention et lacs artificiels, représentant du ministre de l’Agriculture et de la Production animale au niveau du Driars, en tant que président du comité de pilotage. Youssapha Guèye s’exprimait hier, lors d’un atelier de présentation du bilan des activités de l’an 2020. 

A préciser que le Driars intervient dans les régions de Fatick, Matam, Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor. Il vise principalement à améliorer les moyens d’existence de la population rurale ciblée par l’augmentation de la capacité de production et leurs actifs, renforcer les capacités des communautés cibles à s’adapter aux changements climatiques et améliorer la capacité des décideurs à gérer les crises alimentaires.

‘’La zone d’intervention du Driars est caractérisée par un indice de pauvreté compris entre 41,2 % et 67,1 %, un déficit d’infrastructures agricoles, une faible pluviométrie et une végétation clairsemée du fait de la sécheresse et souvent soumise aux feux de brousse. Les systèmes de production y sont caractérisés par de faibles investissements financiers et sont de type extensif pastoral à agropastoral. Ils sont caractérisés à haute intensité de main-d’œuvre et donc peu productifs. En outre, les écosystèmes se dégradent de plus en plus du fait de l’action anthropique et des changements climatiques’’, lit-on dans le rapport de présentation des résultats.

107 chantiers en exécution

Le projet s’exécute de manière ‘’participative’’ et ‘’inclusive’’. Il touche directement une population de 3 270 007, dont 49,90 % de femmes. Il renforce la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques, tout en accompagnant les populations dans l’amélioration de leurs actifs productifs afin d’améliorer de manière significative leur résilience à l’insécurité alimentaire. ‘’Nous avons actuellement 107 chantiers en exécution au niveau des cinq régions d’intervention. Ils concernent plusieurs types d’infrastructure, notamment dans le domaine aquacole, le stockage des aliments de bétail et de céréales. Il y a des parcs à vaccination, des bassins de rétention, des puits pastoraux, des réhabilitations de laboratoires, etc. Il y en a quelques-unes qui ont été réceptionnées en 2020’’, dit le coordonnateur du Driars.

Cheikh Oumar Ndiaye a aussi souligné que le projet est à 5 mois de la clôture officielle du projet. ‘’Il y a certains chantiers pour lesquels la réception va se faire sous peu. Pour les infrastructures un peu lourdes, comme les bassins de rétention, les parcelles rizicoles, il est probable que les réceptions ne pourront se faire qu’en fin d’année. La suggestion forte du comité de pilotage, c’est de permettre une prolongation de la durée de remboursement du prêt pour permettre au projet d’arriver techniquement et financièrement à boucler les réalisations qui sont enclenchées’’, note M. Ndiaye.

Cependant, présentant les résultats obtenus après 5 ans d’exécution, le coordonnateur du Driars a relevé que son équipe fait face à certains challenges qui ralentissent leur progression. Il s’agit de la mobilisation des ressources, de la livraison de certains marchés, de l’absence d’un comité de suivi, etc. ‘’Il faut constater, pour le déplorer, l’indisponibilité des fonds de contrepartie. Depuis le démarrage du projet, nous n’avons eu qu’une seule année, en 2017, où nous avons reçu une petite dotation. (…) Le projet est financé par la Banque islamique de développement et l’Etat du Sénégal, pour un montant de 28,78 millions de dollars, environ 14,5 milliards de francs CFA. Avec la pandémie, nous avons été amputés de 4,5 milliards de francs CFA. Actuellement, le projet tourne autour de 10 milliards’’, précise Cheikh Oumar Ndiaye.

Le coordonnateur du Driars a aussi signalé que la livraison de la volaille pour la région de Ziguinchor a été suspendue, car le responsable du marché n’a jamais livré une seule volaille et cela malgré tous les rappels. Or, 900 poules et 100 coqs devaient être livrés. Mais concernant l’amélioration de la race animale, M. Ndiaye a informé que 335 géniteurs (ovins, bovins et caprins) ont déjà été placés dans les régions ciblées.

Pour le développement d’une résilience au changement climatique et l’amélioration de la sécurité alimentaire, il est ainsi prévu de construire 20 magasins de stockage de l’aliment bétail, 20 autres magasins pour les céréales, 10 centres agro-business équipés en prestation de services mécanisés. Mais aussi la construction et la réhabilitation de 10 puits pastoraux, de 150 km de pistes de production, l’aménagement de 250 ha de périmètres rizicoles, la construction de 2 bassins de rétention et l’aménagement de 20 mares pastorales.

Pour l’année 2021, il est envisagé la fourniture de semences de pré base de mil pour 0,2 tonne, d’une tonne de sorgho, deux tonnes de maïs, pour les producteurs de semences par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), de 300 tonnes de semences de céréales de base et certifiée et le renforcement des capacités des agriculteurs et producteurs semenciers, etc. 

neurs nous ont donné la garantie pour que cela soit un vieux souvenir’’. 

MARIAMA DIEME

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