Publié le 1 Sep 2021 - 16:14
RETOUR AU PAYS NATAL, APRES UN QUART DE SIECLE PASSE AUX USA

Mamadou Ba compte renouer avec le public sénégalais

 

Le bassiste sénégalais Mamadou Ba dit ‘’Doudou’’ est de retour au pays natal avec des projets. Cet artiste, qui a passé plus d’un quart de siècle aux Etats-Unis, compte renouer avec le public sénégalais. Il travaille sur la promotion d’un nouveau single titré ‘’Kiss your Baby’’.  

 

Après un quart de siècle passé aux USA, le bassiste sénégalais Mamadou Ba dit ‘’Doudou’’, revient au bercail pour se ressourcer. En réalité, l’ancien directeur musical du légendaire Harry Belafonte n’a jamais coupé les liens avec son pays. Il séjourne régulièrement dans la capitale sénégalaise avec des artistes de renom comme Leni Stern ou KJ Denhert, Regina Carter, avec lesquels il tourne régulièrement.

Mais ce présent voyage est différent des autres. Il est là pour renouer avec le public sénégalais. Il prévoit de donner quelques soirées live. Il compte, par ailleurs, profiter de ce retour au pays natal pour faire la promotion de son nouveau single ‘’Kiss your Baby’’, coproduit avec son ami américain Ikram. C'est une célébration de l’amour. Qu’il soit conjugal, fraternel, paternel, maternel, etc.

‘’J’invite les gens à donner, tous les jours, un bisou à la personne qu’ils aiment’’, a expliqué Mamadou Ba à ‘’EnQuête’’. ‘’Kiss your baby’’ est teinté  d’une sonorité afrobeat, un genre musical qui a connu un succès franc au moment où beaucoup d’autres styles peinent à percer. ’’Ça fait un bon moment que je travaille sur l’afrobeat. Il parait que ça marche un peu partout en Afrique. Alors, j’ai sorti ce single qui est un projet à part. Je vais voir ce que ça va donner. Je pense que ça va marcher’’, a dit Doudou.

Cet artiste ne veut plus qu’on l’appelle ‘’jazzman’’. Il préfère fièrement se faire appeler ‘’musicien africain’’. ‘’J’ai fait mes recherches sur la musique africaine. Je me suis rendu compte que le bon Dieu nous a gratifié de choses extraordinaires. Les jazzmans ne peuvent pas jouer notre musique. Eux, ils nous respectent parce qu’ils savent que la musique africaine n’est pas facile à jouer. Et elle est très variée’’, a confié le membre fondateur du célèbre African Blue Note Band qui est reconnu  pour tenir le fort de la musique africaine sur la scène new-yorkaise depuis les années 1990 dans les clubs Anarchy, Lion's Den et Zinc Bar, etc. D’ailleurs, au pays de l’Oncle Sam, c’est grâce à son identité culturelle et à sa polyvalence qu’il a réussi à intégrer un milieu très difficile où l’on retrouve les meilleurs musiciens du monde.

En effet, à New York, il rejoint l'orchestre d'Harry Belafonte (un homme très respecté) et devient finalement son directeur musical. ‘’Quand j’ai commencé à jouer avec Harry Belafonte, je suis rentré dans le circuit, parce que c’est un monument respecté comme Mandela’’, a relaté Doudou. Il a travaillé avec Richard Bona and the Barrio Boys, KJ Denhert, Leni Stern, Regina Carter, Angélique Kidjo, Mino Cinelu, Malika Zarra et Kiran Ahluwalia et a enregistré avec Lionel Loueke. Toujours aux Etats-Unis, il a joué avec la guitariste Leni Stern, le percussionniste Mino Cinelu, la violoniste jazz Regina Carter.

Ses débuts et la création du groupe Keur Gui

Mamadou Ba a fait ses débuts au Sénégal, dès le bas-âge. Il s’est très tôt intéressé à la musique, car ayant à sa disposition des instruments de musique tels que le piano et la guitare que ses parents achetaient durant les fêtes de Noël. Ce qui a développé le goût pour la musique chez le petit Mamadou qui s’est vite révélé être un véritable talent. A 12 ans, il avait déjà en tête l’ambition de devenir musicien.  ‘’J’ai appris à bien jouer l’harmonica quand j’avais 11 ans. A l’école, quand on faisait cours de musique, le professeur me demandait souvent de jouer ma musique. Je jouais beaucoup de musique capverdienne. Il m’arrivait également d’imiter Ismaila Lo’’, affirme Mamadou Ba.

Ce dernier s'est révélé au public dakarois avec Keur Gui, un groupe de jazz qu'il avait créé avec son frère Cheikh, Ndakhté Ndiaye et Doudou Konaré. ‘’Mon ami Ndakhté et moi étions dans la même classe, quand on était petits.  Je suis devenu bassiste parce qu’étant jeune, on a eu comme référence le groupe Xalam qui est un monument pour la musique africaine. Moi, je voulais jouer de la guitare. Mais comme j’étais un peu gros, Ndakhté m’a demandé de jouer de la basse. Et lui, il a joué à la batterie, parce qu’il était très proche de Prospère’’, a détaillé l’artiste.

Doudou a très vite montré son talent en reprenant dès son adolescence les thèmes de Jaco Pastorius par exemple. Au Sénégal, il a réalisé avec Keur Gui l'album de la grande diva du blues et du jazz sénégalais Aminata Fall. Dans cette unique production musicale de la chanteuse produite par feu Mamadou Konté, en 1995, on retrouve des titres d’anthologie comme ‘’Taw ba ngui nieuw’’, ‘’Gan’’, ’’Sa Ndèye, ’Yaye Boye’’ sans oublier le fabuleux tube ‘’Kan Foré’’.

Fils d’un ancien gouverneur, il a vécu à Saint-Louis. Une ville qu’il aime revisiter en jouant régulièrement au festival de jazz de la vieille ville. C’est d’ailleurs au sein de cette ville qu’il avait rejoué avec ses compères du groupe Keur Gui au complet en 2018. D’après lui, c'est grâce à ce groupe que le festival de jazz de Saint-Louis avait été créé. Le premier directeur de cette grande manifestation était un admirateur du groupe.

Ainsi, la bande composée de Ndakhté Ndiaye à la batterie, Cheikh Ba aux claviers et Doudou Konaré à la guitare avait joué au cours des deux premières éditions du festival. Ils avaient même accompagné la regrettée Aminata Fall au cours de cette grand-messe du jazz à Saint-Louis. Mamadou a aussi travaillé avec Ismaël Lo et Lamine Faye du Lemzo Diamono.

BABACAR SY SEYE

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