Publié le 19 Apr 2023 - 20:27
REVUE ANNUELLE CONJOINTE DU SECTEUR DE LA SANTÉ

Les points d’amélioration d’un secteur éprouvé par la Covid-19

 

La Revue annuelle conjointe (RAC) du ministère de la Santé et de l'Action sociale a permis, hier, de faire l’état des lieux de ce secteur fortement éprouvé par la pandémie. La Covid-19 a fait prendre conscience des limites du système de santé et a permis d’impulser des programmes d’amélioration qui ont été passés au peigne fin par les partenaires techniques et financiers qui mettent l’État devant ses devoirs et ses responsabilités. La tutelle a noté les avancées et identifié les points d’amélioration.

 

La Revue annuelle conjointe (RAC) du ministère de la Santé et de l'Action sociale a eu lieu hier. Elle a réuni les acteurs de la santé, mais aussi des partenaires. Le chargé du bureau de l’OMS Sénégal, parlant au nom des partenaires techniques et financiers de la santé, a fait remarquer que cet important rendez-vous des acteurs de la santé est toujours l’occasion d’une analyse objective et constructive sur la réalisation des actions stratégiques alignées dans le Plan national de développement sanitaire et social (PNDSS), selon les quatre programmes que sont : la Gouvernance et coordination, la Santé de base, la Santé de référence et la Protection sociale.

Le docteur Vincent Sodjinou de souligner que l’OMS et les partenaires ont coordonné leur appui technique et financier pour faciliter la tenue de cette revue du secteur de la santé et de l’action sociale.

Ainsi, durant l’année 2022, poursuit-il, le contexte global était toujours dominé par la poursuite de la riposte contre la pandémie de Covid-19, ainsi que le contrôle d’autres menaces sanitaires. Toutefois, le Département de la santé, à ses yeux, a su conduire et coordonner efficacement les interventions de santé dans le but d’améliorer la santé de nos populations. Dans ce sens, dit-il, tirant les leçons de la Covid-19, le gouvernement a lancé le processus d’élaboration de la stratégie nationale sur l’oxygène afin d’assurer une meilleure disponibilité, gestion et utilisation de l’oxygène médical dans les établissements de santé à tous les niveaux.

De même, poursuit le Dr Sodjinou, dans le cadre de l’amélioration de la qualité des services de soins pour le couple mère et enfant d’une part, et pour la population générale d’autre part, le Sénégal a lancé plusieurs initiatives, dont l’évaluation du plan stratégique de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente, l’évaluation de la stratégie de financement de la santé,  le processus de digitalisation du secteur de la santé, l’organisation du forum sur le financement des soins de santé primaires et les réflexions pour la revitalisation des SSP.

‘’Sur près de 18 millions de Sénégalais, seulement la moitié a accès à de soins de qualité’’.

‘’Selon l’OMS, la moitié au moins de la population mondiale, soit près de 3,6 milliards d’habitants, n’a toujours pas accès à une couverture complète des services de santé essentiels. La relance des soins de santé primaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourrait aider à sauver 60 millions de vies supplémentaires et augmenter l’espérance de vie moyenne de 3,7 ans d’ici à 2030. Les soins de santé primaires sont les socles pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle et de l’ODD3. Au Sénégal, l’Indice de couverture des services pour la couverture sanitaire universelle mesurant la cible ODD 3.8.1 est à 50,1 % avec un bon index de lutte contre les maladies infectieuses (63,7 %) et un bon indice des principales capacités requises pour le règlement sanitaire international (60 %). Cela signifie que sur une population de près de 18 millions de Sénégalais, seulement la moitié d’eux a accès à de soins de qualité. Pour l’accès financier, l’évaluation des dépenses de santé catastrophiques évaluées à travers l'indicateur ODD 3.8.2 révèle que 16,5 % des ménages sénégalais ont les dépenses de santé qui excèdent la barre des 10 % de leurs dépenses totales de consommation ou de leurs revenus’’, confie le Dr Sodjinou.

Ces chiffres, dit-il, corroborent toutes les avancées constatées dans les différents piliers du système de santé : la coordination des interventions, la disponibilité de médicaments et produits de santé, la réduction de taux de mortalité et infantile, la diminution de l’incidence de certaines maladies transmissibles.

Malgré cette performance observée, des efforts sont nécessaires et des défis persistent. Il s’agit, selon lui, de la redynamisation de la plateforme de renforcement du système de santé, cadre privilégié de coordination entre ministères et toutes les parties prenantes, la poursuite du renforcement du secteur pharmaceutique y compris la distribution de médicaments et de produits de santé jusqu’au dernier kilomètre, l’amélioration de la disponibilité, de la répartition équitable et la motivation et responsabilisation du personnel de santé, l’amélioration de la disponibilité, de la fonctionnalité et de la maintenance des équipements et infrastructures, l’amélioration de la sécurité du personnel et des usagers des établissements de soins, le renforcement de la vaccination des groupes vulnérables contre la Covid-19, la reprise des activités de formation, de supervision ainsi que la fourniture des données sanitaires suspendues en raison de la grève des agents de la santé pour permettre de maintenir l’opérationnalité du système de santé.

Les injonctions des partenaires à la tutelle et à l’État

‘’Les partenaires techniques et financiers de la santé voudraient exhorter le ministère de la Santé et de l’Action sociale à poursuivre les efforts pour orienter le système de santé vers des composantes fondamentales telles que l’intégration effective des autres secteurs autres que la santé y compris le secteur privé, la valorisation de la santé communautaire y compris les agents de santé communautaires, la recherche de financements innovants de la santé, l’accroissement de la mobilisation de ressources domestiques pour la santé, une plus grande responsabilisation et performance des districts sanitaires qui représentent le niveau le plus décentralisé du système de santé afin d'améliorer l'utilisation des services de santé et l'efficience des interventions sanitaires essentielles’’, énumère le chargé du bureau de l’OMS Sénégal.

Mais s’ils ont des attentes, les partenaires ont également des engagements à respecter. Selon le Dr Vincent Sodjinou, ils ‘’s’engagent à renforcer l’alignement et l’harmonisation de (leurs) interventions, dans un esprit de complémentarité et de synergie, à appuyer le système sanitaire dans toutes les interventions à haut impact nécessaires pour la santé et le bien-être des populations sénégalaises’’.

Le bilan des réalisations de l’année 2022

À la suite des partenaires, la ministre de la Santé et de l'Action sociale a pris la parole pour faire remarquer que la Revue annuelle conjointe (RAC) de son ministère s’intègre dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), cadre de référence de la politique économique et sociale, pour atteindre un développement humain, une croissance forte et durable, et éradiquer la pauvreté à l’horizon 2035. De fait, a déclaré la docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, cette revue se tient pour partager les performances de la politique économique et sociale. Puisque, dans le cadre de la réforme des finances publiques, il est important d’adapter le secteur de la santé et de l’action sociale aux exigences de meilleur pilotage, de gestion rationnelle des ressources, d’amélioration du service sanitaire aux usagers, de relèvement du plateau technique et de prise en charge optimale des urgences.

"La présente RAC sera consacrée au bilan des réalisations de l’année 2022. C’est donc une occasion pour jeter un regard rétrospectif sur nos réussites et nos difficultés au cours de l'année précédente. Cet exercice constitue une grande entreprise de réflexion et de mobilisation de l’ensemble des acteurs, en vue de trouver des réponses pertinentes, ainsi que des moyens d’action efficaces pour l’atteinte des objectifs que nous poursuivrons au cours de l’année 2023. Il devra nous permettre : d’analyser le chemin parcouru depuis l’année dernière, de procéder au bilan de nos réalisations, d’identifier les principales contraintes auxquelles le secteur fait face, de dégager des recommandations et perspectives. Les performances qui vous seront présentées reflètent l’importance des efforts fournis par les acteurs de notre système de santé et d’action sociale’’.

Ainsi, selon la Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, des avancées notables ont été constatées et des points d’amélioration notés. ‘’Ces derniers seront considérés dans les interventions et stratégies à mettre en œuvre à tous les niveaux de notre pyramide sanitaire", renseigne le ministre. Elle rappelle que les régions médicales ont également fait le même exercice de présentation de leurs performances sur l’étendue du territoire national. Conformément à l’esprit de mise en œuvre du budget programme, donc, la synthèse sera présentée par chaque responsable de programme qui leur soumettra ainsi les performances auxquelles ont contribué les différents centres de responsabilité, renseigne la ministre de la Santé et de l’Action sociale.

CHEIKH THIAM

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