Publié le 15 Aug 2013 - 01:20
SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Les transporteurs contre l'instauration du permis à points

 

La mise en place du permis à points, annoncée par l'État, agrémente les discussions les plus vives des chauffeurs. Pour la plupart d'entre eux, il n'est point question d'instaurer un tel permis car il ne se justifie pas dans l'environnement socioculturel sénégalais.

 

16h à la gare routière Pompiers de Dakar. La grande affluence habituelle a cédé la place à une ambiance morose. Par ci, quelques clients en partance pour Kaolack,  par là, quelques groupes de chauffeurs qui devisent tranquillement dans un taxi, communément appelé ''sept places''. Cette situation est liée à l'après-Korité. Du moins, c'est ce qu'expliquent les chauffeurs. ''Après chaque événement, la clientèle se fait rare. En plus, certains chauffeurs en profitent pour se reposer. C'est pourquoi, tout est calme'', explique un chauffeur. Toutefois, la rareté de la clientèle est loin d'être une préoccupation pour les transporteurs, par ces temps qui courent. Le seul sujet qui garnit les débats est l'instauration du permis à points. Les chauffeurs se démarquent de cette décision du gouvernement. Selon eux, le maintien d'une telle réglementation n'est pas en phase avec l'environnement socioculturel sénégalais. Adossé contre la portière de son taxi, Mouhamadou Tamba, habillé d'un jean bleu et d'un tee-shirt jaune, soutient que le permis à points est sans importance. Car, les routes au Sénégal sont dans un état de dégradation avancé. Pire, elles sont presque toutes étroites. ''Nous disposons de mauvaises et piteuses routes. Avec ça, l'État veut vaille que vaille instituer ce permis. Nous ne serons jamais d'accord'', fustige-t-il. ''Comment les autorités veulent-t-elles que nous circulions sur des voies vétustes et exiguës, sans incident particulier ?'' s'interroge t-il. ''Si elles ont la réponse, qu'elles nous la fassent parvenir ; là, nous saurons quoi faire'', dit-il sur un ton moqueur. Pape Guèye estime que le gouvernement veut transposer les réalités européennes au Sénégal, alors que les environnements sont totalement différents. ''En Europe, les voies sont larges. Les conducteurs peuvent conduire sur des kilomètres et des kilomètres sans rencontrer de problème ou sans entrer en collision avec des camions. Mais ici, c'est tout à fait le contraire'', indique-t-il.

Ces chauffeurs invitent l'État à également lutter contre la corruption qui prévaut au niveau des postes de contrôle de la police. ''Même quand on est en règle, les contrôleurs de police ou encore les gendarmes trouvent toujours un prétexte pour nous soutirer quelques billets'', atteste Abdou Fall. Si le gouvernement prend en compte ces revendications, ces chauffeurs promettent d'accepter le permis à points. ''Oui, un permis à 1 point, s'il le désire'', raille le chauffeur Cheikh Mbaye, sourire aux lèvres.

 

Les chauffeurs contre la privatisation de la gare à Pikine

 

À la gare routière de Pompiers, les chauffeurs affirment subir difficilement les contrecoups de l'augmentation du prix du carburant.  Macky Sall, disent-ils, leur avait promis de diminuer le prix du gasoil. ''Mais, il n'y a toujours pas d'amélioration''. Aussi, espèrent-ils que des efforts seront déployés par le président afin de revoir le prix du carburant en leur faveur. En outre, les conducteurs réfutent la privatisation de la nouvelle gare des Baux Maraîchers à Pikine. A les entendre, ils veulent que la gare soit publique, afin que tous les conducteurs y aient accès, sans aucune forme de discrimination. ''Qu'allons nous devenir si jamais cette gare est privatisée ?'' s'interrogent les chauffeurs.

 

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