Le délibéré de l’audience fixé au 6 janvier 2025
Pour des raisons d’espace, le procès des 80 proposés à la sécurité de la coalition politique Sam Sa Kaddu a été transféré hier à la grande salle de délibération de la chambre de commerce de Saint-Louis. Ils ont été arrêtés à la suite des violents affrontements au marché de Sor avec des jeunes marchands ambulants. Durant plusieurs heures de bataille de procédures, les avocats des deux camps ne se sont pas fait de cadeaux pour s’en sortir. Au finish, le tribunal de grande instance de Saint-Louis a fixé en délibéré leur sort à la date du 6 janvier prochain.
Placés sous mandat de dépôt à la veille des législatives du 17 novembre dernier, les 80 prévenus des violences électorales du marché de Sor ont fait face hier à la cour du tribunal de grande instance de Saint-Louis. Ils sont poursuivis pour divers délits, dont l’exercice illégal de la police privée, de vol avec violence, de port d’armes sans autorisation et de violation d’un arrêté du ministre de l’Intérieur datant du 22 octobre dernier.
Une audience mouvementée et ponctuée de suspensions a été nécessaire pour calmer les tensions entre le procureur et les avocats de la défense. Fidèle à sa réputation des audiences « surchauffées », Me Elhadj Diouf a fait bouger la salle en attaquant les procédures qui ont envoyé ses clients en prison. Dès le début de l’audience, il a demandé à la cour l’annulation pure et simple de la procédure, sous prétexte que leurs droits n’ont pas été respectés selon les textes. « Lors de leur arrestation par la police, mes clients n’ont pas été informés de leur droit à être assistés par un avocat », a plaidé Me Diouf. Toujours dans sa stratégie de défense, Me Elhadj Diouf a déclaré qu’en matière de flagrant délit, la loi impose de juger les prévenus immédiatement ou dans les meilleurs délais, ce qui n’a pas été le cas pour ses clients, a-t-il ajouté.
« Au cours de l’audience, aucune preuve ni témoignage crédible n’a été rapporté par la partie civile pour justifier une quelconque condamnation. À ce sujet, la loi est claire. Raison pour laquelle je demande à la cour la libération pure et simple de mes clients », a insisté Me Diouf.
Une demande qui a été rejetée par le procureur. Pour lui, tout est en règle et aucune irrégularité n’a été notée dans les procès-verbaux des enquêteurs. Il a également signalé que tous les droits des prévenus y sont mentionnés. Dans son réquisitoire, le procureur a requis cinq ans d’emprisonnement ferme pour 23 parmi les 80 prévenus, et deux ans pour huit autres accusés. Après plusieurs heures de débats, le tribunal a fixé la date de délibération au 6 janvier 2025.
IBRAHIMA BOCAR SÈNE – SAINT-LOUIS