Publié le 20 Sep 2012 - 18:39
SALINITÉ DES TERRES ET DÉSENCLAVEMENT A SIMAL

Une digue et tout change

 

Avant 2010, la salinité des sols anéantissait toute activité agricole et accentuait l’enclavement de la zone. Mais aujourd’hui, tout a changé grâce à la construction d’une digue.

 

Nous sommes dans l’arrondissement de Fimela (département de Fatick). C’est le calme qui règne dans cette localité. Les fortes pluies qui se sont abattues dans la matinée ont apporté un climat doux, de loin différent de la chaleur qui s’invite dans la capitale Dakar. A quelques kilomètres de là, se trouve le village de Simal. Ici, les habitants s’adonnent à l’agriculture, leur principale activité. Sur le long de la digue, des femmes s’activent au milieu des champs de riz ou d’arachide. Des arbustes de différentes sortes bordent cette installation.

 

Elles sont nombreuses ces femmes qui s’adonnent à cette activité. Dans ces champs, il y a plus de deux ans, il était difficile de mener une activité agricole à cause de la salinité des eaux qui empêchait les habitants de travailler. Aujourd’hui, ce problème a été résolu par l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la Base (ASPRODEB) qui a participé au financement de la récupération des terres salées à hauteur de 30 millions de francs Cfa. ‘’Avant la construction de cette digue, nous avions d’énormes difficultés pour cultiver. Tout l’espace était occupé par les eaux salées‘’, nous dit Fatou Ndom, présidente du Cadre local de concertation des organisations de producteurs (CLCOP).

 

Désenclavement

 

Ce projet a permis également aux populations de pratiquer d’autres cultures qu'il y était impossible de faire. C’est le cas de la culture de l’arachide et du mil. Dans ce village de 3000 habitants, la population vit essentiellement des revenus tirés des productions agricoles, mais elles parvenaient difficilement à vivre par faute de rentabilité. ‘’Avant, aucun paysan ne pouvait récolter plus de deux sacs de riz alors que nous y consacrions tout notre temps’’, lance Fatou Ndom. ‘’Peu de femmes s’adonnaient à l’agriculture, elles étaient presque exclues des terres parce que les conditions étaient mauvaises’’, explique un jeune habitant du village. Et pourtant, aujourd’hui, les habitants, hommes comme femmes, tirent profit des résultats de ce projet. Comme dans tous les villages, les jeunes quittent leur localité pour aller travailler dans les grandes villes telles que Thiès, Kaolack ou Dakar. ‘’Grâce à ce projet, nos enfants ne quittent plus le village, car ils ont leurs terres qu’ils peuvent cultiver et avoir de l’argent’’, se félicite Gorgui Sarr, Secrétaire général de l’OP porteuse. C’est le cas également des femmes qui ont la possibilité de faire du maraîchage dans leurs maisons. Selon M. Sarr, le village de Simal, jadis désenclavé, ne l’est plus et tout cela grâce à la digue.

 

75% à 80% des terres récupérées

 

A moins de deux kilomètres de là, des femmes paysannes nous attendent. C’est avec des chants et des danses dignes de la culture sérère qu’elles nous accueillent. Ici, le projet a porté ses fruits, car toutes ces femmes ont bénéficié de ce financement. ‘’Nous sommes nées et avons été éduquées dans la culture du riz, c’est pourquoi nous avons salué la construction de la digue. Elle nous a beaucoup apporté surtout dans la modernisation de nos outils de travail’’, nous dit Dieynaba Sarr, une paysanne qui se rappelle avoir gagné un cadeau lors de la construction de la digue. Cependant, deux ans après la construction de cette digue, les rendements ne sont pas encore destinés à la vente, mais juste pour la consommation ; ce qui est d’un grand apport pour les populations.

 

‘’Nous pouvons rester 8 mois sans aller à la boutique pour acheter du riz’’, se vante Gorgui Sarr. Ce projet qui concerne aussi la Gestion durable des terres (GDT) a permis de récupérer entre 75% et 80% des terres. Malgré tous ces résultats apportés par la digue, des difficultés pour sa protection ne manquent pas. C’est pourquoi les habitants s’activent à la réfection de cette digue à chaque fin de saison des pluies.

 

AMADOU THIAM

 

 

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