Les socialistes entendent faire leur mue

En conclave ce jeudi, le Secrétariat exécutif national du Parti socialiste a déclenché le processus de reconquête du terrain politique. Le PS a même brandi l'idée d'un congrès pour renouveler l'instance dirigeante.
Alors que le Front pour la libération du Parti socialiste entend tenir un grand sit-in afin d'exiger le renouvellement des instances du parti, ce vendredi, le Secrétariat exécutif national a un peu pris les devants, hier.
En effet, Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades entendent mener bon nombre d'activités pour que l'organisation politique du président Senghor puisse redorer son blason. “Au plus tard, en juin, nous tiendrons un méga meeting dans la région de Kaffrine. Ensuite, cette même initiative sera reproduite à Guédiawaye, avant de clôturer le tout à Diourbel, pour ce qu'on peut qualifier de première phase de remobilisation des troupes. Le reprofilage, la mise à jour, le repositionnement, bref le changement de paradigmes, sont désormais enclenchés au PS”, affirme Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste.
Dans cette optique de tirer son épingle du jeu sur la scène politique, l'entité a annoncé “l'ouverture solennelle de l'école du parti prévue le 17 mai” 2025.
S'intéressant à la situation du pays, le PS a d'abord évoqué la cause estudiantine. ‘’Nous constatons que la question des bourses est de plus en plus récurrente. C'est pourquoi nous invitons ce gouvernement à prendre cette dernière très au sérieux. C'est la meilleure solution pour garantir un climat social dans l'espace universitaire. Cette sérénité passe également par l'achèvement de tous les chantiers dans les plus brefs délais. Ziguinchor, Thiès, Bambey, etc., doivent être bouclés en priorité”.
Au plan économique, les socialistes exhortent le gouvernement à la “libération de tous les chefs d'entreprise empoisonnés et membres du patronat”. Le PS souhaite également que l'État “paye, dans les meilleurs délais la dette intérieure, pour permettre aux entreprises nationales d'investir et de relancer leurs activités. L'économie nationale ne s'en porterait que mieux”, selon M. Wilane.
Sous ce même rapport, Abdoulaye Wilane pointe du doigt la “cherté de la vie” qui fait suffoquer les ménages. Le socialiste estime qu'il est nécessaire de s'attaquer courageusement au sujet inhérent au coût de plus en plus élevé de la vie, en jouant notamment sur le prix de “l'électricité et du carburant”, chose qui est loin d'être impossible, dans la mesure où, au plan mondial, “le prix du baril de pétrole a considérablement chuté”.
Le dialogue oui, mais…
Sur des questions plus politiques, le PS s'est notamment attardé sur le processus électoral. Ainsi, le parti de Senghor convie ses militants à s'intéresser à la “révision des listes électorales en cours”. Car, d'après Wilane, le pouvoir actuel pourrait convoquer une élection sans crier gare.
À propos du dialogue annoncé par la mouvance présidentielle, le PS se dit prêt à y prendre part, car c'est dans l'ADN du parti de dialoguer. Mais, au préalable, Wilane et ses camarades souhaitent qu'on définisse “le format, la durée et les termes de référence”.
MAMADOU DIOP