Publié le 1 Aug 2021 - 00:28
SITUATION DE LA PANDEMIE AU SENEGAL

Le tableau sombre peint par le Directeur général de la santé

 

La réunion hebdomadaire du Comité national de gestion des épidémies (Cnge) d’hier a confirmé ce que tout le monde voit et vit actuellement. Cette troisième vague est virulente et meurtrière. Elle n’épargne ni les jeunes ni les enfants.

 

Les membres du comité national de gestion des épidémies se sont réunis hier au ministère de la Santé et de l’Action sociale. A la sortie de la rencontre, le Directeur général de la Santé, Docteur Marie Khemesse Ngom, a fait le point de la situation sanitaire. Elle insiste sur la prégnance du variant Delta. ‘’Les laboratoires nous ont signifié que, sur 100 prélèvements, nous n’avons presque plus les autres variants ; 70% des cas concernent le variant Delta. Connaissant la virulence de ce pathogène, la vitesse de contamination, nous restons encore inquiets concernant le nombre de cas qui va en s’accélérant. Mais également, le nombre de cas graves’’, déclare Docteur Marie Khemesse Ngom. 

Hier matin, dit-elle, 60 cas graves ont été dénombrés ayant occasionné 15 décès. De ce fait, constate-t-elle : ‘’Il y a une tension qui continue sur les lits, même si l’oxygène est là. Nous avons un personnel de santé qui est atteint jusqu’à avoir des décès. Il y a donc cette inquiétude, cette angoisse’’, déclare-t-elle.

Malgré ce tableau sombre, elle souligne que les moyens sont là, même s’ils sont parfois limités. 

‘’De tout petits enfants sont atteints’’

Concernant les infections, le Directeur de la Santé note ‘’qu’il y a une atteinte notoire sur la tranche d’âge de 25 à 34 ans de l’ordre de 21%. Pour les 35, 40 à 44 ans, jusqu’à l’ordre de 19 %’’. Ce qui fait que la tranche jeune totalise une atteinte de l’ordre de 40%. ‘’Egalement, nous avons du côté du genre féminin, près de 54% atteints dans la tranche jeune’’, souligne-t-elle.

L’autre particularité de cette troisième vague est que, depuis deux à trois jours, renseigne docteur Marie Khemesse Ngom, il est noté, dans les centres de santé, que de tout petits enfants sont atteints. ‘’9 à peu près. Nous continuons l’investigation dans toutes les structures opérationnelles. Malheureusement, nous avons de ce côté des décès’’, se désole Marie Khemesse Ngom.

Elle explique que certains décès ont été causés par des comorbidités sous-jacentes, c’est-à-dire des maladies chroniques, notamment sanguines. Compte tenu de cette situation, elle demande un engagement communautaire de la part de tout un chacun, pour vaincre à jamais ce virus qui est d’une extrême virulence et d’une contamination très rapide. Sur ce point, elle souligne : ‘’Nous avons demandé une anticipation par rapport à tous les grands rassemblements qui vont venir. Il faut une bonne préparation avec les autorités religieuses et toute l’Administration territoriale et les collectivités locales’’.

Le Directeur de santé renseigne qu’il y a un suivi à tous les niveaux, notamment régional, avec les gouverneurs de région.

Vaccination à deux vitesses

Concernant la vaccination, elle souligne qu’il y a un engouement à Dakar, et encore des réticences dans les régions. ‘’Nous avons fait une extension des sites de vaccination. Quand nous avons fait une analyse approfondie, nous nous sommes rendu compte qu’il y a des régions qui ne sont pas sur la ligne d’arrivée, alors que nous voulons une immunité générale au Sénégal. Nous sommes à 63%, surtout à Dakar’’, dit-elle.

Ainsi, pour venir à bout de la pandémie, Docteur Marie Khemesse Ngom en appelle à l’union pour un combat soutenu, seul moyen, dit-elle, de vaincre ce pathogène. C’est dire une union autour du gouvernement du Sénégal, du personnel socio-sanitaire qui, insiste-t-elle, est atteint avec des décès.

Aida Diène

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