Publié le 13 Dec 2014 - 09:36
TERRORISME

La France élimine un important dirigeant jihadiste au Sahel

 

La France a affirmé jeudi avoir porté "un coup très dur" aux jihadistes dans la bande sahélo-saharienne en tuant, lors d'un raid militaire au Mali, un de leurs principaux chefs, dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis.

 

L'opération, menée par les forces françaises dans la nuit de mercredi à jeudi dans la région de Gao (nord), a permis la "neutralisation d'une dizaine de membres d'un groupe armé terroriste, dont Ahmed el Tilemsi", a annoncé à Paris le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des Armées.

Le Malien Ahmed el Tilemsi (nom de guerre d'Abderrahmane Ould el Amar) était membre fondateur du groupe jihadiste Mujao et "émir" (chef) du mouvement al-Mourabitoune au Mali, a précisé l'officier. Il a été tué et les autres hommes visés ont été mis "hors de combat", c'est-à-dire abattus ou fait prisonniers, a-t-il ajouté.

"Nous avons porté un coup très dur aux activités d'al-Mourabitoune et aux terroristes qui agissent dans la bande sahélo-saharienne", s'est félicité le colonel Jaron.

- Cinq millions de dollars de récompense -

"Ahmed el Tilemsi était une cible de haute valeur. Nous le traquions depuis plusieurs jours", a ajouté une source gouvernementale française, assurant que le raid n'était pas lié à la libération de l'otage français Serge Lazarevic, intervenue mardi au Mali.

Selon cette source, ce jihadiste était le commanditaire de l'enlèvement en novembre 2012 de Gilberto Rodrigues Leal, un autre otage français au Mali, dont la mort a été annoncée en avril mais le corps jamais retrouvé. Le Mujao (Mouvement pour l?unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) avait alors revendiqué son kidnapping.

"D'après nos informations, Ahmed el Tilemsi aurait aussi participé aux enlèvements des Français Antoine de Leocour et Vincent Delory le 7 janvier 2011 à Niamey (Niger)", a indiqué à l'AFP un responsable français sous couvert d'anonymat. Ces deux jeunes gens avaient été tués le lendemain en territoire malien lors d'une intervention militaire franco-nigérienne destinée à les secourir.

Le groupe islamiste radical Mujao a fusionné en août 2013 avec le mouvement des Signataires par le sang de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, ex-chef d?Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et cerveau de la prise d'otages meurtrière sur le site gazier algérien d'In Amenas.

Cette fusion a abouti à la création d'un nouveau groupe, baptisé al-Mourabitoune, qui avait revendiqué un attentat suicide dans lequel un soldat français a été tué le 14 juillet, jour de la fête nationale française, dans la région de Gao.

En juin, les Etats-Unis avaient offert jusqu'à cinq millions de dollars de récompense pour toute information qui conduirait à l'arrestation de el Tilemsi et de Hamad al-Khairi, autre cofondateur du Mujao. Les deux hommes figurent sur la liste noire américaine des "terroristes internationaux".

- 'Un gros poisson' -

"La mort d'el Tilemsi est un coup dur porté à Belmokhtar", ennemi numéro un pour les Français. "Parce qu'il était son bras droit. C'est, on peut dire, un gros poisson dont la mort peut avoir une portée fatale pour le +jihadisme local+ mené par le Mujao", a déclaré à l'AFP Isselmou Ould Salihi, expert mauritanien sur le jihadisme.

Selon un journaliste de l'AFP qui l'avait rencontré en 2012 à Gao, el Tilemsi était plutôt chétif, petit et réservé. Originaire de Tarkint (170 km au nord de Gao), il était âgé de 44 ans, marié et père de six enfants, selon une source sécuritaire malienne.

Illettré, il s'est radicalisé très jeune, prêchant dès l'âge de 20 ans de campement en campement pour y prôner l'application de la charia. "Ahmed Tilemsi est fondamentalement un extrémiste, un islamiste pur", relève une source sécuritaire malienne.

"Il était surtout également un trafiquant de drogue. Il a participé à la création du Mujao, en organisant l'enlèvement d'otages européens dans les camps de Tindouf en Algérie, avec des complicités internes", a précisé une autre source sécuritaire malienne.

"Le groupe que nous avons frappé était connu pour disséminer des engins explosifs et ils préparaient des attaques suicide", a souligné à Paris le colonel Jaron.

Depuis le lancement de l'opération Barkhane le 1er août sur cinq pays du Sahel - Niger, Mali, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso -, l'armée française a "neutralisé une cinquantaine de terroristes et plusieurs tonnes d'armement", a précisé le porte-parole.

 ( JeuneAfrique.com)

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