Publié le 28 Mar 2020 - 19:49
VIOLATION ARRÊTÉ MINISTÉRIEL A SAINT-LOUIS

Un imam arrêté, pour avoir dirigé la prière du vendredi

 

Ce vendredi, la police de Saint-Louis a mis aux arrêts l’imam de la mosquée de Pikine Walo, quartier situé dans le populeux Pikine, dans le faubourg de Sor. Il a dirigé la prière de ce vendredi devant un maigre public. Alerté par un coup de téléphone, le commissaire central a vite dépêché ses hommes qui ont interrompu le sermon de l’imam et l’ont acheminé au poste manu militari. Aucune résistance n’a été notée.

Selon nos sources, deux autres individus proches de l’imam se sont rendus à la police pour se constituer prisonniers, soulignant qu’ils ont organisé la prière au même titre que leur imam. Cette mosquée est le seul lieu de prière à avoir ouvert ses portes, ce vendredi. Un geste dénoncé avec la dernière énergie par certains imams de Saint-Louis.

À souligner que dans la ville, seul un cas positif de coronavirus a été signalé. Il s’agit du directeur de l’Institut culturel français. Il a été acheminé à Dakar. Les personnes qui ont été en contact avec lui, notamment des artistes locaux, lors d’une manifestation culturelle, sont en confinement dans un hôtel de la place. Également, d’autres personnes proches de compatriotes venus de l’étranger sont en observation dans ce même hôtel. Pour l’heure, ils sont au nombre de 46 personnes.

À retenir aussi, dans le cadre du couvre-feu, que la police a mis la main sur 19 personnes qui ont été relaxées ce vendredi matin. Trois bus ont été mis en fourrière pour n’avoir pas respecté le nombre minimum de passagers. À la gare routière, les commerces sont fermés et la police veille au grain. Saint-Louis vit au ralenti. Même le populaire quartier de Guet-Ndar, qui se trouve être la troisième plus forte densité démographique du monde, semble se confiner. Les rues ont fini de désemplir. Seuls les moutons et les chèvres se baladent. À Saint-Louis, la psychose est palpable. Dans le nord de l’île où se trouve l’Institut culturel français, les insulaires se méfient et c’est à peine qu’on aperçoit les gens traîner dans les rues.

Fara sylla

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