Publié le 1 Jun 2019 - 03:36
VIOLATION DE LA LOI SUR LE TABAC

La Tfm menacée d’une plainte 

 

La ligue sénégalaise contre le tabac a tenu mercredi une conférence de presse pour dénoncer les violations faites de la loi. Elle a aussi montré qu'il y a un surdosage des cigarettes vendues en Afrique.

 

Ce sont des acteurs très déterminés qui ont fait face mercredi à la presse. La ligue sénégalaise contre le tabac (Listab) a tenu une conférence pour dénoncer les violations répétées, dans les médias, de la loi sur le tabac concernant la publicité. Elle menace de porter plainte contre la télévision futur média et Evenprod, dès la semaine prochaine, dans le cadre de publicité indirecte du tabac, à travers la série Mœurs, la Brigade des femmes. Selon le secrétaire exécutif de la Listab, Djibril Welé, cette publicité est interdite par la loi 2014 à son article 9. 

"Nous avons, en tant que société civile, à plusieurs reprises, alerté le CNRA.  Nous avons reçu Marodi Tv, en présence de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs). Nous avons alerté la TFm, avec une mise  en  demeure,  en  leur demandant  de cesser immédiatement, mais  le canal  diffuseur  persiste", explique M Welé. Maintenant, souligne -t-il, la loi en son article 33 leur permet d’ester en justice. " Nous avons saisi nos conseils juridique, en l’occurrence Me Pathé Ba, juriste qui a participé à la rédaction de  la  loi  antitabac  et  Me  Ndiogou Ndiaye. Ils sont en train de rédiger la  plainte  qui  sera  déposée la semaine  prochaine" soutient-il.

Auparavant la listab a présenté les résultats des tests concernant le surdosage des cigarettes importées de Suisse et qui sont vendues en Afrique. En effet, après les révélations faites par le journal Libération dans son édition du 23 janvier 2019, faisant état d’un surdosage des cigarettes commercialisées au Sénégal par Philippe Morris avec sa marque Malboro, selon M Welé, les résultats montrent que ces produits dépassent largement la composition  retenue  comme  norme européenne. "L’industrie du tabac a l’habitude  de  se  conformer  à  ces  normes-là. L’Afrique n’en disposant pas. La  loi  2014  à son article  4  exige  que  les  fabricants  de  tabac,  chaque  année,  présente  la  composition  de  ces  produits. C’est  sur cette  base  que  des  analyses  sont  faites  pour  se  conformer  aux  normes"

A l'en croire,   ce  surdosage   est  une  manière  pour  l’industrie  du  tabac  de  rendre  plus  dépendant les  fumeurs  et  maintenir  ainsi  une  clientèle  qui  devient  esclave de la cigarette.  En dépit  de  cela, dit-il,  il y a aussi les  maladies  qui  peuvent  découler  de  la  consommation  du  tabac  chez  les  fumeurs,  mais  aussi  chez  les  tabagistes  passifs. " L’Etat ne contrôle rien  et  les industriels  mettent  ce qu’ils  veulent  et  nous  rendent  grandement  malades", déplore M. Welé. 

Par ailleurs, il a lancé un  appel  à  l’Etat  par  rapport  à  la signature  des  décrets. Selon Djibril Welé, il y a un décret  qui  dort  depuis  deux  mois  sur  la table du  Chef  de  l’Etat  et  n’attend  qu’une  signature.  "On nous donnait  le prétexte  des  élections  qui  sont  aujourd’hui derrière nous. Nous ne comprenons pas qu’un  texte  qui a déjà  été  validé en  commission  technique  qui  est  sur  la table  du  secrétaire  général du  gouvernement  soit  encore  bloqué. Nous demandons au  gouvernement  d’accélérer  ce  décret  qui  va régler le  problème de la commercialisation  du  tabac,  parce que, ça  va  interdire  la vente dans les boutiques".

VIVIANE DIATTA

 

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