Publié le 7 Aug 2013 - 17:30
ZAHRA IYANE THIAM, CONSEILLER SPECIAL DU CHEF DE L’ETAT

«La coalition Macky 2012 n'intéresse plus le président»

 

Si les autres membres de la coalition Macky 2012 continuent à croire à cette structure, Zahra Iyane Thiam, leader de l'une des tendances UDS-I et conseiller spécial du président de la République, ne se fait plus d'illusion. Pour elle, la sortie de Macky Sall contre ladite coalition prouve que celle-ci ne l'intéresse plus.

 

Que pensez-vous de la sortie du président Macky Sall critiquant les agissements de la coalition Macky 2012 dont vous êtes membres ?

 

Notre position n'a pas changé, nous n'avons pas attendu la réaction du chef de l'Etat pour la donner. Ce que nous disions était très clair ; la coalition Macky 2012 est la coalition du président dans la mesure où, c'est elle qui l'a d'abord investi et a porté sa candidature lors de la présidentielle de 2012. Puisqu'il y avait un deuxième tour, par rapport aux engagements des différents candidats, une autre structure a été mise sur pied (Bennoo Bokk Yaakaar). Malheureusement ou heureusement, nous avons estimé que le président, dans son esprit d'ouverture, avait délaissé plus ou moins la coalition Macky 2012. Nous, Uds-I, avions alerté en son temps en estimant que si nous allions plus loin, il fallait que le président Macky Sall nous dise ce qu'il attendait de la coalition. Elle a été lésée sur tous les plans, que ce soit au niveau de l'assemblée nationale, ou du gouvernement de manière générale. C'est une coalition qui n'intéresse plus le président et il l'a confirmé le samedi dernier.

 

Etes-vous en phase avec Arona Coumba Ndoffène Diouf qui estime que la coalition Macky 2012 n'a plus sa raison d'être ?

 

Au niveau de l'UDS-I, nous ne sommes dans aucune  structure. Nous avons une ligne de conduite. Chaque leader a le droit de donner son opinion. Au niveau de Macky 2012, il n'y a aucun accord qui nous lie avec les autres formations. Si le Pr. Arona pense ainsi, il en a parfaitement le droit. Ce qui nous intéresse, c'est le point de vue de notre premier partenaire en l'occurrence le président Macky Sall. Lorsqu'il se prononcera sur l'avenir de la coalition, nous aviserons.

 

Votre parti UDS-I traverse une crise depuis quelque temps. Votre camarade Adji Mergane Kanouté et vous revendiquez, chacune, le secrétariat du parti.  Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé réellement passé ?

 

Nous n’avons pas de crise au niveau de l’UDS/Innovation, ce n’est pas entre des personnes. Le parti a exclu de façon réglementaire deux de ses membres parce que justement ils ont posé des actes qui ont contribué à ternir l’image du parti.

 

Quels sont ces actes ?

 

Je pense que ça tout le monde l’a suivi à travers la presse. D‘aucun ont pu jouer la carte de la manipulation, du dénigrement et des allégations, chacun est libre d’utiliser la stratégie qu’il veut. Mais, à notre niveau, c’est une page tournée. Cela n’empêche pas d’éclairer la lanterne de vos lecteurs. Je rappelle que le parti fonctionne sur des bases claires, que le parti a un secrétaire général que je suis. Nous n’avons pas de crise, il n’y a pas de bicéphalisme ni de contestation. Nous avons exclu deux membres de façon régulière. Le parti suit son cours, nous menons nos activités. Depuis 2007, les instances du parti se sont réunies régulièrement, le secrétariat exécutif du parti se réunit chaque samedi. Notre récépissé, nous l’avons eu en 2008, les seules périodes ou le secrétariat ne se réunit pas, c’est durant la période de Ramadan que nous considérons comme notre période sabbatique. On permet aux militants de souffler un peu. C’est pourquoi durant cette période-là on ne nous entend pas beaucoup.

 

Comment vous allez vous y prendre ?

 

Il n’est pas exclu que les responsables au niveau local,  puissent voir  comment aller vers ces locales. Cela veut dire qu’on n’exclut pas d’aller en alliances. Puisque pour nous le développement ne peut se faire qu’à la base, il faudrait nécessairement que les gens puissent au niveau de la base se prévaloir ou se doter de toutes les compétences pour y arriver. C’est pourquoi nous disons que la société civile, l’initiative ‘’Cila bokk’’ a parfaitement raison de réclamer sa participation aux élections locales. C’est un débat qui ne devrait pas se poser, puisqu’il y a des voies et moyens qui peuvent leur permettre de participer à ces élections-là. Pour réussir effectivement à mettre en œuvre les politiques publiques qui pourraient nous permettre d’arriver à l’émergence, il faudrait prendre en disposition toutes les compétences que nous avons. Que ça soit au niveau des structures politiques ou au niveau de la société civile. Le protocole de la CEDEAO indique clairement qu’il est injuste de priver de façon discriminatoire des personnes qui jouissent de tous leurs droits civiques et politiques, les empêcher de pouvoir participer à des élections. Ce qui nous amène à dire qu’il faudrait que les élections locales se tiennent à date échue.

 

Mais au rythme où vont les choses, est-ce que les élections ne risquent pas d’être reportées ? 

 

 Je pense que les réformes autour de l’acte 3 de la décentralisation en particulier ne pourraient pas justifier un report des élections, dans la mesure où on devrait donner d’abord le temps nécessaire pour mener toutes les réflexions idoines sur l’acte 3 de la décentralisation. Rappelez-vous lors de l’acte 2 de la décentralisation, il y a eu beaucoup de résolutions qui n’ont pas été mises en œuvre. Donc il faudra non seulement réfléchir de manière profonde à ces questions. Maintenant, si également nous voulons arriver à solutionner les problèmes que nous vivons actuellement, il faut qu’on sorte de cette campagne perpétuelle. Pour toutes ces questions-là nous pensons qu’il faut organiser les élections locales à date échue.

 

 

 

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