Publié le 12 Dec 2017 - 11:26
AMADOU BA, MINISTRE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN

‘’Un travailleur du ministère des Finances n’est pas plus méritant qu’un médecin’’

 

Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), Amadou Ba, a apporté hier des explications face aux multiples interpellations de la représentation nationale.

 

‘’Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp) est un département important et difficile’’. L’aveu est d’Amadou Ba. C’est pourquoi, soutient-il, les autorités veillent à ce qu’il y ait de la cohérence dans l’organisation pour beaucoup plus d’efficacité. Le ministre a expliqué qu’aujourd’hui, la Direction des impôts est dans une phase de segmentation.  De même que le Trésor. Egalement, la douane a subi une mutation. ‘’Mais elle (la segmentation) a beaucoup concerné les services du Budget’’, a-t-il éclairé.

Répondant aux interpellations sur le Fonds commun et autres, le ministre a déclaré qu’ils ne relèvent pas, techniquement, de la masse salariale. La raison, dit-il, est qu’ils ne sont pas payés sur du crédit budgétaire, mais à partir des produits des amendes et pénalités. Compte tenu de la taille du ministère, il a précisé que le débat qui se pose est d’engager des réformes. ‘’Parce que nous avons plusieurs problèmes avec les fonds communs’’, a-t-il confessé. ‘’C’est un problème par rapport aux autres agents de l’Etat. Un travailleur du ministère des Finances n’est pas plus méritant qu’un médecin. Cependant, il y a un attrait fort vers le Mefp. Mais, à l’intérieur de ce département, nous avons de graves problèmes entre les régies financières et les autres’’, indique Amadou Ba. Avant de poursuivre : ‘’Au niveau des Impôts, on se rend compte qu’il y a des écarts que rien ne justifie, notamment dans l’administration et selon les positions. Je pense que le moment est venu de poser cette question sur la table et de revoir de fond en comble la politique de rémunération au niveau du Mefp. C’est une question qui n’est pas simple, parce ce qu’il faut éviter, c’est de tirer tout le monde vers le haut. L’Etat ne pourra pas le supporter, tout comme de tirer les agents du Mefp vers le bas. Puisque le système va se désarticuler et créer des problèmes.’’ D’après lui, c’est un cercle vicieux qu’il faut rompre.

En réponse à Ousmane Sonko, Amadou Ba a souligné que les cadres du Mefp sont compétents et travaillent, pour l’essentiel, sous la foi de leur serment. ‘’Le député Seydou Diouf disait qu’il ne connaissait pas la couleur de la carte du directeur général de la Planification de politique économique. J’avoue que moi aussi je dirai la même chose. J’irai même plus loin. Je ne connais pas la couleur de la carte de mon directeur de cabinet. C’est pour dire que l’Administration des finances travaille pour tous. Mais, à l’intérieur de l’Economie et des Finances, il y a des cadres qui sont intéressés par la politique. Ils sont du côté du pouvoir comme du côté de l’opposition’’, a-t-il expliqué. Aussi, a-t-il raconté, ‘’le député Ousmane Sonko a créé son parti alors qu’il était aux Impôts. Donc, cela ne gêne personne. C’est cela la démocratie’’.

Revenant sur la masse salariale de 25 milliards, il a confié que le reste est payé sur état. ‘’C’est vrai et ce n’est pas une première. Depuis les régies financières, nous avons des rémunérations qui n’apparaissent pas dans le budget de l’Etat. Ce n’est pas illégal’’, a-t-il précisé.

Respect du critère de 35 % sur l’Uemoa, sincérité budgétaire et le franc Cfa

Sur le respect du critère de 35 % sur l’Uemoa, l’argentier de l’Etat enseigne qu’il faut bien distinguer la masse salariale de l’Etat et la rémunération globale dans le secteur public. ‘’Sur le premier critère qui est celui retenu par l’Uemoa, le Sénégal le respecte à 29,1 %. Par contre, avance-t-il, le fait de mettre certains enseignants, les corps émergents dans les dépenses de fonctionnement, ne constitue pas une nouveauté. ‘’Je pense qu’il faut d’abord travailler à rationnaliser la masse salariale, à améliorer nos recettes pour que l’ensemble des agents payés par l’Etat puissent être contenus dans des proportions retenues par l’Uemoa, et cela est possible’’, pense-t-il.

Concernant le problème de la rationalisation du budget du ministère posé par Cheikh Bamba Dièye, Amadou Ba a affirmé avec force que depuis 2012, le Sénégal a connu des progrès dans la sincérité budgétaire. ‘’Nous n’avons pas encore fini de rationaliser le budget, parce qu’il est une continuité. Mais, au moins, entre 2011 et 2013, ce n’est pas moins de 100 milliards de francs Cfa qui ont été délestés du budget d’investissement pour être remontés au budget de fonctionnement’’, a-t-il révélé.

Pour finir, le ministre de l’Economie a parlé du franc Cfa. ‘’C’est vrai que les critiques sont aussi vieilles que la monnaie, mais il faut aussi dire qu’elles sont rarement appuyées par des études scientifiques crédibles. Le franc Cfa, c’est notre monnaie, même si nous avons un accord avec la France qui ne gagne pas grand-chose dans cette opération. Par contre, l’inflation est maitrisée au Sénégal. C’est un atout’’, a-t-il laissé entendre. 

AWA FAYE

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