“Les défis qui nous guettent... ’’

L’exercice est d’autant plus rare que sa parole est discrète. C’est pourquoi la prise de parole, hier, de Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des Energies, est intéressante, à plus d’un titre, dans un contexte de tension sociale provoquée par la hausse annoncée du prix de l’électricité. Venu présider la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’information, de sensibilisation et d’échange sur les différentes actions menées dans son secteur, avec le Collectif des journalistes économiques (Cojes), il a tôt fait d’expédier le ‘’discours très bien écrit’’ prévu pour la circonstance. Cette formalité faite, il a pris la parole pour ne la lâcher que 50 minutes plus tard. Morceaux choisis.
Fluctuations du marché international
‘’Nous sommes obligés dans le cadre de notre politique énergétique de nous ajuster par rapport aux fluctuations du marché international. Ces dernières ne concernent pas que les prix des hydrocarbures. Il est vrai que le baril du pétrole était plus haut, dans les années 2006 et 2008, mais le dollar l’était aussi. Il faut corréler les deux. Quand le baril est à 100 et le dollar à 50, cela peut produire le même impact que si le dollar est à 50 et mais le dollar à 600 ou 650. Il faut donc regarder les deux courbes. C’est le taux d’inflation qui influe sur le marché international. Comme nous importons les hydrocarbures qui font fonctionner nos centrales, à ce jour, nous sommes dépendants du prix du baril et du cours du dollar. Tout ce qui concourt à fabriquer aujourd’hui l’électricité au Sénégal est malheureusement importé, en dehors de la sueur des agents de Senelec. Les machines sont importées. Les pièces détachées le sont, tout comme les lubrifiants et combustibles, ainsi que les voitures qui permettent de faire ce boulot et fonctionnent au combustible. Les machines de dépannage sont importées.
Donc, forcément, nos intrants sont tributaires des cours mondiaux, du taux du dollar et de l’inflation. C’est cela qui explique ces différentes variations que la commission de régulation est obligée de gérer (...).
Mix énergétique
Donc, il faut avoir la maîtrise des coûts. Et on ne peut avoir cela qu’en produisant nos propres hydrocarbures. On ne peut importer, ignorer comment le marché va réagir et dire a priori je vais vendre à tel prix. On ne le peut pas. C’est une question de bon sens. Mais, si l’on produit nos propres hydrocarbures, on peut même en mettre dans nos centrales à perte et permettre d’avoir un coût raisonnable, parce que ce sont nos hydrocarbures. Il s’y ajoute que le Sénégal, dans sa volonté de diversification de ses sources, pour éviter la tyrannie du pétrole, des importations, parce qu’on n’avait pas de découvertes quand cette politique a été définie par le président de la République, en 2012, a fait preuve de volontarisme pour aller vers les énergies renouvelables. Le but est d’avoir un mix énergétique important. Ce qui nous a permis d’injecter, aujourd’hui, près de 22% des énergies renouvelables dans le mix de Senelec. Ceci constitue une option politique pour casser la tyrannie et maîtriser notre propre destin. Entre temps, les hydrocarbures sont arrivées et nous allons passer au gaz’’.
C’est dire qu’on ne peut pas découvrir du gaz et ne pas l’utiliser comme source d’énergie pour essayer de baisser nos coûts. Cette politique de diversification a ses limites. La question qui revient souvent est : ‘’nous avons du soleil toute l’année, pourquoi on ne l’utilise pas ?’’. Justement, pour faire simple, le système électrique du Sénégal est dual et pose problème. Le risque est la fracture. J’étais hier dans les îles du Saloum pour inaugurer la centrale électrique de Dionewar, pour connecter cette île, ainsi que Bassoul, Djirnda, les autres îles au reste du Sénégal. Une centrale solaire y est bâtie, mais, il y a des groupes qui prennent le relais. Il est évident que nous avons du soleil tous les jours. Les possibilités de stockage existent, mais cela coûte extrêmement cher, à ce jour. Si vous augmentez le stockage dans l’électricité que vous produisez, vous doublez le coût de production de l’électricité qui est déjà cher. Donc, vous êtes obligés de ne pas mettre le stockage, ainsi vous avez le solaire, le jour.
Stockage et maillage du territoire
Le problème du stockage sera résolu progressivement, parce que les coûts, avec la technologie, baissent chaque année. On va arriver à un moment où le coût sera assez abordable et on pourra avoir et du solaire et de l’éolienne et du stockage. Mais en attendant, le Sénégal avec sa population duale, on a une moitié de jeunes et une moitié de personnes âgées. On a une moitié d’hommes et une moitié de femmes. On a une moitié de ruralité et une moitié qui vit dans le monde urbain. Le système électrique lui-même emprunte cette logique. Il y a un système électrique interconnecté, puissant, robuste, moderne qui longe la côte et va de Dakar et passe par toutes les grandes villes jusqu’à Saint-Louis, Bakel, etc, avec le système de l’OMVS qui nous permet d’être interconnecté avec la Mauritanie et le Mali, depuis Manantali.
Cependant, tout le sud et l’est du pays n’est pas dans ce système. On a une centrale à Ziguinchor, Boutoute, qui gère la région. Il y a une autre à Tamba qui en fait autant. Je ne parle pas de Kolda, Médina Gounass, Vélingara, etc. Toutes ces villes tournent avec des centrales autonomes, secondaires, qui marchent au diesel. Ils sont à peu près 23 centrales dans ce cas. Ce diesel est importé, transporté jusque dans ces villes et pourtant les populations de ces localités achètent l’électricité au même prix que celles qui sont à côté du Cap des Biches et de Bel Air. Il y a forcément une péréquation qui joue. Tous ceux qui paient les factures dans l’est et le sud, leurs factures ne couvrent pas le combustible pour faire tourner ces centrales. Ces populations ont les mêmes droits que les Dakarois. Elles ne sont pas sur le système électrique interconnecté, mais ce sont des centrales autonomes qui tournent. On leur transporte le gasoil de Dakar à Tamba, de Dakar à Ziguinchor..., avec le coût du transport.
La centrale de Bel Air, c’est à côté. On la connecte à partir du Port et c’est alimenté. Il y a donc moins de coût. Mais, on vend au même prix. C’est comme le carburant. Les prix ne changent pas suivant là où on se trouve. Qu’on soit à Tamba ou Dakar, on l’achète au même prix. Pourtant, le carburant quitte Dakar pour aller dans ces régions. La péréquation est supportée par l’Etat. Cela fait partie des subventions que l’Etat doit verser chaque année à la Sar, pour permettre aux sociétés privées qui font la distribution à l’intérieur de pouvoir amener le carburant dans ces régions et le vendre au même prix qu’à Dakar. Ce qui est légitime. Beaucoup de pays de la sous-région, surtout la Côte d’Ivoire, sont des pays qui ont cette capacité de faire fluctifier leur taux régulièrement. Nous, nous n’avons pas cette possibilité. Nos pays sont plus sensibles et plus fragiles. Les gens accepteront toujours une baisse mais difficilement une hausse. C’est pour cela, très souvent, quand on nous dit : le prix du baril a baissé, mais vous n’avez pas baissé ; on répond qu’on ne baisse pas pour éviter après de devoir hausser.
Casse-tête des fluctuations
La logique voudrait que tous les mois nous révisions les prix. Les prix des hydrocarbures sont révisés, tous les mois. Nous ne les ajustons pas tous les mois. Très souvent, c’est le ministre de l’Energie qui signe, mais tous les mois, le comité national des hydrocarbures présente des arrêtés pour le prix qu’on confirme. Les ajustements ne se font que quand l’Etat est vraiment très contraint et décide d’augmenter, comme c’est arrivé, il y a trois mois. Là nous sommes obligés de changer la tarification. Même s’il y a hausse, l’Etat continue à supporter à travers le mécanisme de subvention. Tous les mois, un arrêté est publié pour fixer les prix, mais, on ne le suit pas, parce que ce serait difficile pour les Sénégalais de suivre. Les gens allaient s’y perdre. On a préféré avoir une politique de stabilité, avoir des périodes de révision régulières, en fonction de la supportabilité ou pas du coût par l’Etat. C’est ce qui arrive également avec l’électricité.
Ce système est dual et nous devons fournir de l’électricité, également à ceux qui ne sont pas électrifiés et qui représentent 50% de la population. Dans le monde rural, beaucoup d’efforts sont faits, depuis 7 ans. Le nombre de villages électrifiés est passé du simple au double. A Dakar, il est remarqué que la distribution de l’électricité s’est beaucoup améliorée. Cela ne s’améliore pas, parce que le DG s’habille en bleu, claque le doigt et qu’il est un faux génie. Non ! Cela s’améliore parce qu’il y a des investissements, de la planification, du travail. Personne ne peut produire de l’électricité par simple effet de manches. Cela n’existe pas. C’est un domaine technique, scientifique, physique où tout est évaluable. La meilleure façon de le vérifier est de voir que les lampes sont allumées. Il y a des choses qu’on ne peut pas nier, contester, etc. Quand vous en avez, vous le savez, quand vous n’en avez pas vous le savez. Il y a des coûts énormes qui sont derrière tout ce processus.
Réalisations et perspectives
Personne ne peut nier qu’il y a une dizaine de centrales qui ont été construites, ces 7 dernières années. Il faut les citer. Il y a Bokhol, Malicounda, Cheikh Anta Diop, Kahone, Ten Merina, Tobène, Cap des Biches, Mas Solar. Qu’est-ce qui est inventé ? Pour faire simple, un mégawatt coûte un milliard de FCFA. Faites le calcul et vous verrez combien ça coute. Produire ne suffit pas, il faut également transporter cette énergie. Les postes et lignes ont été autant multipliés. On a inauguré récemment un poste à Diamniadio. Il y a un en construction au Sicap, juste à côté du terrain Biscuiterie. C’est 10 milliards par poste haute tension pour permettre d’améliorer la qualité de services. La capacité des transports de Touba a été multipliée par deux, pour permettre d’éviter les deslestages surtout pendant les périodes de Magal. Touba est devenu la 2e grande ville après Dakar et il faut suivre la courbe des besoins des populations. Une fois que les populations n’acceptent plus d’avoir une qualité de service moindre, il faut doubler presque tous les services, pour avoir ce qu’on appelle en informatique la redondance.
C’est ce qui permet d’avoir une qualité de service. Pendant longtemps les coupures ont été dures, parce que, non seulement, les pannes sont inhérentes au système et, comme disent les Américains, les systèmes eux-mêmes tombent en panne. Mais la capacité de ces pays à maintenir cette qualité vient de leur capacité à avoir des redondances. Dès qu’il y a une coupure, on est repris par un autre système. Cela suppose que la production excède la demande. Cela suppose également d’avoir des lignes de distribution de secours pour que, quand vous êtes coupé sur une ligne qu’on puisse vous mettre sur une nouvelle et vous alimenter et que les durées d’attente soient réduites. Tous ces paramètres sont calculés à partir d’un ordinateur auquel personne ne peut accéder au système et qui donne le CJ. Les durées et fréquences de coupure y sont mesurées. C’est cela qui permet de dire, dans les statistiques, que nous étions à 900 heures de coupure et aujourd’hui on est à 36 heures ou 24 heures de coupure. Ce sont des paramètres qui sont scientifiques, qui sont dans l’ordinateur et qui sont mesurés.
Interconnection mais pourquoi !
La fragilité de la dualité de ce système résulte également du fait que l’injection d’énergies renouvelables est limitée. Un rapport a été publié. Quand il nous a été adressé le problème de l’énergie renouvelable pour nous dire que le système électrique sénégalais tel qu’il est configuré ne peut pas absorber plus de 20% d’énergie renouvelable, sinon il ne va pas tenir à cause de l’intermittence. Vous êtes obligés de consommer l’énergie que vous produisez en temps réel. Vous ne pouvez pas stocker. Comme vous ne pouvez pas stocker, si vous avez un surplus, vous pouvez le vendre à la Gambie ou au Mali. Si vous avez des besoins vous pouvez acheter de la Mauritanie, parce qu’il nous arrive d’acheter de la Mauritanie. Cela dépend du marché. Si la Mauritanie produit une énergie moins chère que mes centrales et que j’ai un besoin, au lieu d’allumer une centrale qui me coûte cher, je peux dire au dispatching national que cette centrale consomme trop de fuel et la Mauritanie a un surplus qu’elle veut me vendre moins cher, prenez sur la Mauritanie et fermez cette centrale.
C’est ce qu’ils appellent le mérit order, c’est-à-dire, il classe toutes les possibilités d’alimentation du pays en énergie au plan national comme international. Si le Mali avait un surplus, il pouvait nous le vendre. Ce qui n’est pas arrivé. Il nous est arrivé de vendre au Mali pendant la francophonie ou d’autres périodes. Aujourd’hui, on vend un peu à la Gambie. Le système étant dual, une partie qui n’est pas sur le réseau interconnecté, je ne peux pas l’alimenter à partir de ce dernier. Je suis obligé de vendre ce surplus, en attendant, parce que je ne peux pas le garder et cette électricité est déjà produite. Les échanges sur le système électrique se passe en temps réel. Pour prendre l’exemple du Maroc, la moitié de la production est importée le soir d’Espagne et d’Algérie. En Europe, vous ne sentez pas de coupure, parce qu’ils ont ce qu’ils appellent des réseaux infinis. Tous les pays de l’Europe sont interconnectés. Toutes les centrales de France pouvaient s’arrêter la France fonctionnerait, parce que, chaque pays européen pourrait lui donner une partie de son surplus. Ils ont des réseaux infinis et échangent en permanence. C’est un marché de l’électricité.
C’est ce que l’Afrique de l’ouest est en train de bâtir, à travers la Cedeao. La difficulté de notre marché à nous est la garantie des paiements. Tant qu’on n’a pas cette garantie que si on vend, on va être payé, on ne pourra pas développer notre marché. Le marché embryonnaire est une réalité. La Côte d’Ivoire vend à la Sierra-Leone, vend un peu au Mali et achète certainement du Ghana. Il y a un marché en Afrique de l’Ouest et on a voulu nous positionner sur ce marché, parce que souvent l’acheteur va continuer à acheter au même endroit. Ce sont les habitudes de consommation. C’est pour cela qu’on a voulu se positionner par rapport au Mali pour leur donner l’habitude d’acheter chez nous. Avec le gaz, on va avoir beaucoup d’énergie et le Mali aura l’habitude d’acheter chez nous. On est obligé d’être dans l’intelligence économique, de planifier des choses au nom de notre intérêt national et ne pas pouvoir l’expliquer parfois. On se positionne sur le Mali plus pour l’avenir que pour gagner un milliard ou deux. On continue aujourd’hui à donner un peu à la Gambie pour la garder avec nous. Si la Gambie n’a pas l’habitude de commercer avec le Sénégal, si demain la Guinée, avec ses barrages, peut lui en fournir, elle va acheter. C’est de la stratégie et de l’intelligence économiques pour positionner notre pays.
Patriotisme oui, mais comment ?
C’est pour cela qu’il y a un minimum de bonne foi qu’il faut accorder aux acteurs publics et se dire ces gens sont des patriotes. Pourquoi aimeraient-ils le Sénégal moins que nous, pour prendre notre énergie et la donner aux Gambiens, alors que nous n’en avons pas assez ? On ne peut pas stocker, donc on vend. Ce sont des problématiques qui sont là et qui résultent de la dualité de notre système qui n’est pas uniformisé. Toute l’énergie produite en prévision de nos besoins, on ne peut pas attendre d’électrifier pour produire de l’énergie. On produit et on continue à électrifier les villages. Le parc du Sénégal est aujourd’hui à 1200 mégawatts. Nous en consommons à peine 700 en pointe. C’est la deuxième particularité qui fait que l’énergie renouvelable ne peut pas être utilisée massivement. En Europe, ils utilisent beaucoup d’énergie renouvelable, parce que leur pic c’est le jour. Ils sont industrialisés. Chez nous, le pic, c’est le soir. A Dakar, on consomme 300 mégawatts le jour. De 19h à 11h, on monte à 400 ou 450. Dès minuit, cela commence à baisser. On en a encore besoin que le soir. Malheureusement, le soleil se couche à 18h ou 19H. C’est quand on en a le plus besoin qu’on perd l’énergie solaire. Le stockage est trop cher.
Ce sont des privés qui produisent l’énergie solaire et le revendent à la Senelec à 60 ou 70 FCFA le kilowatt heure. Si vous y ajoutez le stockage, on va l’acheter à 110 FCFA, pour devoir le revendre aux Sénégalais à 118 FR ou 115 FR. Ce qui coûte déjà très cher. La subvention que l’Etat va mettre, va être multipliée et créer un autre problème. C’est pour cela que, contrairement à ce que beaucoup disent, on ne peut pas mettre le solaire. Ce n’est pas aussi simple qu’on le pense. Ce qui est envisagé, dans le cadre de l’accès universel, est de multiplier le recours à cette énergie solaire, dans le cadre de ce qu’on appelle les mini green. Il y a des zones assez éloignées du réseau et où il n’est pas économique d’amener le réseau, on peut y installer de mini-centrales solaires. C’est ce que nous avons commencé à faire, comme dans les îles du Saloum.
Pour comprendre il faut savoir comment est constitué le Sénégal. Il y a des zones où il n’y a que des hameaux, mais où vivent des Sénégalais qui ont droit à l’électricité. On va essayer de mettre à leur disposition des kits solaires pour les alimenter. On ne peut pas, sur des centaines de kilomètres, amener un réseau qui coûte des centaines de milliards pour alimenter quelques concessions qui ne vont rapporter que 2 millions l’année. C’est cela le problème aussi. Ce sont des Sénégalais qui ont droit à l’électricité. Il faut mixer un peu. On ne pourra pas mettre le réseau partout. Tous ceux qui sont au maximum à deux km de la ligne 3, on peut les mettre sur la ligne. Les autres qui sont dans zones raisonnables, on met des mini centrales. Mais ceux qui sont dans des zones vraiment retranchées, on essaiera de mettre des kits.
J’ai le courage d’assumer ce que nous faisons au nom de l’Etat au bénéfice des populations. On le fait intelligemment et sereinement. On ne peut pas être à responsabilité et ne pas vouloir que du bien à son peuple, à ses populations. Cela est humain, avant d’être gouvernemental. On est des Sénégalais de cœur, de sang, de nationalité exclusive et produits du terroir. On n’a pas d’autres perspectives que le Sénégal. On ne peut pas être dans quelques jeux qui nous sortiraient de cette logique de patriotisme de servir notre pays.
On ne connait pas, on ne l’a jamais fait, on ne le fera pas. On est au service des Sénégalais, dans un exercice extrêmement compliqué qui nécessite beaucoup d’intelligence, d’actes surtout dans un environnement où on va devenir un pays pétrolier et gazier. Ce sont des conditions qui nous exposent. J’estime qu’il y a beaucoup d’acteurs qui sont de bonne foi, mais qui sont manipulés même à leur insu. Il y a des Etats qui n’ont pas intérêt que le Sénégal soit un pays stable, avec son pétrole et son gaz. C’est normal ce sont des jeux économiques. Les gens se rencontrent dans les conférences, s’embrassent, prennent des photos, mais chacun veut tirer profit plus que l’autre. Il ne faut pas que nous soyons naïfs et croire qu’on est dans un monde de prêtres et d’imams. Non ! Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas à ce niveau d’éthique et de moralité. C’est la réalité du monde’’.