Publié le 26 Nov 2020 - 04:30
MANQUE D’EAU A DAKAR

Serigne Mbaye Thiam promet un approvisionnement correct en début 2021

 

Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, d’ici mars 2021, ce sera la fin du calvaire de la pénurie d’eau. Serigne Mbaye Thiam affirme que ce déficit d’approvisionnement n’est pas imputable au président Macky Sall, mais il découle de plusieurs tergiversations du régime précédent.

 

Dakar devrait voir sa soif en eau estompée au cours du premier trimestre de 2021. Cette annonce du ministre de l’Eau et de l’Assainissement deviendra réalité, lorsque la troisième usine de Keur Momar Sarr va produire 100 000 mètres cubes d’eau par jour courant mars 2021. Ce, en attendant la deuxième partie de la production (100 000 m3/j).

‘’Je voudrais profiter de cette prise de parole pour marquer la compassion du gouvernement aux quartiers, populations et ménages qui manquent d’eau, mais aussi relativiser. Nous avons 50 % des quartiers de Dakar qui ont de l’eau en continu ; 85 % des quartiers ont de l’eau pendant plus de six heures par jour et 15 % des quartiers en ont pendant moins de six heures. Il y a également 36 quartiers qui ont des difficultés réelles pour accéder à l’eau. A toutes ces populations, je témoigne la compassion du gouvernement’’, a déclaré Serigne Mbaye Thiam qui invite les bailleurs à prévoir des surpresseurs dans les immeubles, lors de la construction. Un détail qui permet l’accès à l’eau aux occupants des différents étages.

‘’Il y a, en perspective, l’usine de dessalement dont les premiers travaux ont démarré en septembre 2020 et qui consistent à changer la conduite de 400 m de diamètre par une autre de 700 qui va des Mamelles au pont Aliou Sow. Cela en vue de soulager un certain nombre de quartiers’’, poursuit-il.

La genèse de la problématique

L’autorité soutient qu’il y a un déphasage entre l’augmentation de la demande d’eau et les volumes d’eau disponibles. Un problème résultant d’un ensemble de faits historiques. En 1996, une réforme a abouti à l’installation de la Sénégalaise des eaux (SDE) dont le contrat devait arriver à terme le 23 avril 2009. Durant son exercice, il a été mis en service la deuxième usine de Keur Momar Sarr (KMS2). En 2009, le gouvernement avait entrepris des études au plan institutionnel et en termes d’investissements structurants à mettre en œuvre pour faire face au déficit prévisionnel d’eau qui était attendu en 2012. A la fin de ces études, un scénario prévoyait une troisième usine à KMS et deux unités de dessalement. En 2011, le gouvernement du Sénégal a décidé d’interrompre ce processus pour aller vers une concession globale avec une société privée, sur la base d’un protocole d’accord qui a été signé avec celle-ci en mai 2011.

Or, le business plan de cette société privée avait montré, quelques mois après, qu’avec ce modèle de concession intégrale, le prix de l’eau devait augmenter d’environ 30 %. Ainsi, le gouvernement a abandonné cette option. C’est sur ces entrefaites que le président Macky Sall a accédé au pouvoir. Il a prolongé le contrat de la SDE jusqu’en 2018 et décidé de relancer le projet de la troisième usine de Keur Momar Sarr et de l’usine de dessalement. Les procédures auprès des bailleurs ont été effectuées jusqu’en 2015, les dossiers techniques ont été montés, les appels d’offres lancés en 2017 et les contrats signés en 2018 pour une livraison des ouvrages en 2019. 

‘’On est dans des volumes d’investissements de centaines de milliards qui ne peuvent pas être exécutés dans un délai de quelques mois. Donc, vous voyez que ce ne sont que des tergiversations qu’on a eues sur les solutions structurantes à mettre en œuvre, entre 2009 et 2011, qui ont amené ce retard. Lorsque le président (Macky Sall) est arrivé, il a constaté que le déficit prévu pour 2012 était déjà là. Il a lancé un programme d’urgence de forages. Il a permis de construire 68 forages sur le littoral qui ont injecté, entre 2012 et 2020, 192 000 m3/j. Ce volume s’ajoute aux 294 000 m3/j qu’on avait trouvés ici en 2012. Actuellement, 484 000 m3/j sont disponibles, mais cette production supplémentaire n’a pas pu faire face à la demande qui augmentait environ de 15 %. On savait que cette année serait difficile, d’où le lancement des programmes de régénération de forages et des ressources d’exploitation sur un financement de la Sones, pour un montant de 5,4 milliards de francs CFA. Cela a rajouté 46 000 m3/j qui n’ont pas suffi à faire face à la demande’’.

Ces explications du ministre Serigne Mbaye Thiam montrent, à suffisance, que l’approvisionnement en eau de Dakar est soumis à rude épreuve. 

ABDOU KARIM SALL SUR LES POISSONS MORTS DU MARIGOT DE MBAO

‘’Les laborantins soupçonnent qu’on les a déportés au marigot’’

‘’Suite à la mortalité massive de mulets dans le marigot de Mbao, la délégation dépêchée a retenu un laboratoire pour faire des prélèvements et des analyses. Nous avons retenu deux constats : de visu, on se rend compte qu’il y a beaucoup de branchements clandestins au niveau du marigot de Mbao. Donc, naturellement, l’eau n’est pas propre ; elle est souillée. Deuxièmement, on a vu une forte mortalité de mulets juvéniles et la plupart des observateurs avertis se demandent comment ces espèces pélagiques, qui vivent dans l’eau salée ou saumâtre, se retrouvent dans le marigot de Mbao. Cela les intrigue. On ne peut pas quitter son milieu naturel pour venir s’encastrer dans un milieu hostile et pollué comme celui du marigot de Mbao.

D’ailleurs, les analyses effectuées par le laboratoire montrent qu’il y a une toxicité et une pollution qui font que, même si c’était leur habitat naturel, ils n’y survivraient pas. Mais compte tenu du nombre de poissons morts trouvés au même moment et au même endroit, ils soupçonnent qu’on les ait déportés, car ce n’est pas leur milieu naturel.’’

E.M.FAYE

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