Publié le 23 May 2021 - 01:21
GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE

1076 cas notés en 2020 

 

Le Groupe pour l'étude et l'enseignement de la population (GEEP) et la Direction du contrôle médical scolaire ont fait une présentation du rapport 2020 de l'étude de la stratégie zéro grossesse à l'école. Il ressort de ce document que 1075 cas de grossesses ont été notés dans l'ensemble du pays. Que les régions du Sud, Kaffrine, la zone rurale de Thiès et la banlieue de Dakar ont une grande prévalence.

 

Une étude de la stratégie ‘’Zéro grossesse’’ en milieu scolaire a été présentée, hier, par le Groupe pour l'étude et l'enseignement de la population, en collaboration avec la Direction du contrôle médical scolaire. Son objectif est de mettre en œuvre, d’ici 2023, un ensemble de dispositifs de prévention des grossesses précoces en milieu scolaire, en vue de réduire les grossesses à l’école, d’au moins 15% par an et ainsi assurer la sécurisation du cursus scolaire de la fille. La stratégie a tenté de circonscrire les principaux déterminants des grossesses précoces, à savoir, la vulnérabilité des filles, le poids de certaines traditions, le manque de communication sur la sexualité au sein de la famille, ainsi que le déficit d’informations sur la sexualité fournie par l’école et l’influence négative des médias.

Le coordonnateur, professeur Babacar Fall, signale que la question des grossesses en milieu scolaire est préoccupante. Deux illustrations le montrent. ‘’En 2019, nous avons noté 1321 grossesses en milieu scolaire au niveau national dans les collèges et lycées ; en 2020, nous avons constaté 1075 grossesses. Depuis 2013, il y a en moyenne au moins 1000 cas de grossesses en milieu scolaire'', dénonce-t-il.  Ces cas de grossesses, dit M. Fall, se répartissent dans l'ensemble du pays. Il n'y a pas une région qui est épargnée où l'on constate un nombre relativement limité de cas de grossesses. Toutefois, il souligne qu'il y a des zones où le phénomène est préoccupant et c'est particulièrement dans le Sud, notamment, à Sédhiou, Ziguinchor, Kolda.

''Récemment, nous avons constaté que ce phénomène réapparait nettement à Kaffrine, dans la zone rurale de Thiès et même dans la banlieue de Dakar. Ce phénomène est devenu très grave, parce que, nous constatons qu'il y a, au niveau des classes de premier cycle, de la sixième à la troisième qui correspond à l'étape de l'adolescence…, si nous ne crééons pas un environnement sécurisé, d'informations, de protection d'intégrité, il va sans dire que nous risquons de voir ce phénomène s'amplifier'', soutient-il. C'est la raison pour laquelle, il estime qu'il est important que l'ensemble des acteurs des ministères de l'Éducation, de la Santé et celui de la Jeunesse, mais également l'ensemble des structures associatives puissent contribuer ensemble à limiter les effets des grossesses des jeunes filles en milieu scolaire.

Cela, constate-t-il, est ‘’préoccupant, parce que tous les investissements qui sont faits pour assurer le maintien de la fille à l'école, promouvoir le leadership féminin, développer les capacités des jeunes filles et créer les conditions telles que le plus de filles restent à l'école et aillent le plus loin possible à l'université, risquent, en termes de capital humain, de s'amoindrir, si toutes les dispositions nécessaires ne sont pas prises’’.

Une synergie nationale préconisée

C'est pourquoi, le coordonnateur du GEEP préconise une synergie nationale pour garantir les conditions de l'intégrité, de la sécurisation des jeunes filles, leurs conditions d'épanouissement. La présence de la plupart des cas dans le Sud et la banlieue se justifie, selon lui, par les mariages précoces. ''Cela est dû au phénomène des mariages précoces, parce que, pour une bonne partie des parents, le moyen de prévenir de la sexualité précoce est de marier leurs filles, le plus tôt possible. Il est important que l'on se rende compte que le phénomène des mariages d'enfants est préoccupant. Et 51% des cas sont des mariages précoces et dans le Sud, c'est récurrent, de même que dans la banlieue de Dakar et la zone rurale de Kaffrine, Kaolack, Thiès, Mbour et Tivaouane. C'est un phénomène national'', fulmine le Professeur.

Ainsi, il est important à leur niveau qu’ils puissent faire un travail d'information auprès des parents d'élèves, de rassurer les parents d'élèves qu'en informant les jeunes filles, en les encadrant, il est possible de les préserver des rapports sexuels avant mariage et les préserver des grossesses, ce qui va réduire les mariages d'enfants. 

Tout cela fait dire au secrétaire général de la fédération nationale des associations des parents d'élèves et étudiants du Sénégal, Dame Seck : ‘’Il faudrait, au sein de la famille, casser le tabou et favoriser le dialogue parent-enfant. Et faire de sorte que chaque père de famille soit capable de pouvoir parler à son enfant pour qu'elle puisse préserver son corps.  Il faudrait qu'au sein de la famille que l'on donne les bonnes informations qui vont servir de prévention, pour garantir la protection de l'enfant’’. Pour lui, il est essentiel que les enfants soient informés, pour avoir tous les éléments de protection et de prévoyance pour ne pas tomber dans cette problématique. 

De ce fait, il lance un appel à l'État du Sénégal, afin d'accompagner les structures qui luttent dans ce sens et prendre en charge ce projet zéro grossesse initié par le (GEEP) et la direction du contrôle médical scolaire.

‘’La proportion d’adolescentes ayant commencé leur vie féconde passe de 1% à 15 ans, à 33% à 19 ans’’

Dans le rapport, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2019, la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde augmente rapidement avec l’âge, passant de 1 % à 15 ans à 33 % à 19 ans, âge auquel 26 % des jeunes filles ont déjà eu au moins un enfant. En réalité, disent les résultats du rapport, les adolescentes ont une activité sexuelle débouchant le plus souvent sur des grossesses précoces ou non désirées, alors qu’elles sont insuffisamment informées pour prendre des décisions responsables. En conséquence, les adolescentes sont les principales victimes des IST/VIH/SIDA, des mariages d’enfants et des grossesses précoces et/ou non désirées, des avortements provoqués clandestins, des MGF, des violences basées sur le genre, des rapports sexuels précoces et /ou non protégés. Ces fléaux ont un impact négatif sur le plan économique et social. Ils accentuent la vulnérabilité des filles et des femmes et limitent leurs capacités à contribuer de manière efficace à la conduite des changements qualitatifs permettant la capture du dividende démographique’’.

AIDA DIENE

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