Publié le 9 Feb 2024 - 15:57
SAINT-LOUIS TENSIONS POLITIQUES    

Le secteur informel tourne au ralenti dans les marchés

 

Dans la vieille cité, les mesures  de sécurité prises à la suite du report de l'élection présidentielle impactent négativement sur les marchands ambulants et  les tabliers du grand marché de Sor.  Ces décisions  ont nettement ralenti  leurs activités commerciales dans les alentours du marché  et sur les principales avenues environnantes.  Une situation que tabliers et marchands ambulants dénoncent vigoureusement et invitent les autorités à revoir ces mesures afin de préserver le dynamisme économique de la ville.

 

Depuis quelques jours, le grand marché du faubourg de Sor et ses alentours présentent un autre visage. Dans les allées du marché, il y a  moins  de bousculades, les principales voies d'accès libérées, la circulation sur l'avenue Général De Gaulle est plus fluide que d'habitude. Une situation qui est  occasionnée par le report de la Présidentielle au Sénégal et le déploiement des forces de l'ordre sur les grandes artères  de la ville pour parer à  toute éventualité de débordement. Ce qui n'est pas sans conséquence sur les activités des  marchands ambulants et des tabliers du grand marché de Sor.

Auparavant, ces acteurs de l'informel  s'installaient et vendaient librement leurs produits aux alentours et avenues jouxtant le marché de Sor. Cependant, depuis l’annonce du report de l'élection,  des mesures strictes  de sécurité sont mises  en place tout autour des lieux, rendant quasi impossibles  les activités des marchands ambulants et des tabliers.

En plus des barrières de sécurité, les forces de l'ordre ont également renforcé leur présence près du marché  et à des centaines de mètres à la ronde. Sur l’avenue Général De Gaulle et à la place Me Abdoulaye Wade, repères  des ambulants et des tabliers, des patrouilles régulières sont effectuées pour assurer la sécurité des lieux. Des contrôles  stricts qui ont considérablement ralenti les activités des vendeurs qui se livrent à  un jeu de cache-cache avec la police.

Cette situation limite grandement leur capacité à atteindre leurs potentiels clients, car ils ne sont plus aussi visibles ni aussi accessibles qu'avant.  “Cela fait des années que je vends mes articles sur l’avenue De Gaulle et c'est ma seule source de revenus. Je ne comprends pas pourquoi les forces de l'ordre ont décidé de nous cibler. Cela ne fera qu'aggraver les tensions et la situation économique du pays. Les marchands ambulants sont souvent considérés comme les plus vulnérables économiquement et maintenant, on nous prive de notre moyen de subsistance. Ce n'est pas normal“, s’est lamenté le jeune Youssou Lam, posté devant un magasin de vente de matériel électronique.

La situation a créé une frustration chez les marchands ambulants et les tabliers du grand marché de Sor  qui voient leurs revenus diminuer, alors que leurs charges restent toujours les mêmes. “Je comprends que les tensions politiques puissent être préoccupantes, mais cela ne signifie pas que nous devons tous en souffrir. Nous devrions être en mesure de continuer à faire notre travail et de gagner notre vie. Comme il n'y a plus de manifestations, on doit nous laisser poursuivre nos activités“,  s'est emporté  Mame Maguèye Fall, vendeur d'articles artisanaux à la place  Abdoulaye Wade.

Désolés de la situation actuelle, les acteurs du secteur informel de Ndar demandent  aux autorités de revoir ces mesures draconiennes de sécurité afin de leur permettre de reprendre leurs activités normales. “C'est vraiment injuste que les forces de l'ordre nous empêchent de travailler. Je gagne ma vie en vendant des produits frais. Depuis samedi matin,  je me retrouve sans revenu. Les tensions politiques ne devraient pas affecter notre gagne-pain. Je suis complètement  dévastée par cette interdiction, car je subviens aux besoins de ma famille grâce à cette activité. Maintenant, je ne sais pas comment je vais pouvoir la gérer", s'apitoie  la dame Anta Cissé.

D'ailleurs, dans leur majorité, les acteurs ont  souligné l'importance de maintenir une dynamique économique dans la ville, qui repose en grande partie sur ces petits commerces.

IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)

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