Le Sénégal occupe la 11e place du classement des pays africains

Un rapport sur la criminalité économique et financière a été rendu public. Notre pays occupe la 11e place au niveau africain et la 83e dans le monde.
La criminalité économique et financière gagne du terrain un peu partout dans le monde et devient de plus en plus sophistiquée dans un contexte marqué par une fragmentation économique croissante et des progrès technologiques rapides, selon un rapport sur la criminalité économique et financière. Cette première édition du ‘’Secretariat Economic Crime Index’’ évalue les risques de criminalité financière et économique dans 177 pays. Les scores vont de 0 point (risque minimal) à 4 points (risque maximal) et intègrent l'analyse des experts du cabinet de conseil avec des données provenant de trois indices de référence à l'échelle mondiale : le Basel AML Index relatif au blanchiment des capitaux, l'indice de perception de la corruption de Transparency International et l'indice de criminalité organisée de l'Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-Toc).
Les pays étudiés sont classés en quatre niveaux de risques distincts : ‘’Titans transparents’’ (scores allant de 0 à 1,53 point). Ce sont les pays disposant de solides cadres de lutte contre la criminalité économique et financière et de mécanismes d'application des lois performants.
Il y a ensuite les ‘’Acteurs vigilants’’ (scores allant de 1,54 à 2,18 points). Ce sont les pays qui mettent activement en œuvre des mesures de lutte contre la criminalité économique et améliorent leurs cadres réglementaires, malgré quelques lacunes.
Les ‘’Réformateurs réactifs’’ (scores allant de 2,19 à 2,83 points) sont les pays où les lacunes réglementaires et la faiblesse de l'application des lois rendent les efforts de lutte contre la criminalité économique moins efficaces, malgré l'existence d'une volonté politique.
Enfin, il y a les ‘’Retardataires en matière de réglementation’’ (scores allant de 2,84 à 4 points). Ces pays se caractérisent par une forte prévalence de la corruption et une criminalité financière systémique, rendant les efforts de lutte largement inefficaces.
Aucun pays africain ne figure dans la catégorie ‘’Titans transparents’’. Onze se trouvent cependant dans la catégorie ‘’Acteurs vigilants’’. Il s’agit, dans l’ordre, des Seychelles, qui sont le pays africain le moins exposé au risque de criminalité économique et financière. Cet État insulaire de l’océan Indien occupe le 22e rang à l’échelle mondiale avec un score de 1,61 point. Viennent ensuite le Botswana (37e rang mondial), la République de Maurice (37e), le Cap-Vert (51e), la Namibie (52e), Sao Tomé-et-Principe (59e), le Rwanda (61e), la Tunisie (68e) et le Maroc (75e). La Zambie (81e rang mondial) ferme le top 10 africain.
Le Sénégal occupe la 11e place en Afrique et la 83e au rang mondial.
En bas du tableau, on retrouve la Somalie (171e), la République démocratique du Congo (RDC) (173e) et le Soudan du Sud (176e).
À l’échelle mondiale, la Finlande est le pays le plus résilient, face à la criminalité économique et financière, avec un score de 1,01 point, suivie du Danemark, de l’Islande, du Luxembourg et de l’Estonie. Les États-Unis occupent le 45e rang mondial avec un score de 1,85 point, tandis que la Chine arrive à la 143e position.
Par ailleurs, la même source indique que la criminalité économique et financière reste une préoccupation mondiale majeure, les flux financiers illicites devant augmenter de 4 500 milliards en 2024 à 6 000 milliards de dollars à l’horizon 2030.
Ainsi, le blanchiment d'argent, la fraude, la corruption et les abus de marché vont continuer d'évoluer et de devenir plus sophistiqués, alimentés par l'évolution des priorités géopolitiques et réglementaires, ainsi que par les progrès rapides des actifs virtuels, de la finance décentralisée (DeFi), de l'intelligence artificielle (IA) et du Machine Learning.
CHEIKH THIAM