Publié le 3 Oct 2018 - 17:01
ABSENCE DE SYSTEME D’ORIENTATION SCOLAIRE

Elèves et étudiants déboussolés 

 

Le Sénégal ne dispose pas de politique nationale d’orientation scolaire et ne s’en est jamais préoccupé. C’est ce qui ressort du panel sur le système d’orientation et de guidance scolaire organisé par la Cosydep. Le régime actuel prend conscience du dysfonctionnement.

 

Un panel sur le système d’orientation et de guidance scolaire a été organisé par la Cosydep, dans le cadre de la Foire des innovations (Fief). Diverses propositions ont été faites pour le rendre plus efficient. Notamment celle du psychologue-conseil El Hadj Ngom de mener une étude sérieuse pour savoir comment se fait l’orientation des élèves. L’évaluateur a livré les résultats de celle qu’il a réalisée. ‘’Nous observons que les parents choisissent pour les élèves ou bien ces derniers sont influencés par leur entourage. Peu d’entre eux ont dit qu’ils sont allés vers le centre d’orientation’’. Il fait aussi remarquer que, dans le pays, certains métiers sont rejetés, comme celui de douanier, d’avocat. Cette perception tenace, depuis des années, doit être dépassée, à ses yeux. ‘’Ces idées arrêtées doivent être combattues’’, dit-il.

A la question : est-ce que les centres d’orientation disposent des moyens suffisants et logistiques ? Il répond : non, car les quelques collègues interrogés ont fait part de moyens logistiques insuffisants ; ils utilisent ceux de l’inspection d’académie. De ce fait, il propose que chaque département dispose de centre d’orientation. Et préconise aussi une mutualisation des moyens qui pourrait aider à mettre sur pied une agence nationale d’orientation scolaire rattachée à la Primature.

Toutefois, El Hadj Ngom souligne que le ministère de l’Education nationale a pris conscience du problème et s’est engagé à une politique cohérente de l’orientation dans laquelle les élèves et les étudiants seront dotés de compétences qui leur permettent de manager leurs orientations, grâce à de bonnes offres. De ce fait, le centre d’orientation a un rôle primordial à jouer.

‘’Nous sommes 130 psychologues-conseils pour toute la population scolaire’’

Justement, Djibril Sène du Centre national d’orientation scolaire fait état d’un déficit de communication. ‘’La foire, dit-il, nous a permis de rompre avec une tradition, c’est-à-dire le manque de communication. Un des maillons faibles, c’est le déficit de communication. Nous faisons beaucoup de choses, mais on ne communique pas. Depuis l’indépendance, il n’y a eu que deux éditions nationales d’orientation’’, regrette-t-il. De ce fait, il propose qu’une ‘’instance de pilotage’’ soit créée, ‘’parce que les différents ministères ont leur structure et cela ne nous permet pas d’avancer’’. ‘’Dans les 16 académies, on a des centres d’orientation qui ont connu une évolution. Il faut une départementalisation de ces centres’’, estime-t-il. Dans le dessein de rendre facile la pratique d’orientation.

‘’L’orientation doit suivre l’individu depuis la naissance, et on a problème d’effectif. Nous sommes 130 psychologues-conseils pour toute la population scolaire. Le ratio est faible. Nous avons fonctionné, depuis les indépendances, sans politique. Neuf mille quatre cents élèves par conseiller, dans le moyen secondaire, sans compter l’effectif après le baccalauréat. Nous n’avons jamais été pris en compte dans les différents programmes du ministère’’, dénonce M. Sène qui admet toutefois qu’il y a des avancées.

‘’Budget insuffisant’’

Notamment, avec le document provisoire de politique nationale scolaire qui vient d’être élaboré et validé en comité technique. La vision de la politique nationale devra leur permettre de répondre à des questions de prise en charge de tous les élèves jusqu’au stade universitaire. Ainsi, le cadre législatif, de l’avis de Djibril Sène, doit être revu pour donner un autre visage au cadre institutionnel marqué par des dysfonctionnements.  ‘’Les budgets mobilisés n’avoisinent pas les 250 000 000 F Cfa. Aucun service d’orientation n’a un budget’’, regrette-t-il.

A l’horizon 2030, l’objectif est d’avoir un système inclusif en phase avec les exigences des technologies de l’information.

AIDA DIENE

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