Publié le 29 Dec 2015 - 17:18
AFFAIRE DES HOMOSEXUELS DE KAOLACK

Chaude matinée à Kaolack

 

La police de Kaolack a eu hier toutes les peines du monde pour procéder au transfèrement au parquet des 11 homosexuels appréhendés le 24 décembre dernier. C’est une foule en colère qui s’est présentée devant les locaux du commissariat, dans l’unique dessein de ‘’brûler’’ les onze. Il a fallu l’arrivée de renforts.

 

La matinée a été chaude hier devant le commissariat urbain de Kaolack. Alors que les 11 présumés homosexuels arrêtés la nuit de 24 décembre devaient être conduits devant le procureur du parquet de la ville, la population s’est invitée à la ‘’fête’’. En réalité, c’est une foule surexcitée et en colère qui a pris d’assaut le commissariat, avec la ferme intention de faire la fête aux prévenus. Les assaillants avaient dans l’idée de les ‘’brûler’’ ou de les ‘’lyncher’’. En tout cas, ils voulaient les voir morts. Cela a duré toute la matinée. Voyant que les populations n’allaient pas lâcher du lest, le commissariat a dû appeler en renfort les éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) qui se trouvaient toujours dans la ville. Ils étaient venus assurer la sécurité du gamou Ndiassane.

Leur arrivée a permis de disperser la foule. En effet, les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour réussir à disperser la foule et procéder au transfèrement des homosexuels, dans l’après-midi. Leur face-à-face avec le procureur n’a pas duré. Ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. Ils séjournent depuis à la maison d’arrêt et de correction de Kaolack. Selon nos sources, les prévenus n’ont pas nié les faits devant les enquêteurs. D’ailleurs, dit-on, il s’agit de têtes bien connues des populations. Certains d’entre eux auraient déjà eu affaire à la police pour ce genre de pratiques homosexuelles. Ainsi, si on n’en sait pas encore beaucoup sur l’identité des prévenus, on nous signale qu’il y a parmi eux un délégué médical, un tailleur et un professeur de Maths.

Pour rappel ce mariage homosexuel n’a pu aller à son terme, du fait de l’intervention de la police. Mais des invités ont réussi à s’échapper. Seules 11 sur une vingtaine de personnes ont été arrêtées dont les deux mariés. Nos interlocuteurs soulignent que les homosexuels présents ne sont tous de Kaolack. D’aucuns sont venus de Mbour ; d’autres de Dakar, entre autres. On nous signale aussi que les mariés avaient prévu les choses en grand. Il était prévu une cérémonie de ‘’yebbi’’ (les traditionnels échanges de cadeaux et bons procédés entre les familles des deux conjoints). De ce fait, les tissus de ‘ganila’’ et autres accessoires prévus à cet effet auraient été mis sous scellé.  

Il reste une question qui devrait être rapidement prise en charge par l’enquête. Comment les homosexuels ont pu avoir accès au lycée Ibrahima Diouf où le couple devait convoler ? A ce propos, le gardien a été entendu. Et selon toute vraisemblance, il n’était pas au courant de ce qui se tramait. Toutefois, il dit reconnaître celui à qui il a remis les clés. Il s’agit d’une personne officiant dans l’école. Une confrontation devrait permettre de l’identifier.

Les fuyards sont activement recherchés.

Gaston COLY

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