Publié le 5 Dec 2018 - 16:36
ALIOUNE SARR (PRESIDENT CNG)

‘’Nous allons booster davantage la lutte sénégalaise’’

 

Reconduit à la tête du Comité national de gestion (Cgn) de la lutte sénégalaise avec un groupe élargi pour deux ans, Alioune Sarr a décliné sa feuille de route, après son installation officielle par le ministre des Sports Matar Ba, hier.

 

‘’J’ai confiance en l’équipe’’

‘’Le travail doit recommencer et mieux encore. Nous avons deux ans pour booster davantage la lutte sénégalaise. Nous avons deux missions : au niveau national, améliorer ce qui existait, c’est-à-dire la lutte sans frappe, la lutte olympique, la lutte avec frappe et le beach-wrestling. A l’internationale, parce qu’à travers ma personne, la fédération internationale nous a confié le développement de la lutte africaine à travers le monde. Je suis aussi le 1er vice-président des fédérations francophones de lutte. J’ai confiance en l’équipe que je connais et que je fréquente depuis des années. On est convaincus d’atteindre nos objectifs.’’

‘’Exiger une licence de lutte simple avant…’’

‘’Dans cette nouvelle équipe, toutes les structures de la lutte sont représentées. Il y a le professeur Raymond Diouf, vice-président chargé de la lutte sans frappe. C’est un ancien lutteur sans frappe. Hyacinthe Ndiaye ‘’Manga 2’’, Yakhya Diop ‘’Yékini’’, Mohamed Ndao ‘’Tyson’’ ont tous pratiqué la lutte sans frappe avant de faire de la lutte avec frappe. D’ailleurs, on est en train de réfléchir s’il ne faudrait pas exiger du lutteur qu’il ait une licence de lutte simple avant de faire la lutte avec frappe. Aujourd’hui, dans un combat, il  y a plus de coups de poing que de la lutte proprement dite. Les jeunes se tournent vers la lutte avec frappe, car ils estiment que cette discipline sportive  donne plus de possibilités de gagner de l’argent.’’

‘’Ne pas mettre en péril le sport en voulant faire plaisir aux lutteurs’’

‘’Le règlement d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a un demi-siècle. Avant, les gens se donnaient des coups de tête, de pied. On pouvait même se permettre de mordre son adversaire, de mettre du piment dans les yeux de celui-ci. Le principe, c’est de protéger l’intégrité physique et mentale du sportif. Cela passe par des mutations. Il y a eu des cris du cœur depuis des années. L’argent qui est le produit des sanctions c’est par rapport à la faute et surtout par rapport à la masse salariale. Quand on entend 7 millions, les gens crient au scandale. Mais c’est 15 % d’une certaine somme. Au moins 75, voire 80 millions. Ce que les gens ne disent pas. Il faudrait que les gens comprennent que le lutteur qui gagne 30 000 F, on ne lui coupe pas 7 millions. C’était 15 % il y a  quelques années ; ils ont demandé de le revoir à la baisse. Aujourd’hui, nous sommes à 10 %.

Il ne faut pas qu’on veuille faire plaisir aux lutteurs jusqu’à mettre en péril le sport que nous protégeons. Il faut savoir raison garder et rester dans un juste milieu. On avait parlé de sortie délibérée ; en un moment, on avait parlé de sortie tout court, à cause d’une certaine interprétation. A la sortie des assises, on va retourner à la sortie délibérée et récidivante. C’est-à-dire, sur la première action, il y aura une sanction verbale, mais la sanction financière tombera si, éventuellement, il a une deuxième sortie. On va tout mettre en forme et faire circuler au niveau des écoles et écuries de lutte pour permettre aux lutteurs de s’en imprégner. Comme je l’ai dit, je réussirai en tant que président du comité une belle saison si elle se termine sans sanction et sans violence. Ce qui me choque et m’écœure, c’est quand j’entends les gens dire que l’arène est trop moderne par rapport au milieu de la lutte. Pourquoi nous de la lutte on va accepter d’être moins que ce qui se passe dans les autres sports ? C’est inadmissible. Nous allons prouver que la lutte est un milieu qui sait contenir ses pulsions négatives et exprimer sa joie sans pour autant être destructeur.’’

LOUIS GEORGES DIATTA

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