Publié le 4 Oct 2024 - 15:26
BIRAHIME SECK, COORDONNATEUR GÉNÉRAL DU FORUM CIVIL  

"Le gouvernement doit rester concentré sur les priorités du Sénégal"

 

La situation politico-sociale que vit le Sénégal est préoccupante aux yeux de certains observateurs nationaux. C'est le cas du coordonnateur général du Forum civil, qui estime que les gouvernants doivent se concentrer sur les priorités du pays.

 

De l'avis de Birahime Seck, le Sénégal est dans une situation assez alarmante avec le nouveau régime installé récemment.

Selon lui, les nouveaux gouvernants gagneraient à se focaliser sur les problématiques de l'heure. "Le gouvernement doit rester concentré sur les priorités du Sénégal. Déjà, nous avons une flambée des denrées de première nécessité. Nous avons aussi un pays à redresser et il faut que le gouvernement se concentre sur ces priorités", a indiqué le coordonnateur général du Forum civil.

En effet, il considère que les convocations à tout va risquent de déconcentrer les autorités des vraies préoccupations du Sénégal. "Convoquer des Sénégalais parce qu’ils ont tenu des propos que tu penses ne pas être conformes à la normalité, nous pensons que dans une démocratie, il faut sortir un communiqué pour contester les propos tenus par ces personnes et non judiciariser la démocratie sénégalaise", s'est-il plaint.

C’est pourquoi, poursuit-il, "nous appelons le gouvernement à la sérénité et nous l’appelons à respecter les règles de la République, la démocratie, la liberté d’expression, quelles que soient les positions de ces journalistes et hommes politiques. On doit les laisser s’exprimer et il appartiendra au gouvernement de sortir pour affirmer ou contester les propos". Pour lui, "une démocratie est une discussion, des échanges et notre démocratie ne doit pas être judiciaire, surtout que dans une histoire récente, les Sénégalais se sont battus contre cette forme de gestion du pouvoir. À mon avis, le gouvernement doit se ressaisir, car leur comportement est en train de faire douter les Sénégalais. Et un peuple qui doute peut être un peuple assez réactif", a assuré Birahime Seck, qui s'exprimait en marge d'un atelier de renforcement de capacités sur l’observation électorale à long terme, au profit des membres du Forum civil et d’autres acteurs venus des 46 départements du Sénégal.

À l'en croire, l’objectif de ce conclave est "d’outiller les participants sur les différentes étapes du processus électoral et sur les techniques et modalités d’observation, notamment le code de conduite à respecter dans le processus électoral".

Dans le cadre de cette rencontre organisée en collaboration avec la Cena pour préparer les élections législatives du 17 novembre prochain, "nous mettrons en place une équipe pour recueillir les données sur les violences électorales, mais aussi sur les questions liées à la corruption électorale. Nous pensons que nos acteurs ont bien appris avec l’accompagnement des experts", renseigne-t-il.

En effet, explique-t-il, "au niveau politique, il y a eu des contestations venant de l’opposition sur la fixation de la date des élections". Sur cette lancée, il indique : "L'autre point concerne l’avis du Conseil constitutionnel au président de la République, alors que les autres acteurs de ces élections n’avaient pas accès à cette information. Ce qui constitue une rupture d’égalité en matière électorale. Hormis les contestations de l’opposition les 21 et 28 septembre, de façon générale, le processus suit son cours normalement." Il soutient que même si le processus électoral est toujours accompagné de contestations, "il appartient à l’Administration de créer les conditions de confiance pour que les Sénégalais aillent aux élections législatives de façon tranquille".

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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