Publié le 8 Oct 2016 - 01:14
BOURSES FAMILIALES, CMU, CARTES D’ÉGALITÉ DES CHANCES

Le Dr Abdourahmane Sarr propose l’autonomisation des populations

 

L’actuel gouvernement fait dans le social. Si ce n’est pas les bourses familiales pour lesquelles le gouvernement a investi 32 milliards de F Cfa en 2016 pour soutenir 300 000 familles, c’est la couverture maladie universelle ou les cartes d’égalité des chances. Même si cette politique sociale est une bonne chose, le Dr Abdourahmane Sarr, ancien cadre du Fmi, indique dans son rapport publié par le CEFDEL que l’Etat doit plus miser sur l’autonomisation et la responsabilisation des populations.

 

Bourses de sécurité familiales, couverture maladie universelle (CMU), cartes d’égalité des chances. Ainsi, peut-on résumer la politique sociale du président de la République, Macky Sall. Avec ces différentes initiatives, les autorités pensent pouvoir régler, très vite, les problèmes sociaux des Sénégalais, notamment les couches les plus vulnérables. Cette politique sociale du gouvernement est ‘’positive’’, apprécie le Dr Abdourahmane Sarr. Mais ce n’est pas avec ces assistances que l’Etat arrivera à régler tous les problèmes des populations.

Dans son rapport intitulé : ‘’Performances économiques et enjeux politiques et économiques’’ publié par le Centre d’études pour le financement du développement local (CEFDEL), le Dr Sarr informe que cette politique du gouvernement ‘’ne pourra pas avoir d’impact systémique sans une économie qui l’accompagne’’. Le Sénégal, explique l’ancien cadre du Fmi, est un pays où ‘’la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté’’. Pour lui, la question de la pauvreté et de l’extrême pauvreté ne sera réglée que grâce à de bonnes politiques agricole, industrielle et de décentralisation.

Cependant, pour les réussir et atteindre l’émergence à date échue, l’auteur du rapport souligne qu’il faut nécessairement ‘’changer le paradigme dans lequel elles sont mises en œuvre et qui met en avant le dirigisme étatique centralisant afin d’éviter que nos marges budgétaires ne soient à nouveau dilapidées’’. À la place de ces soutiens et aides, le Docteur plaide l’autonomisation et la responsabilisation des populations. Ainsi, les ressources dépensées dans le développement du capital humain qui constitue l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse) pourraient produire ‘’des résultats probants’’.

Réforme monétaire

En outre, le Dr Sarr est d’avis que le Sénégal ne peut arriver à l’émergence que prônent les autorités avec la monnaie actuelle. Une réforme monétaire s’impose pour prétendre à l’émergence, croit l’ancien cadre du Fonds monétaire international (Fmi). Cette réforme, rétorque-t-il, est même devenue ‘’un impératif pour le bien des populations si nous voulons en finir avec les dérapages budgétaires à répétition suivis d’austérité’’. Il veut même ‘’un abandon du F Cfa’’. Cependant, cela nécessite ‘’un courage politique’’ afin de ‘’demander que nos réserves de change ne soient plus au trésor français, mais ailleurs’’, ajoute-t-il. L’ancien représentant du Fmi au Togo et au Bénin milite pour une ‘’monétisation des économies’’ africaines, comme ce qui s’est fait en Europe. Pour arriver à sa proposition, il indique que les Etats africains n’ont pas besoin de créer de nouvelles banques centrales. Il suffit juste, conseille-t-il, qu’ils autorisent l’émission de monnaies nationales complémentaires.

Par ailleurs, l’arrimage du F Cfa à l’Euro constitue un handicap pour la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, déplore le Dr Abdourahmane Sarr. Même si la conjecture économique reste favorable à l’international, le Dr Sarr regrette que les Sénégalais n’en profitent pas à cause de l’arrimage à la monnaie européenne. Cet ancrage à cette monnaie favorise plus les importations sénégalaises en provenance de l’Europe, mais aussi oblige le gouvernement à maintenir élevés les prix des produits pétroliers, malgré la forte baisse notée sur le baril. ‘’Nous continuons de penser qu’il est temps pour le Sénégal de se donner une vision des politiques publiques ancrée dans les valeurs de liberté, d’autonomie et de responsabilité des citoyens dans leur développement local’’, propose-t-il.  

ALIOU NGAMBY NDIAYE

Section: 
LOI DE FINANCES 2026 : PIB réel projeté à 5,8 % en 2026 contre 3,8 % en 2025
LOI DE FINANCES 2026 – MOBILISATION DES RECETTES Une hausse de 1 174,46 milliards FCFA
Produit intérieur brut
PASSATION DE MARCHÉS PUBLICS : Vers des procédures sans papiers
ACCÈS À DES SOINS DE SANTÉ DE QUALITÉ EN AFRIQUE : La pénurie généralisée de personnel médical et de santé constitue l'un des principaux obstacles
SITUATION FINANCES PUBLIQUES : Les limites de la solution endogène
CREATION DES POLES TERRITOIRES : Les enjeux de la réforme partagés avec les autorités administratives
Recensement national de l’élevage
Foire solidaire
Douanes sénégalaises
CAMPAGNE AGRICOLE 2025 : L’État appelle à l’organisation collective
AVEC UN PIB DE 8 567,7 MILLIARDS DE FCFA : Dakar génère 46% de la richesse nationale
PLATEFORME INTEROPÉRABLE DU SYSTÈME DE PAIEMENT INSTANTANÉ (PI-SPI) : La BCEAO, un pas de plus vers la modernité financière
CYBERCRIMINALITÉ FINANCIÈRE : Interpol a récupéré 439 millions de dollars US dans 40 pays
Campagne agricole
First Food Africa
CONFÉRENCE MONDIALE À ROME : Le Sahel mise sur l’élevage pour renforcer la résilience
TRAFIC DE MIGRANTS : Le Cilmi présente des résultats encourageants
19e FORUM AFRICAIN SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES Diomaye exhorte l'Afrique à miser sur elle-même pour sa sécurité alimentaire
CHIFFRES D’AFFAIRES DE LA CONSTRUCTION ET DES SERVICES IMMOBILIERS : Des baisses de 13,4 % et 9,4 % constatées