Publié le 9 Dec 2020 - 06:45
BUDGET 2021 - 2 222,204 MILLIARDS F CFA EN AUTORISATIONS D’ENGAGEMENT

Le jackpot pour Mansour Faye

 

Le budget du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement 2021, est arrêté à 2 222,204 milliards F CFA en autorisations d’engagement et 298,770 milliards F CFA en crédits de paiement. Hier, les débats ont tourné autour des accidents, du Ter, des infrastructures...  

 

Cette année, il sera difficile de faire mieux, en termes de dotation budgétaire. Hier, le budget du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement pour 2021, a été arrêté à 2 222,204 milliards F CFA en autorisations d’engagement et à 298,770 milliards F CFA en crédits de paiement. Une cagnotte importante pour un département stratégique, qui traduit l’option du gouvernement pour les infrastructures.

Lors des travaux des commissions, en prélude du vote du budget du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, la question des accidents routiers qui coûtent la vie à plus de 500 personnes par an, a été au cœur des débats. Les députés ont évoqué la nécessité de sécuriser davantage les populations, par l’édification de ralentisseurs sur l’axe Ross Béthio - Richard Toll, à Almadies 2, pour contrer les risques liés à la circulation des camions de sable, sur la RN3 dans le département de Linguère et dans le département de Fatick, entre Ndiosmone et Keur Martin, mais aussi entre Diouroup, Ndiongolor et Ndioudiouf où 19 accidents ayant entrainé la mort de 41 personnes ont été recensés en 2019.

Outre l’application effective de sanctions aux violations du Code de la route, les députés ont suggéré, en commissions, l’implantation, sur certains axes sensibles, de caméras de surveillance et le renforcement de l’éducation et la formation des conducteurs pour lutter contre les accidents. Ils ont aussi exprimé de nombreuses doléances pour la construction et la réhabilitation de routes ainsi que la réfection des infrastructures ferroviaires.

Concernant l’amélioration des services de transport, les honorables députés ont demandé à l’État de multiplier les centres de contrôle techniques à Dakar et dans les régions, ainsi que d’exprimer des moyens de transport intermédiaires tels que les charrettes et les bicyclettes, pour rentabiliser les pistes et même les routes.

Sur ce point, le ministre Mansour Faye a répondu qu’il est prévu, en 2021, un programme d’installation d’un centre annexe à Mbao, pour désengorger celui de Hann, et d’autres centres dans les régions du pays. Un arrêté relatif aux modalités d’agrément des centres de contrôle retenus a été pris.

Dans le sous-secteur des infrastructures, il est noté la construction et la remise en état de près de 425 km de routes principales et 120 km de pistes de désenclavement.  Le volet autoroutier a été marqué par la poursuite de l’exploitation des autoroutes Thiès - Touba et AIBD – Mbour - Thiès, ainsi que l’instruction du projet Mbour – Fatick - Kaolack d’un coût de 509,6 milliards F CFA dont les travaux devraient démarrer en début 2021.

Le Ter prévu au second semestre de 2021

Dans le domaine des infrastructures ferroviaires, il a été informé aux députés que les travaux du projet Ter connaissent à ce jour un bon rythme et sont en voie d’achèvement. La première phase de pré-exploitation devrait bientôt démarrer et celle commerciale proprement dite devrait démarrer en 2021. Sur cette question, le ministre a précisé qu’il y a cinq entreprises sénégalaises qui interviennent dans la mise en œuvre de ce projet. Celui-ci est à 95 % de taux de réalisation et comporte 8 lots dont le lot n°1, relatif aux travaux de génie civil reliant Dakar à Diamniadio, entièrement exécuté et en phase de réception. Quant au lot n°2 afférent aux travaux et installations des systèmes électriques ferroviaires, il est actuellement réalisé à hauteur de 85 %. La seule difficulté notée sur ce lot 2, poursuit-il, est la réalisation des essais dynamiques actuellement conditionnée par deux ouvrages de franchissement (passerelles) à réaliser à Thiaroye et à Keur Mbaye Fall et qui seront livrés avant la fin de l’année 2020.

Il a aussi informé que son coût actuel est de l’ordre de 730,2 milliards F CFA et l’entreprise Senter est en train de travailler pour sa mise en exploitation commerciale au second semestre de 2021. Les essais dynamiques se feront dès janvier, dit-il.

Des annonces qui laissent de marbre certains députés qui estiment que les énormes investissements sur le Ter auraient dû être consacrés à la réhabilitation et à la relance du réseau ferroviaire nationale qui se trouve, en grande partie, en état de vétusté. ‘’La vision de votre gouvernement dans le secteur ferroviaire n’est pas loin. Elle ne dépasse pas Diamniadio. Vous ne cessez de nous donner des dates. Dites-nous exactement la bonne. Nous voulons une date précise. Mais dire juste 2021, c’est vague. Tous les 730 milliards F CFA ne sont pas destinés à ce projet, mais une grande partie est dans vos poches. Vous avez trompé les Sénégalais sur le nom, car le Ter ne dépasse pas une gare. Vous auriez dû l’appeler train local et non Ter.  Dites la vérité aux Sénégalais. Tout ce que j’ai à vous dire est que partout où vous êtes passé, vous avez échoué‘’, a fulminé, hier, Serigne Cheikh Mbacké Doly.

Répondant à cette question, le ministre Mansour Faye a souligné que la Côte d’Ivoire, depuis 8 ans, ne parvient pas à l’avoir. Que ce train est de dernière génération et va décongestionner Dakar, sa banlieue et une partie de la région de Thiès.

Baisse des prix du péage

La baisse des prix de l’autoroute à péage, qui est très cher aux yeux des députés, a été demandée. Les parlementaires plaident aussi pour l’entretien des infrastructures routières et ferroviaires, de même que l’audit des infrastructures routières, pour mieux réguler ce secteur.

En réponse aux interpellations, le ministre a invité les députés à une journée de désenclavement, de concert avec l’Administration territoriale, entre février et mars, pour discuter de toutes les préoccupations des députés concernant le secteur du transport. Les conclusions feront l’objet de recherche de financement. Il dit opter pour ce format pour ne pas prendre des engagements qu’il ne pourra pas réaliser.

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PROBLEMES DE SUIVI ET D’ENTRETIEN DES INFRASTRUCTURES

Le cri du cœur de Cheikh Bamba Dièye

‘’C’est bon de construire des infrastructures, mais c’en est une autre de les entretenir et de faire le suivi’’. C’est l’appel du député Cheikh Bamba Dièye qui se désole des milliards investis dans les infrastructures, sans qu’il y ait le suivi et de l’entretien qui sied. ‘’On investit beaucoup, mais on ne se tue pas pour le suivi, ni pour l’entretien. On a des routes qui n’ont pas trois ans de durée de vie. Ce qui est anormal. Les qualités des études posent un grand problème dans ce pays. Et cela nous fait perdre des milliards de F CFA pour le contribuable. Il faut que vous accentuiez vos forces sur le contrôle. C’est une urgence dans ce pays. Comment vous pouvez comprendre que le port d’Abidjan soit plus compétitif que celui de Dakar ? Il faut qu’on fasse tout dans les règles de l’art’’, martèle le parlementaire.

Selon qui, la construction des infrastructures doit se faire dans les règles de l’art et non voir des entreprises qui se font des milliards de bénéfices sans construire des infrastructures dignes de ce nom. Sur ce point, le ministre a répondu que le Sénégal est classé dans le top 10 des pays africains avec les meilleures infrastructures routières.

SOUS-SECTEUR DES TRANSPORT ROUTIER

Les chiffres et les lettres depuis 2014

Après le renouvellement effectif de 1 857 minibus à Dakar, l’État a pris la décision d’étendre le programme de modernisation des transports urbains dans les différentes localités du pays. Ainsi, depuis 2014, 600 nouveaux minibus ont été mis en circulation à Thiès, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda, Touba, Ziguinchor, Diourbel, Fatick, Mbour, Kolda, Sédhiou et Kaffrine.

Durant l’année 2020, il a été mis en circulation 88 nouveaux minibus à Dakar, pour renforcer le réseau de l’Aftu. Ces minibus font partie du programme de renouvellement de 800 minibus en cours de mise en œuvre. Pour Dakar Dem Dikk, le renforcement du parc se poursuit, avec l’ouverture de nouvelles lignes à l’intérieur du pays. Actuellement, Sénégal Dem Dikk dessert 16 destinations du pays.


MOUSTAPHA GUIRASSY

‘’Pourquoi le Sénégal est classé à la 141e place à l’IPL’’

‘’L’Indice de performance de la logistique (IPL) classe notre pays à la 141e place derrière beaucoup de pays de la sous-région. Ceci s’explique par le fait qu’il y a beaucoup d’investissements en termes d’infrastructures, mais peu de performances. Donc, il n’y a pas assez de rentabilité. Il faut qu’on soit plus productif et rentable. C’est bon d’avoir des moyens de transport certes, mais il faut mettre l’accent sur le chemin de fer. Durant la Covid-19, il vous (Mansour Faye) a fallu trois mois pour acheminer les dons destinés à la population. Si le chemin de fer était là, on n’en arriverait pas à ce temps. On perd énormément de temps sur les routes. J’aimerais aussi que vous pensiez à mettre l’accent sur les bornes énergétiques, car beaucoup de constructeurs d’automobiles ont confié qu’ils vont mettre, à terme, les genres de véhicules qui existent actuellement. Donc, il faut penser comment faire pour être à jour, sur ce point-là, d’ici 2025’’.


HAUT CONSEIL DES TRANSPORTS TERRESTRES

La nouvelle trouvaille du député Juliette Zinga

Pour le député de la majorité Juliette Zinga, vu les nombreuses doléances dans le secteur du transport, le mieux serait de mettre sur place un Haut conseil des transports terrestres. Il aura pour mission de regrouper tous les acteurs du transport, histoire de mieux recenser leurs doléances et de les solutionner. Selon elle, cela va diminuer aussi le volume de travail de leur ministère de tutelle.

En outre, elle a soutenu qu’il est temps qu’on applique la tolérance zéro, pour lutter contre les accidents de la circulation. De même que le renouvellement du parc automobile à travers le changement des vieux véhicules. D’après elle, il y a beaucoup à faire à ce niveau. Il faut accompagner les acteurs pour y arriver, à travers des financements.

CHEIKH THIAM

 

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