Publié le 17 Jan 2020 - 04:53
CAMPAGNE 2020 DE COMMERCIALISATION DE L’ANACARDE

Les acteurs revoient leurs ambitions à la hausse

 

Les performances enregistrées lors de la campagne d’anacarde 2019, ont suscité de nouvelles ambitions chez les autorités et les acteurs de la filière qui ont prévu d’exporter, pour cette présente campagne, cent mille (100 000) tonnes de noix d’acajou.

 

La campagne 2020 de commercialisation de l’anacarde s’ouvre dans deux ou trois mois. En prélude à cette campagne, un comité régional de développement (CRD) consacré à l’évaluation de la campagne de commercialisation de l’anacarde de l’année écoulée et à la préparation de celle de 2020, a été tenu ce mardi à Ziguinchor. Présidée par la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, la rencontre a enregistré la présence des autorités administratives de la région, des opérateurs économiques, des transporteurs et producteurs d’anacarde, des représentants des dockers ainsi que ceux d’établissements financiers.

Il ressort de la présentation du rapport général, fourni par le directeur régional du Commerce, que 55 311 t et 314 kg de noix d’acajou ont été exportés à partir du port de Ziguinchor, via Dakar, à destination du Vietnam (21 156 t), de l’Inde (18 733 t), de Singapour et de la Birmanie, avec respectivement 1 132 et 118 t. Ces exportations, selon Aminata Assome Diatta, ont généré plus de 27 milliards de francs CFA.

Au regard des résultats positifs enregistrés durant cette présente campagne, le bilan de la campagne de commercialisation de l’anacarde de 2019 a été jugé satisfaisant par les acteurs de la filière, mais également par les autorités. Les performances notées ont permis, avec l’appui de tous les acteurs de la filière, une augmentation substantielle des flux commerciaux du port de Ziguinchor. En 2018, 31 871 t de noix de cajou représentant une valeur financière de 20 309 487 200 F CFA ont été exportées. Alors qu’en 2017, 58 t seulement avaient été exportées. Mieux encore, durant cette campagne, près de 450 dockers ont été recrutés au port de Ziguinchor.

Selon le régional du Commerce de Ziguinchor, cette courbe ascendante est aussi perceptible dans le nombre de conteneurs utilisé sur le même délai. ‘’En 2017, nous avons utilisé seulement quatre conteneurs. Après l’effectivité de la mesure en 2018, 1 300 conteneurs ont été impliqués. Et en 2019, 2 417 conteneurs ont été comptabilisés dans les activités d’exportation’', a déclaré le commissaire aux enquêtes économiques et chef du Service régional du commerce de Ziguinchor, Ousmane Ka.

Toutes choses qui ont poussé Aminata Assome Diatta à annoncer un objectif de 100 000 t pour la campagne commerciale d’anacarde 2020. Pour atteindre cet objectif, la ministre du Commerce a appelé les différents acteurs et les partenaires à se mobiliser davantage. ‘’Nous allons poursuivre les efforts de modernisation du port de Ziguinchor, avec un équipement moderne à la hauteur de nos ambitions dans la filière anacarde’’, a promis Mme Diatta.

En février 2017, l’Etat a pris une mesure d’interdiction d’exporter la noix de cajou, via le port de Banjul ou par la route. Il a, à cet effet, fait des investissements importants pour doter la région naturelle de Casamance d’un port moderne. Parallèlement, il a procédé au dragage du fleuve Casamance suivi de son balisage lumineux, à la mise à disposition, par le Cosama, de deux navires, le ‘’Téos’’ et le ‘’Diogué’’, d’une capacité respective de 5 000 et 2 000 t, à la dotation, par le Cosec, de matériel de travail et à la mise en place d’équipements de manutention.

Ces investissements ont permis à la filière de disposer de statistiques fiables, d’accroitre les recettes douanières et municipales, en plus d’intensifier les flux commerciaux au port de Ziguinchor. Toutefois, certaines contraintes continuent de gangréner le bon déroulement des campagnes de commercialisation. Il s’agit, entre autres, de l’insuffisance de camions de transport de la noix de cajou, de l’insuffisance des équipements de manutention, de l’enclavement et de la difficulté d’accès dans certains sites de production de l’anacarde, de la non-formalisation de plusieurs acteurs. Il s’y ajoute la question de la transformation et du prolongement récurrent des campagnes jusqu’en hivernage.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

Section: