Publié le 22 Nov 2012 - 01:07
CINÉMA - AVANT PREMIÈRE

«Les mamans de l'indépendance", hommage aux patriotes oubliées

 

Avec son documentaire de 50 minutes, présenté hier en avant-première à l'Institut français de Dakar, la réalisatrice Diabou Bessane a fait resurgir des méandres de l'histoire le combat oublié de patriotes sénégalaises d'exception : "les mamans de l'indépendance".

 

«Ces combattantes attendent depuis 1945 que l'on parle d'elles, en vain. Je ne pouvais pas les laisser partir sans rien faire, alors que c'est tout un pan de notre histoire qui disparaît avec elles", expliquait, hier soir, une Diabou Bessane très émue à l'issue de l'avant-première de son film intitulé "Les mamans de l'indépendance», à l'ex-CCF de Dakar.

 

Long d'une cinquantaine de minutes, ce documentaire retrace le combat des femmes sénégalaises dans la marche du pays. Le récit part des fameuses alliances politiques de la Linguère Yacine Boubou, au XVIIe siècle, pour s'arrêter au "non" retentissant des porteuses de pancartes lors de la visite du général de Gaulle à la place Protêt. C'était durant sa tournée des colonies ayant précédé le référendum sur les indépendances en Afrique francophone.

 

Documents d'archives dont de nombreux petits films, photos et bandes audio, témoignages de personnes ressources ou de proches, analyses d'historiens africains... Diabou Bessane remonte habillement le fil de la mémoire pour retrouver les illustres disparues, dont très peu sont encore en vie. Mais quand elles le sont, à l'exemple de Jeanne Martin Cissé, Maïmouna Kane Ndongo ou encore Annette Mbaye d'Erneville, elles s'attellent joyeusement à réparer, devant l'objectif de Diabou Bessane, cette "histoire trop mâle" dont elles ont été les premières oubliées, bien que figures emblématiques de ce combat social qui a fait du Sénégal le pays qu'il est aujourd'hui.

 

Également présent à cette avant-première, le nouveau ministre de la Culture, Abdoul Aziz Mbaye, a tenu à saluer la voie ouverte par ce documentaire, qu'il a qualifié de «pleine de sens» : «Les films de la trempe de celui proposé aujourd'hui par Diabou Bessane sont le thermomètre de la bonne santé du cinéma sénégalais. Nos femmes ont de tout temps été à l'avant-garde du combat, s'illustrant aussi bien sinon mieux que l'autre sexe à de maintes reprises...» Selon M. Mbaye, il est à espérer que «pour les générations futures, ce film fasse naître de nombreuse vocations».

 

SOPHIANE BENGELOUN

 

 

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