Publié le 5 Apr 2024 - 16:28
COÛT DE LA VIE, CORRUPTION, CONTRATS MINIERS, PÉTROLIERS ET GAZIERS

Diomaye annonce la couleur

 

À l'occasion de son discours à la Nation, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a informé qu'il va prendre, dans les jours à venir, des mesures fortes pour réduire le coût de la vie. Pour redorer le blason de la justice, il compte organiser des assises regroupant les professions du métier. Entre autres, pour lutter contre la corruption, la répression pénale, le détournement de deniers publics, le blanchiment d’argent, il envisage de mettre en place une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière.

 

Le Sénégal a célébré, hier, son 64e anniversaire de l'accession à l'indépendance. La veille, lors de son discours à la Nation, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré qu'il va prendre de fortes mesures, les prochains jours, pour réduire le coût élevé de la vie. "Les Sénégalais sont braves, mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention. Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations que j’entreprendrai avec les acteurs concernés", a-t-il annoncé.

Dans la même veine, il a informé de l’organisation d’assises regroupant les acteurs judiciaires pour résoudre les difficultés de la justice. "Pour redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu’elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j’entends organiser des assises regroupant les professions du métier (magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice), les professeurs d’université et les citoyens pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice", a ajouté le plus jeune président de la République de l'histoire politique du Sénégal.

En outre, dans la quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, il envisage d’instaurer une gouvernance vertueuse fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte.

À cet effet, soutient-il, "j'engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par la lutte sans répit contre la corruption ; la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites ; la protection des lanceurs d’alertes ; la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent ; l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’autodénonciation et la publication des rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’Ofnac".

Le président Bassirou Diomaye Faye tient également à cœur l'exploitation de nos ressources naturelles. Selon lui, "en plus de la mise en ligne déjà effective des contrats miniers, pétroliers et gaziers sur le site de l’ITIE Sénégal, dit-il, je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises extractives, conformément à la norme ITIE, à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier, et à une protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national". 

"Politique hardie de bonne gouvernance économique et financière"

D'après le chef de l’État, la fête nationale, symbole de notre souveraineté, "nous rappelle que nous sommes seuls face à notre destin et que personne ne fera à notre place ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour nous-mêmes".

C'est pourquoi, dit-il, "nous avons la responsabilité historique de conforter notre souveraineté en rompant les chaines de la dépendance économique par le culte permanent du travail et du résultat". 

Dans cet esprit, a-t-il ajouté, "l’Administration doit agir à tous les niveaux de façon plus accueillante et plus efficace pour les usagers du service public. Nous devons bannir de nos pratiques les procédures et formalités indues qui altèrent l’efficacité de l’État. Dans cet objectif, nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives". 

De même, renchérit le président Faye, "il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et mieux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage, les trois mamelles nourricières de notre pays. Je tiens particulièrement à ce que les subventions substantielles dépensées chaque année dans la campagne agricole bénéficient aux véritables producteurs et non à des acteurs intermédiaires".

Ainsi, au-delà des festivités de l'événement, a soutenu le chef de l’État, la fête d'indépendance est aussi et surtout un test de résilience et de grandeur pour la nation.

In fine, a fait savoir le chef de l’État, "notre mérite et notre honneur, c’est de réussir l’épreuve, en affichant une confiance résolue en nous-mêmes pour vaincre nos peurs et nos doutes, surmonter les obstacles devant nous et poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun, main dans la main, épaule contre épaule".

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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