Publié le 8 Oct 2020 - 23:27
CONSEIL DES MINISTRES

Macky enclenche ses ‘’révolutions’’ dans l’éducation et le transport interne 

 

Entre confirmation de l’enseignement supérieur par le numérique et invite à explorer les transports maritimes et fluviaux, le président de la République demande à son gouvernement de dynamiser ces secteurs stratégiques.  

  

L’éducation et le transport ont occupé une bonne partie des préoccupations du président de la République et de son gouvernement, hier, en Conseil des ministres. Dans le premier secteur nommé, Macky Sall souhaite relancer sa vision de l’enseignement supérieur et de la recherche, affichée lors de ses premières années au pouvoir. C’est ainsi que le chef de l’Etat a souligné, devant son gouvernement, ‘’la nécessité d’évaluer l’exécution intégrale des onze décisions consensuelles de transformation du système d’enseignement supérieur et de recherche prises en août 2013’’.

Un an après son arrivée à la tête du Sénégal, le président Macky Sall avait alors présidé un conseil présidentiel sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche, en présence de représentants de la communauté universitaire. S’appuyant sur les recommandations de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (CNAES) qu’il avait initiée, le chef de l’Etat avait adopté, lors de ce conseil, un vaste programme de réformes de l’enseignement et de la recherche, et un plan de développement sur 5 ans (2013-2017).

 S’inspirant des recommandations du CNAES, Macky Sall avait pris 11 décisions dont l’orientation des ‘’formations supérieures vers les sciences, la technologie, les sciences de l’ingénieur et les mathématiques (Stem), les filières courtes, techniques et professionnelles’’, l’ancrage des technologies de l’information et de la communication au cœur du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche pour améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et l’efficacité du système.

Pour arriver à cela, Macky Sall assurait à l’époque qu’’’un effort exceptionnel est demandé au gouvernement pour mobiliser 302 milliards de francs CFA, pour le financement du programme de développement stratégique de l’enseignement supérieur et de la recherche que nous envisageons de lancer’’.

C’est le bilan de ce programme que le chef de l’Etat demande, sept ans après, tout en invitant à veiller d’urgence sur d’autres points parmi les 11 décisions : ‘’L’actualisation de la carte scolaire par l’intégration de critères démographiques pertinents et l’accélération de l’édification des centres de formation professionnelle prévus dans les départements.’’

 

‘’30 % des élèves vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique’’ 

La pandémie de coronavirus a montré les possibilités, mais surtout les impératifs d’intégrer le numérique dans l’enseignement supérieur. Le président a, en ce sens, invité les ministres concernés ‘’à développer le numérique à l’école, à l’université’’. Mais surtout, preuve d’un engagement vers l’enseignement 2.0, à ‘’orienter 30 % des élèves issus du cycle fondamental vers le système professionnel, précisément dans les métiers du numérique’’.

Suite à la fermeture des écoles au Sénégal, le 16 mars 2020, le ministre de l’Education nationale (Men) avait déjà élaboré un plan de riposte d’enseignement par le numérique, pour assurer la continuité de l’enseignement et de l’apprentissage. Mais dans un pays où l’indice de développement des Tic (Idi) est à la 132e place mondiale, la réussite un tel pari se pose. Le taux de présence de la téléphonie mobile était de 116 % en 2016 (source Unesco), mais les possibilités d’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation (Tice) restent très limitées, eu égard au coût afférent (infrastructures, frais de connexion à Internet).

Résultat : moins de 20 % des élevés et étudiants ont la possibilité d’accéder à ces ressources en ligne.

Toujours dans l’éducation, Macky Sall a surfé sur la vague de la reprise réussie des cours pour les classes d’examen. A cet effet, le chef de l’Etat a ‘’salué l’engagement remarquable de la communauté éducative, particulièrement des enseignants, qui a permis de poursuivre les enseignements et apprentissages pour les élèves des classes d’examen durant la pandémie de la Covid-19’’. Un enthousiasme qu’expliquent les résultats satisfaisants obtenus au Baccalauréat et au Bfem de cette année, malgré trois mois d’arrêt. Les fruits, aussi, d’efforts des enseignants qui gardent, selon le communiqué, la reconnaissance, le soutien et les encouragements du chef de l’Etat.

Renouvellement des véhicules actuels de transport urbain et interurbain

Pour ne pas perdre le rythme, ce dernier a demandé au gouvernement d’engager, sans délai, le processus d’orientation des nouveaux bacheliers dans les établissements d’enseignement supérieur. Ce, dans l’esprit de la consolidation des performances du système éducatif, alors que la préparation de la rentrée officielle des classes, prévue dans un mois, se met en place.

Le président de la République a ainsi invité les ministres en charge de l’éducation et de la formation professionnelle à entamer la finalisation des préparatifs, en impliquant toute la communauté éducative, notamment les partenaires sociaux.

Abordant la question de la modernisation des systèmes de transport ‘’pour renforcer la sécurité des voyageurs, le président de la République a invité le ministre des Transports terrestres à intensifier, dans le consensus avec les acteurs, la réalisation des programmes de renouvellement des véhicules actuels de transport urbain et interurbain de voyageurs et de fret’’. La semaine dernière, Macky Sall avait déjà réceptionné (mercredi 30 septembre), le premier lot de 300 minibus, des voitures climatisées de 15 places avec un confort aux normes, qui vont remplacer les ‘’7 places’’ assurant le transport interurbain. Un programme de renouvellement qui, selon le chef de l’Etat, nécessite 8 000 véhicules de ce type et ‘’la mise en place d’une usine de montage au Sénégal’’. Et sur un plan global, résumait le ministre des Transports terrestres, ‘’il s’agit d’un coût global d’environ 900 milliards F CFA pour changer tout le parc du transport urbain et c’est près de 45 000 véhicules qui sont ainsi concernés, sur une période de 5 ans, à compter de 2021’’.

Le secteur privé invité à explorer les transports maritimes et fluviaux

Mais l’ambition du président de la République ne s’arrête pas sur le bitume. Elle concerne tous les moyens de transport exploitables. Dans le domaine des rails, il a demandé ‘’le démarrage du transport ferroviaire sur l’axe Dakar - Tamba, à travers la remise en état des voies et la construction d’un terminal à conteneurs à Tambacounda’’. Ceci entre dans sa logique de mettre en marche la ligne Dakar – Tambacounda - Bamako. Dans cette dynamique, il a invité le ministre de l’Economie maritime à asseoir avec le secteur privé ‘’une réflexion stratégique en vue du développement systématique de projets de transports maritimes et fluviaux intérieurs rentables, dans la sûreté et la sécurité. Il a, en même temps, indiqué l’impératif d’appliquer un schéma de gestion durable du nouveau port de Foundiougne- Ndakhonga ainsi que des infrastructures publiques déjà réceptionnées par l’Etat’’.

Dans le cadre de la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein, ‘’Octobre rose’’, le président de la République a invité le ministre de la Santé à soutenir le déploiement national de cette initiative, tout en rappelant la nécessité de poursuivre la gratuité de la chimiothérapie, pour ce qui concerne les cancers féminins. D’ailleurs, dans le Plan d’investissement santé 2020-2024, un renforcement significatif des équipements de dépistage des cancers et de radiothérapie est prévu, dont une des résultantes est la construction du Centre national d’oncologie à Diamniadio, en relation avec la coopération coréenne, que le chef de l’Etat a demandé d’accélérer.

Au sujet de la protection de l’environnement, le président Sall a invité son gouvernement à veiller au respect du Code de l’environnement par les entreprises, ‘’en particulier celles relatives à la police de l’eau, au traitement des déchets industriels et au respect des normes en matière de pollution de l’air’’.

Le projet de loi de finances 2021 arrêté à 4 589,15 milliards de francs CFA

Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil des ministres a examiné et adopté hier le projet de loi de finances pour l’année 2021.

Selon le communiqué rendu public, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, ‘’a fait une communication sur l’exécution du budget 2020 et le projet de loi de finances pour l’année 2021, intégrant l’amortissement de la dette publique, à l’instar des années antérieures, et élevant le budget à 4 589,15 milliards de francs CFA, contre 4 215, 2 milliards en 2020, soit une hausse de 8,9 % en valeur relative’’.

Malgré la pandémie de la Covid-19 et les conséquences sur l’économie nationale, une évolution positive est notée. Toutefois, elle doit encore être adoptée par l’Assemblée nationale.

Lamine Diouf

 

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