Publié le 24 Feb 2020 - 17:27
CORONAVIRUS

L’OMS appelle les pays africains à prendre des mesures de contrôle drastiques

 

L’Afrique doit se préparer en conséquence, pour faire face au virus Covid-19. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) demande au continent de faire front commun, pour être plus agressif dans la lutte.

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la vulnérabilité des systèmes de santé du continent africain, mal équipés pour affronter l’épidémie, en cas de contamination. Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, ce samedi, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé aux pays de l’UA de faire front commun pour être plus agressifs dans la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19.

‘’Notre principale source de préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires’’, a déclaré le chef de l’OMS, lors d’une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, rappelle le directeur général de l’OMS, l’Égypte est le seul pays d’Afrique à avoir enregistré un cas confirmé de contamination. ‘’Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent. Mais presque tous se sont avérés négatifs’’, souligne la directrice du Bureau régional de l’Afrique, Matshidiso Rebecca Moeti.

Cet appel de Tedros Adhanom Ghebreyesus est lancé, juste une semaine après la réunion d’urgence des ministres de la Santé de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Bamako, au Mali, pour préparer la réponse au virus Covid-19. Cette rencontre a réuni de hauts fonctionnaires du gouvernement malien, des membres du corps diplomatique et des partenaires concernés. Les ministres ont souligné l'urgence de la situation actuelle qui a nécessité la convocation de cette réunion pour convenir de stratégies de protection de la population de la région.

Solidifier d'urgence les capacités nationales pour le diagnostic et la gestion des cas

Ainsi, suite aux présentations d'experts sur la situation mondiale, les processus actuellement en place dans la région et la préparation des laboratoires, les ministres ont décidé, entre autres, de renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres dans la préparation à l'épidémie de Covid-19, en particulier la coopération transfrontalière. Ils vont également consolider les mesures de surveillance aux points d'entrée aériens, terrestres et maritimes. Le renforcement de la communication pour garantir que le public reçoive des informations exactes, appropriées et en temps opportun concernant l'épidémie est également prévu.

Selon les ministres de la Santé de la CEDEAO, le plus approprié est de solidifier d'urgence les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la gestion des cas. Ce, en élaborant un plan stratégique régional de préparation chiffré, basé sur les priorités des États membres. ‘‘Nous comptons promouvoir les efforts nationaux multisectoriels, en utilisant l'approche d'une seule santé pour maximiser l'impact. Mais il faut mettre en œuvre des mesures robustes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire et l'équipement de protection individuelle dans la région’’, lit-on dans le texte.

En outre, ces derniers ont décidé de travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes des gouvernements nationaux et le gouvernement chinois pour surveiller et assurer la situation sanitaire de nos citoyens résidant en Chine. Néanmoins, ils soutiennent et saluent les efforts du gouvernement de la République populaire de Chine pour gérer cette épidémie.

EN ITALIE

Les autorités sonnent la fin prématurée du carnaval de Venise

Par mesure de sécurité, face à l’épidémie de coronavirus en Italie, les festivités du carnaval de Venise sont annulées. L’événement devait se terminer le mardi 25 février, mais hier, les autorités de Vénétie ont préféré jouer la prudence. Auparavant, le samedi 22, le gouvernement italien a placé une dizaine de villes en isolement.

VIVIANE DIATTA

On ne saura pas, cette année, à Venise, qui remportera le concours du plus beau masque de carnaval. Il a été purement et simplement annulé, hier, tout comme la course costumée des rameurs de gondoles et toutes les autres festivités du carnaval. Le président de Vénétie a annoncé, ce dimanche, la fin prématurée de l'événement censé se terminer mardi prochain.

Le carnaval est l’événement qui draine le plus de touristes chaque année à Venise, la cité lacustre attirant jusqu’à 30 millions de visiteurs par an. Certaines années, avant que leur nombre ne soit limité à 20 000, jusqu’à 100 000 personnes pouvaient se rassembler sur la place Saint-Marc pour assister au ‘’vol de l’Ange‘’, quand une jeune fille s’élance du campanile attaché à un filin, marquant le début des festivités. Les retombées économiques se chiffrent en millions d’euros.

Le carnaval est une institution dans la cité des Doges. Elle remonte au Moyen-Âge. Plusieurs historiens l'établissent en 1162. Depuis, cette tradition païenne qui précède l’entrée dans le Carême n’avait que très rarement été remise en cause à Venise. Ce fut le cas à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les troupes du Directoire menées par Napoléon prirent le contrôle de la région. Bonaparte craignait alors que des révolutionnaires ne se cachent derrière les masques. Pendant la période fasciste, Mussolini avait aussi remis en cause le carnaval. Cette fois, c’est le coronavirus qui a eu raison de la tradition.

La Vénétie a vu le nombre de cas d'infections au Covid-19 se multiplier, ces derniers jours. D'abord, autour du village de Vo' Euganeo où est décédé vendredi un maçon à la retraite. Depuis ce dimanche, des cas ont été signalés à Venise même. Pour le moment, les chiffres officiels sont de 25 cas, dont 19 à Vo'Euganeo. Au total, la protection civile a dénombré 132 cas de contamination en Italie, dont les 2 décès et 3 cas importés de Chine.

Cela fait de l'Italie le premier pays en Europe par le nombre d'infections.

Le gouvernement italien place une dizaine de villes en isolement

Par ailleurs, entrer ou sortir des zones considérées comme foyers de l'épidémie du coronavirus n'est désormais plus possible en Italie. Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a annoncé, ce samedi 22 février, la mise en isolement d'une dizaine de villes, principalement en Lombardie (Nord), après la découverte de près de 80 cas de coronavirus et 2 décès, entre vendredi et samedi. Il a également annoncé la fermeture des entreprises et des établissements scolaires de ces zones, ainsi que l'annulation de tous les événements publics. Trois matchs du championnat de Serie A, prévus hier, ont ainsi été repoussés sine die, pour éviter une propagation de la maladie. Il s'agit des rencontres opposant l'Inter Milan à l'UC Sampdoria, l'Atalanta Bergame à Sassuolo et Vérone à Cagliari.

Le foyer principal de l'épidémie se trouve autour de Codogno, à 60 km de Milan. Dans cette ville et dans neuf localités voisines, tous les lieux publics, sauf les pharmacies, avaient été fermés, dès vendredi soir. La plupart des cas sont partis d'un cadre de 38 ans de la multinationale Unilever, hospitalisé depuis mercredi à Codogno, en soins intensifs, et qui a pu être transféré samedi à Pavie, dans un établissement plus adapté. Sa femme enceinte de 8 mois est contaminée, ainsi qu'un ami, des habitués d'un bar et les médecins qui l'ont soigné au début.

Le gouvernement a adopté, en Conseil des ministres, un décret-loi qui isole de facto cette zone qui compte plus de 50 000 habitants. Giuseppe Conte a indiqué que des points de contrôle allaient être mis en place et qu'au besoin, il enverrait l'armée et toutes les forces de l'ordre nécessaires. L'autre foyer se trouve dans le village de Vo' Euganeo, en Vénétie (Nord-Est). C'est de là qu'était originaire l'homme de 78 ans décédé vendredi 21 février, après avoir été testé positif au coronavirus. Il s'agissait du premier ressortissant italien – et européen – mort de cette pneumonie virale. Depuis, un deuxième décès a été enregistré : celui d'une femme de 77 ans, près de Codogno, dans la nuit de vendredi à samedi.

VIVIANE DIATTA

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