Publié le 16 May 2022 - 14:17
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES RÉCIPROQUES

Deux belles-sœurs s’offrent des tickets pour la citadelle du silence

 

Le juge du tribunal d’instance de Dakar a condamné, vendredi, Aïssatou Ba et sa belle-sœur Sokhna Guèye, respectivement à trois et un mois d’emprisonnement ferme. Les deux femmes vivent sous le même toit et ne s’entendent pas. Pour coups et blessures volontaires réciproques ayant entraîné des ITT de sept jours, elles ont comparu à la barre de cette juridiction pénale.

 

Condamnée, il y a de cela neuf ans, pour coups et blessures volontaires, Aïssatou Ba récidive et écope d’une peine plus sévère. La couturière a été condamnée, hier, par le juge du tribunal d’instance de Dakar à six mois d’emprisonnement dont trois mois ferme. Sa mésentente avec sa belle-sœur Sokhna Gueye, lui a valu son séjour à la citadelle du silence. Cette dernière s’en est tirée avec un mois d’emprisonnement ferme.

Vivant sous le même toit, ces deux femmes, dont les époux sont des frères, n’entretiennent pas de bonnes relations. De ce fait, pour des broutilles, elles n’hésitent pas à hausser le ton, allant même jusqu’à se crêper le chignon. Se plaignant d’être délaissée par sa belle-mère, Aïssatou Ba, qui a été reconnue coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de sept jours, avait pourtant plaidé non-coupable. Évoquant la jalousie de sa belle-sœur, elle a déclaré à la barre que c’est cette dernière qui a ouvert les hostilités.

‘’Je préparais le petit-déjeuner pour mon mari émigré qui est en vacances ici. Ce jour-là, Sokhna, qui avait jeûné, a tenté de me chercher des noises par tous les moyens. Elle est venue dans la cuisine et a augmenté la puissance du feu de la gazinière, tout en sachant que ma belle-mère déteste cela, parce que les aliments qui débordent bouchent les trous des plaques de cuisson. On a échangé des propos et elle m’a bousculée. Ma belle-mère a pris part pour elle, comme d’habitude. Mon beau-frère et ma belle-sœur, qui ne cautionnent pas son attitude, lui ont dit qu’elle doit nous traiter de la même manière’’, a-t-elle relaté.

Concernant la morsure infligée à sa coépouse, elle jure qu’elle n’en est pas l’auteure. Mieux, elle renseigne que Sokhna Gueye s’est infligé toute seule ses blessures.

Ce que cette dernière, qui est partie civile et prévenue dans cette affaire, a contesté avec énergie. Née en 1988, cette dame, mère d’un nouveau-né, déclare qu’une affaire de lampe allumée est à l’origine de leur bagarre. ‘’On s'est battu, mais ce n'est pas moi qui l'ai blessée. Cette nuit-là, je tenais mon enfant et je suis allée éteindre la lampe des escaliers. Elle est venue la rallumer et a menacé de me lacérer le corps, comme elle l'avait fait à une autre. Non contente de me menacer, elle est venue m'attaquer dans ma chambre. Son mari s'est levé et m'a injuriée, avant de l'éteindre, tout en m'intimant l’ordre de ne plus l'allumer’’, a-t-elle poursuivi. 

Si leur belle-mère Madiguène a soutenu que c’est Aïssatou Ba qui a mordu Sokhna Guèye, Ousseynou Ba et Maty Lam ont déclaré le contraire.

À la suite du délégué du procureur de la République qui a requis l’application de la loi, les avocats des deux parties ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale.

Mais leurs requêtes n’ont pas été suivies par le juge qui a condamné Aïssatou Ba et Sokhna Guèye, respectivement, à trois et un mois d’emprisonnement ferme.

MAGUETTE NDAO

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